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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

vendredi 28 octobre 2011

Frères de Sang de Richard Price

Ce roman a été publié pour la première fois en 1976 aux Etats-Unis. Il est paru pour la première fois aux éditions 10/18 en septembre 2011. 390 pages. J'ai gagnée ce livre à l'un des concours organisés par la maison d'édition.



Quatrième de Couverture
Dans la famille De Coco, la violence est partout, prête à exploser : brutalité, sexe, alcool. Stony, le fils parfait, rêve d’une vie plus large que celle à laquelle la tradition familiale le destine. Mais pourra t-il échapper à ses origines ? Véritable tragédie de l’ordinaire, Richard Price brosse un tableau sans concession du passage à l’âge adulte.

« Richard Price est chez lui dans le Bronx : il a beaucoup regardé, noté, senti ce concentré humain en version panoramique. »
Christine Ferniot, Télérama


Mon avis
On entre au coeur de la famille De Coco composée du père et de l'oncle, électriciens, fêtards et tout sauf fidèles; des enfants du cadet, Albert, enfant de 8 ans anorexique et effrayé par sa mère légèrement tarée, et Stony, 17 ans, fraîchement diplômé, amoureux d'une fille ne voulant pas s'engager et paumé en ce qui concerne son avenir. On est plongés au coeur du Bronx, le Bronx où les filles ne vivent pas dans le besoin... Ça ne signifie absolument pas que tout est rose, loin de là.

On plonge petit à petit au coeur d'une famille qui, au fil des pages, montre ses sombres secrets. Au départ, on ne comprend pas bien en quoi les De Coco ont des problèmes : violences, tromperies, alcool... Pour une famille des seventies, ça reste dans la norme. On ne sait pas non plus qui sera le personnage du livre qui va être réellement suivi... Et puis on comprend qu'en fait, Stony, l'adolescent qui devient un homme, est le personnage central, mais que les autres ne sont pas mis du tout au second plan. Les femmes ne sont pas dans le lot, on se penche réellement sur les deux fratries : Albert et Stony, Tommy (le père) et Chubby (l'oncle).
Stony est un jeune touchant. On comprend ses interrogations, ses doutes. Il est à peine plus jeune que moi ce qui m'a permis de transposer mes questions face à l'avenir aux siennes. Il est violent mais bon. La violence, il a grandi avec donc c'est en quelques sortes sa façon de résoudre les problèmes : son père et son oncle ont souvent régler des différents avec leurs poings. Chubby est un homme doux, gentil mais il pète souvent des plombs sans retour en arrière : si on le pousse à bout, il devient un autre, une sorte de bête. Le passage où il vient sauver la mise à Stony est effrayant : on ressent la surprise et l'inquiétude de son neveu quand Chubby frappe sans s'arrêter. Tommy a du mal à être tendre avec ses enfants. Il hait sa femme, elle est horripilante et on le comprend. Seulement, il met des œillères et vit sa vie sans se soucier de ce qu'il se passe entre sa femme et Albert... Albert qui est incapable de manger sans vomir et qui subit la pression de sa mère pour qu'il avale toujours quelque chose : elle s'acharne, elle ne l'aide pas mais l'enfonce dans sa façon de faire et se fait passer pour la victime. Quand Albert fait une crise et est hospitalisée, Stony pète un plomb et tape sur sa mère... On ne peut s'empêcher de se dire qu'elle le mérite sans pour autant cautionner la violence : en se mettant à la place de ce jeune qui vit dans les coups, on se dit que c'est une réaction normale à ses yeux même s'il s'en veut. Il s'en veut non pas d'avoir frapper sa mère mais de s'être laissé emporter. On souhaite à Stony de réussir à se défaire de sa famille et de leurs attentes pour enfin pouvoir choisir son avenir et faire ce qu'il aime et surtout ce en quoi il est doué !

