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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

jeudi 2 février 2023

Rival de Maxandre Chamarré

Rival est le premier roman que je lis sur Wattpad. C’est en découvrant la plume de Maxandre Chamarré avec sa nouvelle Judith, sur Fyctia, que j’ai atterri sur son histoire, friande de son style et voulant découvrir ses autres écrits.



Quatrième de Couverture
« Si Thomas n’avait pas existé, j’aurais été seule avec mes rêves et mes rages.
J’avais besoin de lui pour traquer mes ambitions et dépasser mes limites.
»
Pour elle, c'est la gloire ou rien. Pour lui, seule la victoire compte.
Éternels rivaux, Charlie Williams et Thomas Buchanan sont prêts à tout pour réaliser leur rêve.
Narcissique et médisante, Charlie est déterminée à obtenir la gloire sur scène. Sûr de son talent et de son succès, Thomas est persuadé de devenir célèbre grâce à sa musique. Les deux lycéens ont le même objectif : remporter les Finals, le plus prestigieux concours de musique des États-Unis.
Entre rivalité, compétition, coups bas et attirance mutuelle, qui de Charlie ou de Thomas l’emportera ?

Mon avis
Charlie Williams joue tout son avenir sur LE concours national de musique de son année de terminale. Bouffée par l’ambition, elle est prête à tout pour atteindre son rêve de gloire. Elle est surtout déterminée à écraser son rival de toujours, Thomas Buchanan, qu’elle déteste de toute son âme. Rivaux depuis des années, ils se barrent la route sans respecter le moindre code d’honneur. Mais ils sont aussi conscients que c’est cette rivalité qui leur permet de se dépasser. Jusqu’où seront-ils prêts à aller ?

La romance n’est clairement pas mon genre de prédilection et c’est pour l’écriture que j’ai plongé dans cette histoire. Nous sommes clairement face à ce que les adaptes du genre appellent un « enemies to lovers », on se dit donc qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil de la littérature : deux adolescents américains, un concours, un « je te déteste mais en fait… »

Sauf que.

Rival c’est l’histoire de deux personnages à la morale douteuse, au narcissisme dévorant et au caractère jonché de défauts. Certes, Charlie et Thomas vont évidemment tombés dans les bras l’un de l’autre mais il n’y a pas que ça. Dans ce roman, il y a un aspect génial qui change des quelques enemies to lovers que j’ai pu lire : jusqu’au bout, les deux personnages principaux font de leurs objectifs une priorité absolue. Et c’est là, pour moi, tout l’intérêt de cette lecture : les personnages restent pour une fois fidèles à eux-mêmes et continuent à se battre l’un contre l’autre, sans se faire de cadeaux, parce que « moi je » est et a toujours été leur priorité. C’est bien plus humain et ça fait du bien de voir des protagonistes qui restent accrochés à leurs rêves d’une vie. L’ambition ne se balaie pas après quelques échanges humides.

L’histoire en elle-même n’est pas novatrice mais le questionnement du sens moral dans une romance a un côté ultra rafraîchissant. Et, il faut le dire, l’écriture de Maxandre Chamarré apporte le second point fort du roman.

Je n’ai lu que la version Wattpad lorsqu’elle était encore disponible il y a plusieurs mois et elle était déjà très bien écrite et construite. Je suppose donc que la version éditée ne peut être que bonne. Je ne pense pas la lire mais je vais par contre suivre avec attention les prochains écrits de Maxandre Chamarré.

« Enchaînée à un piano depuis mes cinq ans, je pensais en battements par minute. »

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mardi 31 janvier 2023

Tour B2 mon amour de Pierre Bottero

J’ai découvert Pierre Botero dans ma tendre jeunesse et mon petit cœur s’est brisé lors de sa disparition. Aujourd’hui adulte, je prends toujours plaisir à lire ou relire ses livres. Tour B2 mon amour m’a été vivement conseillé par une amie chère à mon cœur.



