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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

mercredi 27 mars 2019

Ni vues ni connues par le Collectif Georgette Sand

Les écrits féministes peuplent de plus en plus ma bibliothèque et j'en suis fière. Que ce soit à travers des essais ou des romans écrits par des femmes, j'ai cette envie grandissant de découvrir chaque jour un peu plus le féminisme actuel comme celui passé, les grands noms de femmes volontairement oubliés par l'histoire, comme les femmes qui oeuvrent dans leur quotidien pour changer ne serait-ce que leur monde. Ce livre fait partie de mon parcours.



Quatrième de Couverture
Connaissez-vous Christine de Pizan, Berty Albrecht ou Rosa Parks ? Saviez-vous que c'est une femme qui, avant Galilée, a affirmé l'existence du système solaire, une autre qui, avant Kandinsky, a inventé l'art abstrait, une troisième qui a théorisé les pulsions de mort avant Freud… ?
En balayant les légendes, en soulevant les tapis, en fouillant les placards, le collectif Georgette Sand donne à voir et à (re)connaître soixante-quinze femmes – aventurières, militantes, artistes, scientifiques… – qui ont marqué l'histoire sans qu'on le sache ou que l'on s'en souvienne.
Grâce à ces portraits, l'invisibilité n'est plus une fatalité et peut même être désamorcée très simplement : pour être reconnues, il faut être connues, et pour être connues, il faut être vues.

« Des portraits drôles, vivants. Ils attisent la curiosité et nous… on tourne les pages sans s'arrêter. Indispensable. »
Cosmopolitan

Préface de Michelle Perrot / Postface de Pénélope Bagieu

Mon avis
Pour une fois, je présente un livre que je n’ai pas terminé. Mais pourquoi donc ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un recueil de courtes biographies sur des femmes qui auraient du marquer l’histoire. Mais quel est donc le rapport ? Parce que j’ai décidé de lire ces biographies au fil des jours, parfois en ouvrant le livre au hasard, ou en cherchant l’inspiration via des noms que je connais déjà. Je vous ai perdus ? Ce n’est pas grave, allons plus en profondeur dans le sujet.

Le Collectif Georgette Sand, créé en 2013, a marqué les esprits en luttant notamment pour la fin de la taxe rose, cette taxe sur nos protections menstruelles qui ramènent notre capacité à enfanter à une manière de se faire du fric pour l’état. Après tout, en plus d’avoir la capacité de créer de futur consommateur, autant qu’on paye tant que ce n’est pas le cas, on a quand même droit, en théorie, à neuf mois de sursis.
Le collectif, par son nom, soulève même une question intéressante : « Faut-il vraiment s’appeler George pour être pris au sérieux ? », George Sand répondrait d’ailleurs que ça ne suffit pas. Et pour lutter contre l’invisibilisation des femmes, Ni vues ni connues est né. Ce superbe recueil de courtes biographies met sur le devant de la scène des femmes oubliées partiellement ou totalement, des femmes dont le travail a été volé, dont la parole n’a été qu’en partie transmise, dont la réputation a été noircie pour taire leur réelle valeur.

Comme l’explique Michelle Perrot dans la préface, l’histoire raconte le passé mais sous le spectre du récit qui en est fait. Les hommes ont écrit l’histoire, cette histoire faite pourtant par les deux genres. Les constructions sociales poussent les femmes à rester dans l’ombre, dans la pudeur, par choix ou par la force, et l’heure est venue de rendre à César Hypatie ce qui est à Hypatie.

Pour se faire, le Collectif Georgette Sand met à notre disposition 75 biographies de femmes, déjà connues ou bien trop peu. Ces biographies sont souvent une remise à niveau des connaissances que l’on a sur ces femmes, comme celle de George Sand qui rappelle qu’avant d’avoir écrit de beaux romans champêtres, l’autrice a participé activement à la vie politique de la IIe République.

Ces biographies sont donc une petite douceur chargée de militantisme que je souhaite déguster sur la durée, que je désire arpenter lentement chaque jour pour prendre le temps de retenir les noms, de me laisser porter par les recherches que je fais ensuite. Sans avoir terminé ce livre, j’ai eu envie d’en parler, parce que l’introduction et la conclusion suffisent à comprendre son enjeu et que le reste n’est qu’enrichissement. C’est aussi parce que ces connaissances doivent se transmettre et non se perdre dans une petite chronique, dans une lecture dont je risque d’oublier des détails si je l’avale trop vite.