Ce roman est poignant. Je ne pensais pas autant accrocher, surtout qu'il est classé dans le domaine policier qui n'est pas mon genre favoris. Seulement, j'ai été prise dans l'histoire de suite. Le langage cru ne m'a pas gênée, il m'a au contraire permis de mieux m'immerger dans tout ça et surtout, de calquer sur une réalité : franchement, est-ce qu'on s'exprime clairement et surtout poliment dans la vie de tous les jours à chaque instant surtout entre copains? Pour ma part, non. Et là, c'était un moyen comme un autre se se laisser aspirer par l'époque et l'ambiance du quartier. Certaines scènes sont explicites (scènes de sexe) et d'autres plus choquantes (scènes de violence poussées) mais ce n'est pas un mal selon moi, bien au contraire : on est plus touchés par ces images, ces détails, ces précisions.
Cette famille m'a touchée, enfin, surtout les enfants et Chubby. Ils sont cassés de l'intérieur mais ne s'en plaignent pas. Ils prennent la vie comme elle vient et tentent d'en profiter autant que possible : seulement, ils restent meurtris et leurs failles donnent des résultats dévastateurs...
Je ne regrette absolument pas cette lecture, bien au contraire. Si je n'avais pas gagné ce concours, je n'aurais jamais lu ce livre et j'aurais raté quelque chose de grand et de beau. Je le conseille à un public averti qui veut se pencher sur un quartier sensible comme le Bronx.

Merci pour ce cadeau !

lundi 24 octobre 2011

La Petite Histoire : Halloween envahit le blog et nous révlève sa véritable histoire !

J'ai eu une subite envie de déguiser le blog pour la fête d'Halloween. Je me suis amusée à créer une petite bannière pour l'occasion. Le seul truc qui foire vraiment, c'est l'espèce de cadre orange pâle autour des messages mais je ne trouve pas comment le virer. Tant pis, ça restera comme ça.



Pour cette occasion, je vous propose d'en découvrir plus sur la fête païenne qui est à l'origine de la fête d'Halloween... J'ai toujours été fasciné par ces rites et croyances ancestraux sûrement parce que je trouve que les anciennes civilisations sont bien plus riches que la notre et qu'elles ont encore beaucoup à nous apprendre sur l'espèce humaine.

Halloween n'est donc qu'une manifestation inspirée de Samain, que l'on peut retrouver sous diverses orthographes (Samhain, Samonios, ...), qui est une fête aux origines celtiques et qui célébrait une nuit où la frontière entre le monde des morts et le monde des vivants se faisaient très mince, si mince que la communication était possible. Pourquoi cette frontière est-elle si mince ? Tout simplement parce que cette nuit là marque la fin d'une année et le début d'une autre sans appartenir à aucune des deux. Il faut savoir que les festivités s'étalaient sur plusieurs jours et étaient commencées trois jours avant la date fatidique.



Cette nuit du 31 octobre de notre calendrier, les morts étaient censés pouvoir revenir et la tradition voulait qu'on laisse les portes entrouvertes ainsi qu'une place à la table pour eux. On les guidait avec des lumières déposées le long des chemins (ceci relève plus du folklore de la réalité selon moi). Cette tradition perdure dans la fête commerciale d'aujourd'hui grâce au vieux conte irlandais de Jack O'Lantern.

Comme chaque fête païenne, Samain n'a pas échappé à sa christianisation : le pape Grégoire IV décide, en 840, de faire du 1 er novembre, le jour de tous les saints. Noël aussi est une fête d'origine païenne (je ferai sûrement un point sur le sujet si cet article vous plait).

Il faut savoir que certaines religions célèbrent toujours Samain, notamment les religions liées à la sorcellerie. Samain est de l'ordre des Sabbats et est l'une des célébrations les plus importantes de ces religions païennes. Les personnes pratiquantes ont pour habitude de récolter des graines, de ramasser des feuilles tombées des arbres aux couleurs de l'automne (qui sont donc les couleurs officielles de cette fête). Il est d'usage de décorer son autel avec tout ça et d'allumer un feu pour permettre de protéger et réchauffer le foyer pour l'année à venir. La tradition de notre nouvel an consistant à se débarrasser de pensées impures et de faire des listes de bonnes résolutions est aussi valable même si elle est plus complexe : il s'agit de se purifier par des rituels chez certains et tout ce qui va avec. Je ne crois pas au surnaturel ayant un esprit bien trop cartésien pour ça, mais ces religions peuvent être rapprochées des pratiques liées au développement personnel et à la méditation selon moi : on peut s'y pencher sans y croire et y découvrir des choses fascinantes et reposantes. Personnellement, j'aime apprendre de petites choses sur le sujet sans réellement savoir pourquoi.

