Dernières chroniques

Bienvenue

Bienvenue !


Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

jeudi 13 février 2020

Balefire de Cate Tiernan (4 tomes)

J'ai parfois un entêtement qui rend ma vie de lectrice infernale : lorsque je sens qu'une idée est bonne, je fonce. Sauf que je fonce même quand je sais aussi pertinemment que l'idée n'est pas exploitée et que le résultat est catastrophique. Mais j'ai envie d'y croire. À chaque fois. Et à chaque fois, c'est la même chose : je lis un livre mauvais en me disant "c'est dommage, ça aurait pu être tellement bien"...



Quatrième de Couverture
A la mort brutale de son père, Thaïs, dix-sept ans, se voit contrainte de s'installer à la Nouvelle-Orléans avec une tutrice excentrique qu'elle n'a jamais vue de sa vie.
La ville l'accueille avec ses secrets et ses mystères, dont le plus bouleversant est sans doute la découverte de sa sœur jumelle, Clio.
Ensemble, les deux sœurs vont devoir affronter un destin hors du commun et apprivoiser un monde surnaturel qui pourrait bien causer leur perte.


Mon avis
Après avoir adoré la saga Sorcière de Cate Tiernan, j’ai voulu retrouver tous les ingrédients qui ont fait mouche avec moi en me lançant dans sa saga suivante, Balefire.

Thaïs et Clio ont été séparées à leur naissance pour leur protection. La première a grandi loin de la magie là où la seconde a toujours baigné dedans. Lorsqu’elles se retrouvent, une machine infernale se met en place et, apprenant tout juste à se connaître, les jumelles vont devoir affronter un destin qu’elles n’ont pas choisi au milieu de mensonges et trahisons.

Balefire n’arrive malheureusement pas à la cheville de Sorcière pour moi. Malgré une idée de base franchement intéressante et pleine de possibilité, j’ai eu l’impression de lire le brouillon d’une trame, sautant du coq à l’âne en un claquement de doigt. L’écriture est moyenne, les personnages insipides malgré un réel potentiel et les intrigues amoureuses sorties du chapeau prennent le pas sur un scénario qui avait pourtant tout pour plaire.

Beaucoup d’éléments sont amenés mais ne sont jamais utilisés, les événements complexes et importants sont traités en trois lignes quand on se tape trente chapitres sur les trahisons des vilains garçons (et c’est pas de nouvelles trahisons à chaque fois, non, on ressasse toujours les mêmes choses (mais c’est pas trop de leur faute ils sont perduuuus)) et le dénouement final c’est hop hop hop allez trois lignes magiques du « mais en fait c’était ça ?! » (ouais les gars mais j’avais pas capté, en tant que lectrice, que personne n’avait saisi LE détail pourtant évident et logique, tant qu’on ne se doute même pas que en fait c’était un mystère (genre il y a des cheveux sur la brosse de Micheline et personne comprend puis à la fin on nous dit « mais en fait, c’est peut-être parce qu’elle a des cheveux Micheline » ah parce que personne n’avait vu ses cheveux ? (l’évidence même en somme, voilà un peu pour vous situer le genre d’évidence évidente qu’évidemment aucun des personnages n’avait compris))).

Bref, Balefire c’est un background qui aurait pu être merveilleux si seulement Cate Tiernan avait pris le temps de l’écrire et le développer comme elle l’avait fait avec Sorcière. Je n’arrive même pas à comprendre comment une régression est possible sachant que Balefire est sortie après Sorcière. Et si certains se disent « oh mais en fait, si c’est juste de la romance paranormale, c’est bien aussi » c’est non : même cet aspect n’est pas bien géré, c’est d’un triste.

Je suis allée au bout par espoir d’une fin bien ficelée mais je ne recommande vraiment pas cette saga.

Les avis des Accros & Mordus de Lecture

dimanche 9 février 2020

Sorcière de Cate Tiernan (15 tomes)

Avec La passe-miroir j'ai retrouvé la passion de la lecture de l'imaginaire, celle qui fait briller la magie au fond du petit coeur, celle qui donne envie de vivre des aventures épiques, de se rapprocher de la nature ou encore de faire rugir le héros qui sommeille en nous. Le soupçon de magie qui avait tant manqué à ma vie est de retour !