Quatrième de Couverture
« Je vous amène la nouvelle élève.
Silence total.
Tristan avait une drôle de boule nouée à l'intérieur du ventre. Une boule faite d'un sentiment étrange qu'il n'avait pas envie d'analyser.
Pas encore. »

Dans la rue de Vienne où se dresse la tour B2, un premier amour s'écrit sur le béton.

Mon avis
Tristan vit dans une cité grise et froide où la vie n’a rien de surprenant, où il s’englue dans son quotidien. Il navigue à travers l’adolescence en essayant de ne pas se laisser entraîner dans les coups foireux de ses copains. Le jeune garçon est à cette étape de sa vie où se fondre dans la masse et appartenir à un groupe relève de l’acte de survie.
Puis Clélia débarque dans sa vie. Elle dénote des autres habitants de la cité et sa différence percute Tristan de plein fouet. Avec ce premier amour, le jeune adolescent va peu à peu se découvrir et s’affirmer.

Lorsque Tour B2 mon amour débute, Tristan vit une scène typique de son quotidien, un coup de feu pour lequel « Tristan ne se donna pas la peine de rentrer la tête dans les épaules. Aucune raison de s’inquiéter, il savait ce qui se passait. » Et, quelques instants plus tard, il rencontre Clélia : « – Pourquoi avoir commis cette atrocité ? Tristan sursauta. »
L’arrivée de Clélia dans la vie du jeune garçon chamboule son monde. Son quotidien sans surprise devient une fourmilière de questions, d'émotions et, surtout, de mots. Cette nouvelle amie bouscule ses certitudes et il explore des chemins qu’il n’avait même pas remarqués avant.

Dans ce roman, Pierre Bottero aborde une multitude de sujets qui traitent de l’adolescence : le premier émoi, la peur d’être montré du doigt, les amitiés qui se délitent, la mince ligne entre l’inattention et le décrochage scolaire, l’uniformisation des codes sociaux… On est sur un vrai bon roman jeunesse qui accompagne le lecteur et lui montre qu’il n’est pas seul avec des préoccupations.
Et puis il y a aussi les jeux littéraires, qui ne se cachent que peu à travers les pages. Le lecteur, comme Tristan, apprend petit à petit à laisser les mots venir à lui sans entraver leur cheminement.

Tour B2 mon amour est un roman tout doux, ou presque, qui s’adresse aux adolescents sans les dénigrer, qui leur montre que ce qu’ils ressentent est important. Il traite de l’amour bouleversant de l’adolescence, sous toutes ses facettes dans un environnement qui semble ne laisser que peu de place au rêve. Et c’est ce qu’apprend Clélia à Tristan : les rêves sont permis, ils réchauffent l’âme, qu’ils puissent devenir réalité ou non.

« […]Tristan ?
– Oui ?
– Pourquoi n’existes-tu que lorsqu’il n’y a personne ?
Tristan ne put s’empêcher de sursauter.
»

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vendredi 27 janvier 2023

Famille de Lydie Salvayre

Lydie Salvayre est une autrice que je voulais lire depuis des années : souvent au rendez-vous de la Comédie du Livre de Montpellier, j’ai toujours été curieuse de découvrir sa plume et c’est désormais chose faite.



Quatrième de Couverture
« Le spécialiste a dit que le fils était schizophrène. Quelle honte dit le père. Ça ne doit pas sortir de la famille dit la mère. »

Mon avis
À l’intérieur de cette famille, trois êtres vivent ensemble sans se comprendre, sans réussir à communiquer. Autour de la maladie du fils, nous suivons la descente aux enfers de cette maison, sentant venir la chute qui échappe aux parents, incapables de comprendre ce qu’il se passe dans la tête de leur fils.

Famille est un court roman angoissant où trois voix dissonantes se mêlent sans suffisamment se croiser pour entrer en harmonie.
Le père nie complètement la maladie de son fils, le rabaisse, ne comprend pas son état apathique : il est l’incarnation de la société qui pousse à la productivité, au travail. La mère, elle, noie l’état de son fils dans une autre forme de déni : elle est persuadée que l’amour étouffant d’une mère suffira. Elle ne réagit réellement qu’à travers son feuilleton quotidien préféré, déversant sa haine et sa frustration sur une fiction, son seul exutoire. Enfin, le fils s’enfonce un peu plus chaque jour dans les ténèbres de sa maladie, suffoque entre les reproches de son père et le calfeutrage de son être constant de sa mère. Ses parents étouffent chacun à leur manière ses cris de détresse, faisant peu à peu monter la pression en lui sans s’en rendre compte. Jusqu’à l’explosion.