Pour finir, je citerai juste la fin de la postface écrite par Pénélope Bagieu :

« Il suffit d’un nom, d’une femme, une seule fois, pour créer un précédent, un exemple, une autre case que « princesse » à cocher. Et les petites filles ne devraient pas avoir à les dénicher. Voilà pourquoi il faut beaucoup, beaucoup de livres comme celui-ci. »


Les avis des Accros & Mordus de Lecture

mardi 19 mars 2019

Un avion sans elle de Michel Bussi

J’ai lu Un avion sans elle dans le cadre d’une Lecture Commune sur le forum Accros & Mordus de Lecture, lancée spécialement à l’occasion de l’adaptation du livre en série. Il s’agit de mon tout premier Michel Bussi dont on m’a tant vanté les mérites.



Quatrième de Couverture
23 décembre 1980. Un crash d'avion dans la Jura. Une petite libellule de 3 mois tombe du ciel, orpheline. Deux familles que tout oppose se la disputent. La justice tranche : elle sera Émilie Vitral. Aujourd'hui, elle a 18 ans, la vie devant elle mais des questions plein la tête. Qui est-elle vraiment ?
Dix-huit ans que Crédule Grand-Duc, détective privé, se pose la même question. Alors qu'il est prêt à abandonner, la vérité surgit devant ses yeux, qu'il referme aussitôt, assassiné.
Il ne reste plus qu'un vieux carnet de notes, des souvenirs, et Marc, son frère, pour découvrir la vérité.

Mon avis
Lylie est une jeune fille de 18 ans qui a grandi avec un doute ultime sur son identité : seule rescapée d’un crash d’avion, elle aurait pu être le nourrisson de deux familles présentes à bord. À une époque où les tests ADN ne pouvaient être utilisés, c’est la justice qui a tranché et choisi son identité. Seulement, aujourd’hui, le doute l’étreint plus que jamais, à l’âge où savoir qui l’on est devient crucial et où les événements qui s’enchaînent tendent à enfin expulser les secrets de chacun.

Un avion sans elle est un livre que j’ai lu en une journée, d’une traite, sans pouvoir le lâcher tant que la dernière page n’était pas tournée. Bonne chose, non ? Pas vraiment, parce que c’est mon côté critique qui m’a poussée à aller au bout, à vite me débarrasser d’une écharde pouvant d’infecter.

Michel Bussi écrit bien, la forme est belle, rythmée, ses mots sont bien choisis et très agréable à la dégustation. Mais il n’y a que cela qui est agréable. Pour le reste… Il est de ces auteurs qui agacent. Il tient une histoire, qu’il tricote en rajoutant des mailles grossières, non soignées mais qui prennent de la place pour combler les blancs, qui n’apportent rien au motif général si ce n’est de l’incohérence. Il tricote des stéréotypes à travers ses personnages, les codes des romans policiers mais aussi des pseudos-suspenses. Il use de ficelles trop grosses, en rajoute uniquement parce que cela l’arrange, aussi, et se plait sûrement à se dire « ah mais j’avais mis des indices ». Oui, les indices y étaient, et c’était bien là le problème…

Le problème est que j’ai deviné les deux dénouements clés de l’histoire avant même d’avoir atteint le premier quart du roman. Je les ai devinés parce que les twists n’ont rien d’innovants, parce que ses ficelles étaient grossières. Et j’ai détesté ce roman non pas parce que j’avais deviné mais par rapport à ce que j’avais deviné…
Comprendre le dénouement d’une intrigue dix fois « trop tôt » n’est pas un problème pour moi, c’est même souvent une situation prévue par les auteurs : le lecteur a ses certitudes, elles collent mais il y a toujours des détails qui manquent, des mécanismes qui se mettent en place uniquement à la touche finale. Et c’est très agréable d’être surpris tout comme de se dire « ah j’avais deviné mais c’était tellement bon ! »
Ici, Michel Bussi ne s’embarrasse pas avec la cohérence, il part du principe qu’il y avait de quoi comprendre au début (ou pas, ce n’est peut-être que présomption de ma part) et se dit que ça peut justifier son twist final. Il se dit aussi que, après tout, il y a en plus d’autres choses qui peuvent se justifier par la même occasion et donc tout roule. Et ça, ça ! Non, je n’adhère pas à cette façon de concevoir un scénario. Que son lectorat aime, je n’y vois pas de problèmes, mais moi, ça ne fonctionne pas. Je n’aime pas qu’on me balade pour de faux prétexte, qu’on me force à avaler des longueurs qui pourraient tout aussi bien être coupées au montage sans que rien ne bouge autour. Combler pour combler, ça m’exaspère. Même si c’est bien écrit : on peut savoir très bien écrire sans faire naître chez moi une once d’émotion si le cœur n’y est pas.