Quatrième de Couverture
Il se passe quelque chose en moi que je ne comprends pas. Je vois, je sens les choses différemment. J'accomplis des choses dont les gens normaux sont incapables. Des choses puissantes, des choses magiques. Ça me fait peur. Je n'ai jamais choisi d'étudier la sorcellerie. Par contre, je commence à me demander si la sorcellerie ne m'aurait pas choisie.


Mon avis
Sweep, Sorcière, Magie Blanche ou encore Wicca de Cate Tiernan est une saga en 15 tomes parue au début des années 2000 que j’ai découvert durant mon adolescence. Ayant grandi avec des séries comme Charmed, Buffy contre les vampires ou encore Sabrina l’apprentie sorcière mais aussi des sagas littéraires comme Harry Potter et Le livre des étoiles, il est facile de saisir que j’ai toujours beaucoup aimé les fictions à base de sorcellerie. Mon esprit très scientifique a vite fait d’apprécier le côté rituel de la magie dans la fiction et j’ai développé un attrait pour tout ce qui donnait un sens aux us et coutumes dans ces fictions.

Pourquoi tout ce blabla ? Vous allez vite comprendre.

Sorcière suit les aventures de Morgan Rowlands qui s’essaie un soir à la Wicca avec ses amis et découvre que la sorcellerie lui est naturelle, innée. Au fil des tomes, notre héroïne en apprend plus sur ses origines, se révèle être une sorcière dite de sang (comprendre de naissance) et possède un don exceptionnel qui la place au cœur d’intrigues dont elle se serait bien passée. Rien de neuf sous le soleil de la littérature du genre. Sauf que Cate Tiernan agrémente l’intégralité de sa saga de touches de Wicca. La Wicca, rappelons-le, est un courant religieux né aux USA au XXème siècle et qui est pratiqué par des tas de personnes. La Wicca a ses us et coutumes, ses symboles, ses rites établis. Cate Tiernan a fait un vrai travail de recherche sur le sujet pour créer une intrigue assez bien pensée même si certains dénouements sont attendus.

Au-delà de l’intrigue, Sorcière met finalement en scène une adolescente se sentant banale face à une véritable éclosion. En se découvrant un talent innée, Morgan se révèle, grandit et devient la femme qu’elle n’imaginait pas pouvoir devenir. Elle grandit progressivement, sans se laisser écraser par la pression autour d’elle malgré une histoire stressante (la magie c’est pas toujours très rigolo) et incarne ces jeunes filles qui ont du mal à trouver leur place dans un monde à cases. En mettant enfin le doigt sur ses points forts, Morgan devient ce qu’elle désire et non ce que les autres attendent d’elle.

Si la saga n’est pas exceptionnelle, si l’écriture est basique et les personnages secondaires assez peu développés, Sorcière a le mérite, à mes yeux, de mettre en avant des femmes fortes (parce que certains tomes mettent en avant d’autres sorcières toutes aussi contrariées par des faits magiques pas très funs) qui sortent de leur chrysalides pour devenir les papillons qu’elles ont choisi d’être.

L’idée de base est bonne et les tomes se lisent rapidement, avidement même temps on sent que la découpe de certains n’est là que pour avoir des formats courts, sans que l’intrigue ne traîne entre deux livres.

J’ai adoré commencer cette saga ado et je suis ravie de l’avoir enfin terminée récemment (le tout en un mois en comptant la relecture des vieux tomes). Aller au bout des sagas que j’ai commencées un jour est un objectif qui m’a semblé facilement atteignable grâce à Sorcière (bon, en réalité, tout n’est pas aussi simple mais c’est du détail).

Si vous aimez lire sans vous focaliser sur le style (surtout pour la version Sorcière qui est la traduction québécoise et donc un peu déroutante pour la française que je suis) et que la sorcellerie dans la fiction vous botte, n’hésitez pas. Ce n’est pas ce que j’ai lu de mieux, c’est même clairement moyen mais qu’est-ce que j’ai pris mon pied !

