Quatrième de Couverture
« Je vous amène la nouvelle élève.
Silence total.
Tristan avait une drôle de boule nouée à l'intérieur du ventre. Une boule faite d'un sentiment étrange qu'il n'avait pas envie d'analyser.
Pas encore. »
Dans la rue de Vienne où se dresse la tour B2, un premier amour s'écrit sur le béton.
Mon avis
Tristan vit dans une cité grise et froide où la vie n’a rien de surprenant, où il s’englue dans son quotidien. Il navigue à travers l’adolescence en essayant de ne pas se laisser entraîner dans les coups foireux de ses copains. Le jeune garçon est à cette étape de sa vie où se fondre dans la masse et appartenir à un groupe relève de l’acte de survie.
Puis Clélia débarque dans sa vie. Elle dénote des autres habitants de la cité et sa différence percute Tristan de plein fouet. Avec ce premier amour, le jeune adolescent va peu à peu se découvrir et s’affirmer.
Lorsque Tour B2 mon amour débute, Tristan vit une scène typique de son quotidien, un coup de feu pour lequel « Tristan ne se donna pas la peine de rentrer la tête dans les épaules. Aucune raison de s’inquiéter, il savait ce qui se passait. » Et, quelques instants plus tard, il rencontre Clélia : « – Pourquoi avoir commis cette atrocité ? Tristan sursauta. »
L’arrivée de Clélia dans la vie du jeune garçon chamboule son monde. Son quotidien sans surprise devient une fourmilière de questions, d'émotions et, surtout, de mots. Cette nouvelle amie bouscule ses certitudes et il explore des chemins qu’il n’avait même pas remarqués avant.
Dans ce roman, Pierre Bottero aborde une multitude de sujets qui traitent de l’adolescence : le premier émoi, la peur d’être montré du doigt, les amitiés qui se délitent, la mince ligne entre l’inattention et le décrochage scolaire, l’uniformisation des codes sociaux… On est sur un vrai bon roman jeunesse qui accompagne le lecteur et lui montre qu’il n’est pas seul avec des préoccupations.
Et puis il y a aussi les jeux littéraires, qui ne se cachent que peu à travers les pages. Le lecteur, comme Tristan, apprend petit à petit à laisser les mots venir à lui sans entraver leur cheminement.
Tour B2 mon amour est un roman tout doux, ou presque, qui s’adresse aux adolescents sans les dénigrer, qui leur montre que ce qu’ils ressentent est important. Il traite de l’amour bouleversant de l’adolescence, sous toutes ses facettes dans un environnement qui semble ne laisser que peu de place au rêve. Et c’est ce qu’apprend Clélia à Tristan : les rêves sont permis, ils réchauffent l’âme, qu’ils puissent devenir réalité ou non.
« […]Tristan ?
– Oui ?
– Pourquoi n’existes-tu que lorsqu’il n’y a personne ?
Tristan ne put s’empêcher de sursauter. »