Et puis il y a ses personnages, les stéréotypes qu’il expose et qui ne m’ont pas plu. Ils ne sont pas trop poussés, pourtant, ils ne sont pas exagérés. Ils sont comme la société peut voir les gens en apparence : des fous, des héros, des grands vilains riches, des gentils pauvres qui sont heureux d’amour… Aucun des personnages ne m’a semblé palpable, et ça a aussi beaucoup joué dans le fait que je n’ai pas apprécié ce livre.
Lylie, personnage principal en théorie, est présentée comme ces héros distants, ceux qui acceptent leur destin avec fatalité, comme les souffrances qui vont avec. Cette image en fait une sorte de divinité antique irréelle, intouchable… Et tout sauf touchante par extension. Elle est cette image divine que peut avoir un adolescent amoureux d’une fille de sa classe à qui il n’ose jamais parler et qui lui offre un sourire en copiant ses devoirs. Il y a quelque chose de gênant dans cette image, vis-à-vis de la façon dont elle est décrite ; belle, intelligente, intouchable, trop bien pour tous… À croire qu’un personnage féminin ne peut qu’être comme ça pour être digne d’être l’héroïne ultime d’une histoire aussi fantastique. Autour d’elle, les autres personnages féminins sont dotés de défauts mis en avant pour les rendre humains. Elle, elle est parfaite. Sûrement parce que son humanité n’est pas acceptable tant que son identité n’est pas avérée. Une chose assez triste quand on sait que l’être se construit après sa naissance et non avant : le message véhiculé là me dérange un peu.
Marc, le véritable héros, celui qui trime, qui est censé être attachant, qui effectue ses douze travaux pour enfin pouvoir aider Lylie m’a dégoûtée du début à la fin. Insupportable, faussement niais (et pas sûre que ce soit volontaire de la part de l’auteur), complètement creux et assez dérangé dans sa tête finalement, n’a rien d’un héros à mes yeux. Le suivre m’a littéralement gavée. Comprendre ce qu’il se passait réellement dans sa tête m’a exaspérée. L’essence même de ce qu’il est m’a fait détester le livre.
Les autres personnages sont tout aussi chimériques. Et pas de façon agréable. J’aime aussi quand les personnages sont intouchables, quand ils semblent irréels… Mais là, ça ne collait pas.

Et puis, il faut que je le dise, que je l’aborde et je préviens, il s’agit d’un gros spoiler que je mets en italique parce que je ne sais pas comment masquer sur blogger :

Cette histoire d’inceste avec cette grossesse que j’ai captée dès le départ, c’est tout ce que je déteste. L’inceste ne me fait pas rêver, évidemment, mais c’est surtout cette façon de décrire ça comme quelque chose sans gravité parce qu’au final, il n’y a pas de lien de sang qui m’écoeure. Ces gamins ont grandi ensemble. Malgré le doute, qu’ils n’avaient sûrement pas au tout départ, ils ont grandi ensemble. Le fait que Marc culpabilise ne se ressent pas ou très peu. Cette relation est normalisée et c’est grave. C’est grave parce qu’on a l’impression que Lylie accepte la situation sans le vouloir, qu’elle laisse Marc l’aimer et basta, puisque de toute façon il la colle au train sans arrêt. C’est pervers, c’est malsain, c’est ignoble.

Et justifier tout un putain de roman avec un scénario inutile et incohérent pour ça, c’est se moquer du monde. C’est prendre son lecteur pour une bille utilisant la troisième famille en un claquement de doigt (et ça aussi, je l’avais compris dès le départ). Mettre trois indices plus gros qu’un cul de vache dans un trou de mulot au long du récit pour dire « mais hey si ça colle regardez » ce n’est pas ce que j’appelle maîtriser l’art du roman policier. Que ça fonctionne auprès du lectorat, tant mieux, mais ça ne fait pas de ce livre un bon livre.


Je lirai peut-être un autre roman de Michel Bussi mais je pense que je ne me ferai pas l’affront d’aller une nouvelle fois jusqu’au bout si je sens que les mécanismes utilisés dans ce roman sont en fait sa signature constante. Le bien que j’ai entendu de ses écrits ne peut quand même pas sortir de nulle part et je vais tabler sur le fait que Un avion sans elle a simplement eu le malheur d’appuyer sur ce que je n’apprécie pas.

Je ne regrette pas d’avoir lu ce livre parce que j’étais bien contente de participer à une lecture commune et je regarderai la série qui semble annoncer une adaptation plutôt libre. Si vous souhaitez vous lancer, je vous conseille juste de ne pas chercher à comprendre ce qu’il se passe : le moindre indice récolté gâche tout, malheureusement. Je maintiendrai quand même qu’un bon roman policier est un roman où même le dénouement deviné en amont sait surprendre pour les bonnes raisons.