Les avis des Accros & Mordus de Lecture

samedi 8 février 2020

Le grand amour de la pieuvre de Marie Berne

Le grand amour de la pieuvre de Marie Berne faisait partie de la sélection de la Glory Book Box sur le thème des Abysses. J’aime toujours autant cette box littéraire que je recommande une nouvelle fois pour l’occasion parce qu'elle met en avant uniquement des autrices pour enfin faire la lumière sur toutes ces grandes plumes.



Quatrième de Couverture
Les pieuvres ont l’amour tentaculaire : qu’il soit contre nature ne diminue en rien l’intensité de leur passion. L’histoire que conte ce livre le prouvera à ceux qui, d’étape en étape, suivront les confessions de son héroïne au destin bouleversé par sa rencontre avec un jeune garçon. En la découvrant, celui-ci a eu la révélation d’une vocation qui le possédera pendant près d’un siècle : filmer ces créatures des mers aux mœurs inconnues. Muni d’une caméra, et n’écoutant que son instinct, il fera de son patient travail d’exploration scientifique une œuvre d’art que l’on contemple aujourd’hui, fasciné.

La pieuvre, peu à peu délaissée et décidée à se venger, narre l’étrange parcours d’un homme habité par sa mission mais qui, lorsque son heure sera venue, devra payer à la bête le prix de ses abandons.

Poétique, aquatique, fantastique, amoureux surtout, ce premier roman, inspiré de la vie d’un artiste aussi exceptionnel que méconnu, nous entraine dans les fonds mouvants du souvenir et restitue, par ses mots, les beautés et les tourments d’un homme sur le rivage du monde.

Mon avis
Marie Berne rend hommage à Jean Painlevé, réalisateur et biologiste français, qui a apporté un autre regard au documentaire scientifique. Inspirée par La pieuvre (1927) et Les amours de la pieuvre (1965), Marie Berne use d’anthropomorphisme pour se plonger dans les pensées d’une pieuvre folle amoureuse de celui qui la porte à l’écran avant de la délaisser au profit de nouvelles créatures.

L’exercice de style est superbe, la plume de l’autrice est envoûtante et subtile, douce puis violente. Le talent de Marie Berne tient dans son choix des mots, des tournures, des images qu’elle met en scène. Seulement, la lecture a été très oppressante pour moi. L’amour décrit est obsessionnel, étouffant, destructeur. La pieuvre aime le réalisateur, elle aime ce qu’elle devient sous sa caméra, l’image d’elle qu’il lui renvoie en la filmant. Mais elle finit par ne vivre que par ça, son aigreur et sa haine grandissant au fil du temps, au fil de l’éloignant du passionné qu’elle aime tant.
Toute la construction du texte autour de cet amour malsain est parfaite, tellement précise que j’ai eu besoin de pas mal de temps pour lire ce livre, ressentant le besoin de le poser pour avoir l’impression de respirer à nouveau. C’est une sensation étrange, fascinante d’une part mais épuisante d’une autre. J’ai apprécié le travail de Marie Berne tout en étant soulagée d’arriver au bout de ma lecture pour pouvoir relâcher toute la pression accumulée.

Le grand amour de la pieuvre représente pour moi l’histoire d’un amour malsain, un drame violent pour la pieuvre. L’angoisse qui m’a étreinte à la lecture reste l’empreinte finale que ce roman a laissée sur moi, oppressée par le décompte effectué par la pieuvre au fil des chapitres. Un superbe travail mais un livre à lire en sachant quoi s’attendre.

Je remercie Glory Book Box pour cette découverte, merci de me permettre de découvrir chaque fois de nouvelles autrices ♥

« Et si je me tenais sur ce fond sombre, je verrais sans doute la lumière de son corps ? Six jours encore. Chaque fois que je crois l’attraper, l’étreinte semble trop brève, il a la bougeotte. Pourvu qu’une autre ne l’ait pas entamé. Ce serait le néant dans mes cœurs de pieuvre esseulée. »


Les avis des Accros & Mordus de Lecture