Lydie Salvayre nous livre un récit angoissant où on comprend presque plus aisément la voix du fils que celles de ses parents, où on s’enlise dans les méandres de cette existence faite de souffrance qui sinuent au fil des pages comme du poison. Le livre se lit d’une traite, la respiration difficile, l’angoisse posée sur l’épaule et le besoin d’aller au bout pour que la souffrance qui suinte à travers les pages prenne fin.
C’était une lecture éprouvante, de celles qui compriment la poitrine par les mots, par le rythme ainsi que le message.
Pour une première lecture, c’est une réussite : même si j’ai eu mal au cœur et au corps, elle fait ressentir des tas d’émotions et c’est ce que j’aime.

« Je me sens dit le fils d’une humeur homicide. Je roule la vengeance au gouffre de mon cœur. Un bon assassinat me détendrait les nerfs. »

« L’esprit est mort l’esprit est mort l’esprit est mort clame le fils au désespoir. L’esprit est mort ainsi que Dieu. Il ne reste plus que son suaire. Parfois la mère est dépassée par les réactions de son fils. Heureusement il y a le Haldol, cinquante gouttes matin midi et soir. Le psychiatre a dit qu’en cas d’agitation on pouvait augmenter les doses. Ce qu’elle fait régulièrement, pauvre poussin. »

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mercredi 25 janvier 2023

Forever BITCH de Diglee

J'acheté cette BD d'occasion en souvenir des strips de Diglee que je lisais à l'époque où elle en mettait énormément sur son blog. Son style a pas mal évolué mais c'est toujours chouette de faire un petit retour en arrière.



Quatrième de Couverture
Louise, bientôt la trentaine, en couple, partage ses drames émotionnels avec son BGF (Best Gay Friend) et ses deux meilleures potesses aux caractères diamétralement opposés : Maud, Mère Teresa du plan cul depuis sa rupture avec l’ex-potentiel-homme-de-sa-vie, et Audrey, maquée avec son prince charmant… au grand dam de Maud, viscéralement mais secrètement jalouse de tant de niaiserie doucereuse.

Mon avis
Forever BITCH est une BD qui suit trois amies dans la fin de la vingtaine avec leurs doutes sur leurs vies amoureuses et ce qu’elles attendent vraiment des relations. Une sorte de Sex and The City dessiné moins chic que la série car plus vrai.

Cette BD ne m’a pas fascinée dans le fond, sûrement parce que je l’ai lue à un moment de ma vie où je ne suis plus le public cible. Pourtant, sous une apparente légèreté, Diglee dresse le portrait de trois jeunes femmes que tout semble opposer alors qu’elles sont finalement préoccupées par les mêmes choses. L’humour y est parfois subtil, parfois cru, comme dans la vraie vie et c’est agréable à lire. Le trait de Diglee est très expressif, on peut lire les scènes et les personnages sans même se pencher sur les mots. J’ai beaucoup aimé retrouver son style qui m’avait déjà bien plus à travers les strips lus sur le net.

Les ingrédients sont réunis pour fonctionner mais je pense que j’ai juste lu cette BD trop tard. Cela ne m’empêchera pas de poursuivre ma découverte de ses ouvrages, notamment à travers ses romans que j’ai bien envie de lire. Une BD rafraîchissante pour ceux qui aiment ce genre d’histoire.

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mardi 24 janvier 2023

Notes sur le chagrin de Chimamanda Ngozi Adichie

Chimamanda Ngozi Adichie, c’est un coup de cœur littéraire depuis que j’ai lu Americanah. J’ai lu quelques-uns de ses essais que j’ai trouvés fascinants de justesse et j’accumule pas mal de ses œuvres dans ma PàL. Regardant régulièrement ses ouvrages en librairie, j’ai trouvé Notes sur le chagrin dont le résumé m’a tout de suite happée.