Les avis des Accros & Mordus de Lecture


samedi 16 mars 2019

Nous avons toujours vécu au château de Shirley Jackson

Je vous ai déjà parlé de la Glory Book Box, non ? Cette box qui met à l'honneur à travers un nouveau thème à chaque box des autrices, des héroïnes de la littérature à une époque où les femmes qui écrivent peinent encore à prendre autant de place que les hommes sur les étals des librairies. Ce livre faisait partie de la sélection de la toute première box, la "Fantastique/Horrifique". Je ne l'ai toujours pas présentée ici (alors qu'elle a plus d'un an déjà) mais je garde encore les photos bien au chaud : j'attends de lire le second livre pour faire un article, comme pour la box "Les Fabuleuses Années 20. Si vous ne connaissez pas encore cette box, foncez, elle est géniale (et ma troisième box est commandée, oops) !



Quatrième de Couverture
« Je m'appelle Mary Katherine Blackwood. J'ai dix-huit ans, et je vis avec ma sœur, Constance. J'ai souvent pensé qu'avec un peu de chance, j'aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l'index est aussi long que le majeur, mais j'ai dû me contenter de ce que j'avais. Je n'aime pas me laver, je n'aime pas les chiens, et je n'aime pas le bruit. J'aime bien ma sœur Constance, et Richard Plantagenêt, et l'amanite phalloïde, le champignon qu'on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés. »

Mon avis
Nous avons toujours vécu au château est un roman fantastique dans lequel Shirley Jackson tisse la toile d’un mystère, d’une trame embrumée, où réalité et mysticité se mêlent tant qu’il est compliqué de savoir où l’on met les pieds. Mary Katherine Blackwood nous raconte son présent prêt à être bouleversé là où c’est la ligne droite de la routine qui lui permet de ne pas s’envoler sur la lune, en parallèle de la première grosse fracture dans sa routine, six ans auparavant, lorsque presque toute sa famille a été empoisonnée… Le début de méandres où souvenirs et fabulations s’entortillent pour mieux nous entraîner dans cette atmosphère lourde et merveilleuse à la fois.

Quel plaisir cela a été de plonger dans un roman fantastique pur, où je me suis senti flotter entre réel et surréel, entre certitudes et doutes, entre frissons et délices. Shirley Jackson mérite son succès, elle avait un réel talent et savait trouver les mots justes pour créer une tension, pour tenir son lectorat et lui faire retenir son souffle. J’ai lutté, énormément lutté contre le sommeil qui m’emportait le soir à cause d’un travail assez physique, m’endormant souvent le livre en main, faute de pouvoir volontairement lâcher ma lecture. C’est à cela que je reconnais un bouquin qui me plait : je trouve du temps, même infime, pour me plonger dedans, pour lutter contre mon corps et lire encore et encore.

J’ai rapidement compris une partie de l’intrigue mais sans que cela ne me dérange : clairement, je serais prête à parier que c’était la volonté de l’autrice, une façon de dire « je vous donne ça, débrouillez-vous vous pour encaisser la suite ». Parce que c’est la folie qui anime les personnages de ce roman, une folie douce à furieuse, une folie rêveuse à cauchemardesque qui est si contagieuse qu’elle m’a happée. Je ne parvenais pas à savoir ce qui était réel, ce qui ne l’était pas et c’était finalement le plus plaisant, au même plan que l’écriture poétique et incisive à la fois de Shirley Jackson. Revenir au fantastique avec un tel roman m’a fait un bien fou, me poser des questions tout en acceptant de me laisser porter par le mystère m’a fascinée et apaisée à la fois.

Nous avons toujours vécu au château est un roman qui se savoure pour son écriture, pour les images qu’il offre et pour cet état second dans lequel il nous met, dans ce flottement irréel. Lire ce livre le soir en m’endormant m’a bien mise dans l’ambiance, je me suis réveillée une nuit, livre en main, sans savoir si je rêvais encore ou non, bien perdue dans ce brouillard du réveil furtif.

Si vous cherchez une histoire où vous serez capables de comprendre toutes les ficelles, de trouver toutes les clés, passez votre chemin : l’intérêt est bien de se perdre dans les méandres de cette douce folie. Et, surtout, de s’imprégner des obsessions des personnages qui ne sont finalement qu’un moyen pour eux de se raccrocher à la réalité là où les esprits ont tendance à essayer de s’envoler.