Quatrième de Couverture
Comment dire adieu à un être cher alors que le monde entier est frappé par une crise sanitaire, que le défunt repose au Nigeria et que ses enfants sont bloqués en Angleterre et aux États-Unis ? Le père de Chimamanda Ngozi Adichie vient de mourir. Séparée de ses proches, cette dernière vit un deuil empêché et solitaire. Elle écrit alors sous la forme de courts chapitres, composés comme des soubresauts de chagrin et de rage, où l’amour et l’admiration qu’elle portait à son père explosent à chaque page.
James Nwoye Adichie a traversé plusieurs époques de l’histoire du Nigeria. S’il a transmis la culture et la langue igbos à ses enfants, essentielles à l’œuvre de l’autrice, il s’est aussi élevé contre certaines traditions de son pays. En partageant des anecdotes familiales simples et touchantes, Chimamanda Ngozi Adichie rend hommage au professeur émérite de l’université du Nigeria, mais surtout au père humble et affectueux qu’il était, son « dadounet originel ».
La perte se voit ainsi transcendée par l’amour et la transmission.

Mon avis
Durant le confinement de 2020, Chimamanda Ngozi Adichie a perdu son père. Depuis les Etats-Unis, elle a vécu un choc terrible, une perte immense lors d’une période critique où son deuil est vite devenu insurmontable. Assaillie par le chagrin et la colère, elle a couché sur papier des bribes de ses émotions violentes, parcourant les longs mois d’attente avant de pouvoir enfin mettre son père en terre.

Notes sur le chagrin résonne comme un hommage à ce père que Chimamanda Ngozi Adichie aime, admire, toujours solide à ses côtés. À travers les chapitres, elle partage des souvenirs qui dressent le portrait d’un homme bon, juste, encourageant, inspirant. Un père qui l’a toujours soutenue et poussée à être la meilleure version d’elle-même. Il était son roc, cet être inébranlable sur qui elle pouvait se reposer mais aussi dont elle s’inspirait. Le vide qu’il laisse dans sa vie est immense et c’est la colère qui prend le pas sur le chagrin pour combler cette absence mais aussi la cruelle distance. Parce que Chimamanda est aux Etats-Unis, en plein confinement, et elle ne peut faire son deuil de ce pilier disparu au Nigeria. Elle ne peut intégrer pleinement sa perte, coincée à des milleirs de kilomètres, dans un contexte où tout semble en suspend : c’est donc sa rage qui s’accroche durablement à son corps.

Comme toujours, la plume de Chimamanda Ngozi Adichie m’a captivée. Son style sans détour est d’autant plus fort ici que la colère qui l’habite fusionne avec ses mots et les rend plus percutants encore. Les chapitres sont courts et construits en vagues de montagnes russes, à l’image de la fluctuation de son chagrin : certains sont doux à travers les souvenirs, comme un cocon, d’autres se terminent en chutes brutales. Ces chutes reflètent à la perfection la façon dont le chagrin peut nous prendre par surprise sur le chemin du deuil, lorsqu’un bon souvenir nous rappelle avec cruauté qu’ils seront tous au passé désormais et plus jamais au présent.

Notes sur le chagrin est un cadeau doux amer, une lecture forte, douloureuse mais tellement belle. C’est aussi un témoignage d’une époque, de cette terrible année 2020 où nos vies ont été impactées à bien des niveaux et où nos deuils ont été plus lourds à porter. Encore une fois, Chimamanda Ngozi Adichie a capturé mon esprit pour y imprimer ses mots et je lui en suis reconnaissante.

« Je regarde mon père de tous mes yeux. J’ai du mal à respirer. C’est cela que ça signifie, état de choc, quand l’air se transforme en colle ? »

« Le chagrin n’est pas vaporeux ; il a du corps, il est oppressant, c’est chose opaque. Son poids est plus lourd le matin, après le sommeil : un cœur de plomb, une réalité obstinée qui refuse de bouger. »

Les avis des Accros & Mordus de Lecture