Je remercie Glory Book Box pour cette découverte, pour m’avoir permis de lire une autrice qui a marqué sa discipline et qui m’a conquise.

« Notre propriété toute entière était riche de mes trésors enfouis, elle grouillait, juste sous la surface, de billes, de dents et de pierres colorées, peut être transformées en joyaux, à présent, et que reliait entre elles un maillage souterrain robuste et bien tendu qui jamais ne se relâchait, mais tenait bon pour nous protéger. »


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mardi 12 mars 2019

La chambre des merveilles de Julien Sandrel

La chronique qui suit risque de ne vous éclairer que très peu sur la qualité du bouquin : j'y décris plus mes émotions brutes que le roman en lui-même. C'est sorti comme ça, tout seul, et je me suis dit que ça irait, que c'était ça aussi, la lecture : avoir son propre ressenti en effleurant les pages d'un livre...



Quatrième de Couverture
Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet.
Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de toutes ses « merveilles », c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait vivre au cours de sa vie.
Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle.
Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans…

Mon avis
La chambre des merveilles n’est pas un roman que j’ai lu pour son scénario mais parce que j’avais l’impression qu’il s’agissait d’un livre feel-good (oui, malgré son thème), via les avis que j’avais lus sur la blogosphère. Je ne cherchais pas à plonger dans les méandres médicaux du coma, ou dans la lutte des proches d’une personne dans le coma… J’attendais ce que semblait promettre la quatrième de couverture : une façon de réapprendre le sens de la vie et la vraie valeur des choses. J’y ai trouvé autre chose, qui s’en rapproche mais en bien plus fort et perturbant à la fois.

L’histoire n’est pas des plus percutantes, elle n’a rien d’extraordinaire, ou d’unique. Certaines ficelles sont assez grosses, certains événements un peu trop faciles… Mais ce n’est pas un problème. D’ailleurs, au départ, je m’attendais à tout ça et n’ai donc pas été gênée un seul instant par tout ça, moi qui lève les yeux au ciel dès qu’une ficelle vue, revue et usée est tirée pour la trouzmillième fois. Il y a la mère trop préoccupée par sa carrière pour profiter de la vie, la grand-mère déjantée, le prince charmant qui débarque et est lié à une sorte de marraine la bonne fée… Tout est là pour satisfaire les fans du genre. L’écriture se veut fluide, facile d’accès, dans l’air du temps, des réseaux sociaux, de la culture pop aussi, tout ce qui plait aujourd’hui et qui marche bien. On a donc la recette pour un énième livre du genre, qui attire l’œil par sa couverture colorée et sa présence constante sur les réseaux sociaux de la littérature.

Et puis il y a Thelma. Et toutes les questions qu’elle se pose, et toutes les étapes par lesquelles elle passe. Et les phases de sa vie qui l’ont construite. Et ses regrets. Et ses réussites. Et ses ratés. Thelma, a été mon fil rouge durant toute cette lecture. Normal pour l’héroïne principale d’un bouquin, mais c’est surtout ce qu’elle est, ce qu’elle pensait être et ce qu’elle souhaite atteindre qui ont résonné en moi. Beaucoup des états d’âme de Thelma reflètent mes craintes, mes doutes. Pas mal de traits de son caractère me sont familiers, et beaucoup de ses réactions auraient pu être les miennes. Je suppose qu’on s’identifie tous un peu à Thelma, parce qu’elle est finalement assez multiple, mais ce n’est pas le personnage en lui-même qui m’a heurté de plein fouet, c’est tous les questionnements qu’il permet de soulever, que cette femme permet de toucher du doigt.

De la peur de vivre à celle de s’écraser, de l’aptitude à encaisser, encore et encore et de se relever parce qu’il le faut… Et se demander « mais pourquoi le faut-il ? » De la façon de laisser la tempête passer quand le vent souffle bien trop fort pour en ressortir indemne en cas de confrontation… De cette envie irrésistible à un moment donné de se laisser aspirer par le vide, le néant, pour juste toucher du doigt le calme, enfin… Et découvrir par des éclats de rire que la beauté de la vie ne tient finalement qu’à ce qu’on partage avec les autres sans condition, à des souvenirs forts, à des prises de risque pour sortir de sa zone de confort (et pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour ça). Se laisser bousculer volontairement par la vie, avec le sourire, et pas juste être remué quand on souhaite rester immobile quelques temps.
Oublier les gens qui comptent au profit de futilités qui nous paraissent importantes pour de mauvaises raisons, se dire qu’on profitera plus tard, après tel rapport à finir, après tel investissement de temps dans quelque chose qui ne nous apporte rien. Oublier qui on est vraiment pour se fondre dans un moule qui ne nous correspond pas, qui nous étouffe jusqu’à faire taire ce qui fait de nous quelqu’un d’unique. Oublier jusqu’à ce qui nous fait vibrer en reléguant nos passions en arrière plan…

Et Thelma m’a bouleversée. Pas par ce qu’elle est mais par ce qu’elle représente, par ce qu’elle apprend, découvre et entreprend. Cette rencontre avec cette femme de fiction m’a filé le cafard parce qu’elle m’a rappelé toutes ces interrogations que je tente de faire taire, de laisser de côté aussi longtemps que possible. Cette rencontre m’a émue parce que je me suis vue dans ses pensées. Cette rencontre m’a aussi secouée parce que mes listes de choses à faire, vivre, découvrir prennent juste la poussière dans de vieux carnets dont j’ai très vite tourné les pages. Cette rencontre m’a tout de même redonné espoir parce qu’il n’est jamais trop tard pour vivre mais aussi parce que rien ne presse : si je rate une occasion unique, je peux m’en créer dix autres différentes et sûrement tout aussi excitantes.

Et c’est aussi ça le message de La chambre des merveilles à mes yeux, un roman qui permet de ne pas culpabiliser de prendre son temps, un roman où on peut attendre que quelqu’un nous montre d’abord la marche à suivre, nous tende la main et nous entraine dans ses aventures avant de nous pousser à vivre les nôtres. Je ne pense pas que ce soit un roman qui touche tout le monde, je sais qu’il a eu son succès mais qu’il a aussi laissé de marbre pas mal de lecteurs. Moi, c’est Thelma qui m’a eue, qui m’a conquise. Elle n’est pas un personnage qui va me marquer mais c’est bien les émotions transmises que je n’oublierai pas. Pas tout de suite, pas trop vite.

« Mourir semblait si facile, au fond. Pourquoi ressent-on au plus profond de soi le besoin de vivre coûte que coûte, pourquoi ce putain d’instinct, cette injonction à ne pas lâcher est-elle si présente ? Il aurait été plus simple de lâcher. J’aurais pu me pencher si fort que j’en aurais basculé, je me serais enfoncée dans l’eau de ce canal boueux, personne ne m’aurait vue si je m’y étais prise correctement. Mais je ne lâcherais pas, je le savais. J’étais au purgatoire, condamnée à vivre. »

« Je me rends compte désormais avec une lucidité tragique à quel point j'ai toujours été la reine de l'esquive. Lorsqu'une situation devient délicate, j'ai naturellement tendance à fuir. C'est ma réaction spontanée. Ma manière de me protéger des bourrasques, des typhons, des cyclones. Plus le vent est fort, plus le repli devient nécessaire. J'ai besoin de me construire un abri temporaire, de laisser passer les rafales, les digérer, me préparer à les affronter. Je n'arrive pas à sortir en mer par gros temps. L'amplitude de la houle doit descendre d'un cran. J'ai toujours eu une peur panique de laisser les autres lire mes sentiments, surtout lorsque je ne les maîtrise plus. Alors j'esquive. »

Les avis des Accros & Mordus de Lecture

samedi 9 mars 2019

La patience du baobab d'Adrienne Yabouza

Comme souvent, je pioche dans les livres d'occasion pour découvrir des ouvrages en tous genres. La patience du baobab est de ceux-là, dégoté au milieu de romans ayant déjà eu d'autres vies. Il s'inscrit dans mon envie de lire des autrices autant que des histoires du monde, de découvrir d'autres voix qui méritent de se faire entendre.



Quatrième de Couverture
« L’amour, c’est pas plus facile que le reste de la vie. C’est vérifiable à vingt ans ou plus, sous les tropiques comme autour du cercle arctique. Pas parce que c’est chaud ici et froid là-bas. C’est à cause des bâtons dans les roues, sous toutes les latitudes. Trop gros ou trop maigre, ça peut être une cause de bâton dans les roues, comme trop intelligent, trop blanc, trop noir, trop zyeux bridés ou cheveux roux, blonds, crépus; si en plus on compte les bâtons courbés ou à genoux dans l’ombre d’une religion, l’amour, c’est vraiment le parcours du combattant.»

La jeune et jolie Aïssatou nous raconte son histoire. Celle d’une Centrafricaine amoureuse d’un Français. Il s’agit donc maintenant de quitter Bangui pour la Bourgogne…

Mon avis
Aïssatou nous conte son histoire, celle d’une jeune femme qui va rencontrer l’amour au mariage de son amie, qui va avoir du mal à comprendre au départ ce que peut bien lui trouver Rémi. Lui, le beau Blanc, ce Français de Bourgogne qui tombe littéralement sous son charme et lui promet monts et merveilles. Aïssatou, elle, ne se permet pas de rêver : son quotidien est dur, sa vie n’est pas toute rose, elle a appris à se raccrocher à ce qui est réel, palpable, et il va bien trop vite s’évaporer son Rémi lorsqu’il devra reprendre son avion… Pourtant, il s’accroche, il revient, il l’épouse et lui assure qu’il fera tout pour la faire venir en France, à ses côtés. Et les difficultés commencent parce que l’amour n’est jamais une justification suffisante auprès des administrations quand il s’agit d’obtenir des papiers, parce que l’amour ne suffit pas à arrêter les guerres et les massacres.

À travers ce récit fictif, Adrienne Yabouza ne nous raconte pas une histoire d’amour mais une histoire de la difficulté de vivre d’amour et d’eau fraîche pour une jeune femme africaine qui cherche à rejoindre son mari. Aïssatou va devoir attendre de très longs mois pour enfin rejoindre son mari, elle va devoir se battre contre l’administration de trois pays : le sien, le Centrafrique, celui où elle s’est réfugiée juste avant son mariage, la République du Congo et, surtout, celui de son mari, la France. Seule, elle va naviguer au cœur de cet océan de papiers où chaque épreuve surmontée en amène une autre, et encore une autre. Prouver son identité, son mariage, l’amour, sa bonne foi… De vrais « bâtons dans les roues » décrits avec un style qualifié par l’éditeur de « français africain local » qui rend le récit plus vivant, plus prenant aussi.

Aïssatou est forte malgré l’image qu’elle a d’elle-même, elle se bat sans déposer les armes, elle fait tout pour affronter les difficultés la tête haute, tout en gardant sa bonté d’âme. Elle perd pied plusieurs fois mais garde le cap. Elle s’effondre pour mieux se relever. Et lorsqu’enfin elle réussit à poser ses valises sur le sol français, lorsque le bout du tunnel est annoncé, elle comprend que rien n’est terminé et qu’elle va devoir encore et encore batailler pour ses droits, pour son amour, pour sa tranquillité.

Adrienne Yabouza signe un roman qui dénonce la tortuosité du système administratif sans animosité, avec une sorte de résilience. Elle utilise sa fiction pour montrer la réalité de l’immigration légale et c’est finalement le lecteur qui s’offusque, et non elle. Là est son tour de force : exposer calmement une réalité injuste pour laisser ses lecteurs encaisser et remettre en question un système qui joue à la loterie avec la vie des gens. Comme si ces personnes qui connaissent la violence, la guerre ou encore la précarité avaient en plus besoin de passer le niveau « sinuosité de l’administration », le super boss final, pour prouver leur bonne foi.

Si le fond exact du roman ne restera pas totalement ancrée dans ma mémoire, je garderai sûrement en tête que La patience du baobab est de ces ouvrages qui méritent d’être lus, surtout pas nous, Français de naissance (ou même Européens), qui avons besoin de regarder plus loin que le bout de notre nez ou que ce que les médias français véhiculent. J’entends encore trop souvent autour de moi « ils n’ont qu’à rester chez eux » alors que je viens d’une région où nous avons plus de la moitié de notre arbre généalogique qui vient de l’étranger. Un beau paradoxe.

Lisez, découvrez, apprenez et surtout comprenez les autres en les écoutant enfin. Et n’hésitez surtout pas à lire des femmes, à vous imprégnez de ce qu’elles ont à raconter, à transmettre, non pas parce qu’elles « des histoires de femmes » à raconter mais parce qu’elles ont autant à dire que les hommes et ont été bien trop longtemps muselées. En ce mois de mars, n’oublions pas que l’égalité passe par un partage du temps de parole entre femmes et hommes, ce partage trop longtemps refusé dans le domaine de la littérature et qui peine encore à être naturel.

« Le HCR* à Brazza est protégé par des militaires congolais qui font la loi, et le grand jeu c’est de salir les réfugiés, ça veut dire les humilier. Ils étaient heureux chaque fois qu’ils pouvaient verser la honte dans les yeux des demandeurs que nous étions. C’est comme ça, quand t’es réfugié, quand t’es étranger, tu n’es plus un être humain et c’est pas les beaux discours du Nord ou du Sud qui changent quelque chose à ça. C’est pas non plus les Églises qui peuvent sucrer ça. Presque tous ceux qui ici sont maquillés par une religion te maltraitent comme les autres. Étranger, t’es rien d’autre qu’une calebasse ébréchée, et étrangère c’est pire. C’est toujours pire quand t’es une fille ou une femme. »
*Haut commissariat aux réfugiés

Les avis des Accros & Mordus de Lecture

samedi 2 mars 2019

La Vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël Dicker

Attirée par la couverture ainsi que la quatrième de couverture, j’ai emprunté ce roman à mon cousin, loin de me douter de l’erreur que je faisais… La prochaine fois, je lui demanderai son avis avant.



Quatrième de Couverture
À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Mon avis
La Vérité sur l’affaire Harry Quebert fait partie de ces romans à côté desquels il est impossible de passer tant il a envahi les étals des librairies à sa sortie, tant il a été encensé, tant il a été lu par la plupart des blogueurs littéraires. Pourtant, ce n’est que récemment que je me suis enfin décidée à le lire : il ne m’avait particulièrement attirée avant même si j’avais réussi à me le procurer. C’est la diffusion de la série télé qui m’a poussée à enfin tourner ses pages : l’épisode que j’ai vu m’a plu et il était hors de question que je me laisse spoiler par des images, il fallait donc que je le lise rapidement.

Marcus est ce jeune écrivain plein de talent qui a écrit un excellent premier livre et s’est laissé porter par le courant jusqu’au jour où son éditeur lui rappelle qu’il a signé un contrat. Le problème, c’est que Marcus a écrit son premier livre au talent, justement. Et maintenant qu’il doit tenir des délais et s’imposer une routine de travail, rien ne sort. Absolument rien. Il se tourne donc vers son mentor et ami, le professeur Harry Quebert. Comme s’il s’agissait d’un facteur déclencheur, comme si le destin haut perché des écrivains avait décidé que c’était le moment de tout faire vaciller, quelques mois plus tard, l’affaire Harry Quebert éclate lorsque le corps d’une adolescente disparue des années plus tôt est retrouvé enterré dans le jardin du vieil écrivain. Marcus la tient enfin, son histoire…

J’ai beaucoup aimé ce roman, j’ai eu une grande facilité à plonger dans l’histoire et à suivre les personnages, à dégoter les indices, à construire ma propre enquête parallèle aussi. Enquête qui s’est révélée fructueuse puisque j’avais deviné le nom de la personne responsable de la mort de Nola avant même la moitié du livre, ou juste un peu après. Ceci n’a cependant en rien gêné ma lecture puisque j’ai souvent douté de ma réflexion au fil des pages suivantes.

La force de ce roman tient dans le dénouement progressif des liens entre les personnages mais, surtout, des œillères que portent les personnages : chacun fonce dans sa direction, choisissant de suivre certains signes au détriment d’autres ce qui rend l’histoire plus noueuse, plus étonnante aussi. Les règles d’écriture distillées au début de chaque chapitre sont aussi très bien utilisées, elles apportent des éclaircissements avec le recul, prouvant qu’il y a eu une véritable construction autour d’elles de ce roman. Du travail, il y en a eu, à n’en pas douter, même si certains points ont été moins approfondis que d’autres et que cela se ressent à la lecture.

Là où j’émets des réserves, c’est au niveau de la relation de Nola et Harry. Je n’aime toujours pas qu’on essaie de me vendre une relation de ce genre comme un vrai lien romantique, comme une très belle histoire d’amour. Dans l’ensemble, je n’ai pas eu l’impression qu’on essayait de me forcer la main, c’était plutôt descriptif, comme une relation ayant juste de l’importance dans une enquête policière. Puis, parfois, je sentais que la relation tentait de se justifier, que cette histoire d’amour n’avait rien d’anormal, que quelque chose ne clochait pas… Tout ce que je déteste. Heureusement, ça n’est arrivé que quelques fois au cours de ma lecture. Désolée pour tous ceux qui ont trouvé cette relation magique : elle reste à mes yeux une relation où un pauvre type s’est senti tout puissant et flatté face à la naïveté d’une gamine qui croyait rencontrer le plus grand écrivain du monde.

La Vérité sur l’affaire Harry Quebert est une belle découverte, un roman que j’ai lu avec avidité du début à la fin sans pour autant être le roman du siècle. Il est bon mais certains rouages restent gros, l’écriture n’est pas tellement addictive et les personnages ne m’ont pas touchée. C’est réellement l’enquête qui reste le point fort de ce roman, enfin plutôt le point de vue détaillé de Marcus sur l’enquête plutôt : ce choix est vraiment la force du roman, celui qui permet les retournements de situation et les doutes qui saisissent à la lecture.

Un roman à lire quand un pavé n’effraie pas et qu’on aime se faire quelques nœuds au cerveau.

Les avis des Accros & Mordus de Lecture