Cet article est une nouveauté qui peut être rapproché de la littérature dans le sens où on trouve des sources innombrables dans pas mal de bouquins. Pour les amateurs de Wicca/Magye Blanche/Sorcière/Sweep de Cate Tiernan par exemple, ça peut vous donner un aperçu du folklore. Je suis bien tenté de faire régulièrement des points histoire, de revenir sur des anecdotes. Seulement pour ça, j'aimerais avoir votre avis sur ce premier billet histoire de voir ce que ça donne et comme vous le voyez !

Happy Halloween !

jeudi 20 octobre 2011

En passant par Israël de Mireille Pierson

Roman publié pour la première fois en juin 2011 aux Editions partenaires du forum des Accros & Mordus de Lecture, reçu suite à un partenariat. Composé de 164 pages et relatant une histoire vraie.



Quatrième de Couverture
Ce livre relate l'histoire de la vie d'une jeune fille qui depuis sa naissance cherche le chemin de la Vérité, le chemin de l'Amour. Elle veut comprendre le sens de sa vie. Après la mort de son père, Laura va entreprendre des voyages. A travers ses aventures et ses rencontres, elle va pouvoir faire ses expériences, mieux se connaître et arriver à son but qui est finalement l'épanouissement dans sa vie actuelle. La Terre d'Israël a été pour elle la source, la base de toute son évolution intérieure. Malgré les embûches et les difficultés, elle réussira à trouver ce qui est bon pour elle.
Elle va commettre des erreurs, ce qui est normal car la vie n'a pas de " recette magique. " Il faut persévérer, apprendre à se connaître et être soi-même sans avoir peur du regard des autres. Rechercher la lumière qui est en nous et la faire briller.

Il faut persévérer, apprendre à se connaître et être soi-même sans avoir peur du regard des autres. Rechercher la lumière qui est en nous et la faire briller.

"Le plus grand bien que nous puissions faire aux autres n'est pas de leur communiquer notre richesse mais de leur révéler la leur." Louis Lavelle

Ce livre décrit Israël ainsi que les autres pays à l'époque où Laura s'y est rendue et selon son témoignage.



Mon avis
Avant de parler du livre, j'ai envie d'aborder la rencontre avec l'auteur. Mireille Pierson vit dans le même village que moi et c'est une amie de ma famille qui m'a parlé de son roman. Mireille m'a alors invitée chez elle et m'a expliqué tout son périple lié à cette fabuleuse histoire : elle m'a parlé de sa quête de maison d'édition, de l'histoire de Laura, son amie, qu'elle a couché sur papier, j'ai même pu voir à quoi ressemble l'héroïne et je peux affirmer que la description du roman est fidèle : une beauté forte, au visage marquée. Suite à cette rencontre, j'ai contacté la maison d'édition Chloé des Lys pour leur proposer un partenariat avec Accros & Mordus : j'ai parlé de ma rencontre avec Mireille et de l'envie qu'elle m'avait donnée de lire son roman et de découvrir d'autres auteurs comme elle. C'est ainsi que la maison d'édition nous a envoyé son ouvrage...

On suit Laura, une jeune femme suisse depuis sa naissance jusqu'à ce qu'elle aboutisse enfin à une sorte de paix intérieure. C'est une jeune femme qui, dès son arrivée au sein de sa famille, va vivre des instants terribles, beaucoup plus nombreux et horribles que ceux que la plupart des hommes vivent à commencer par un père joueur, dépressif qui va se suicider alors qu'elle est adolescente, en pleine période de Noël. Elle va affronter sa vie, la fuir souvent, la vivre à travers des voyages, des aventures, des rencontres. Ces nouveaux horizons s'offrant à elle vont lui permettre d'avancer, de se reconstruire, de grandir et de trouver la force d'affronter les obstacles pour ne retenir que le meilleur.

Ce roman est un de mes coups de coeur de cette fin d'année. Une histoire simple, sans prétention, vraie, poignante et captivante. La plume de Mireille Pierson est simple, pas d'enrobages inutiles, pas de guimauve autour du malheur de Laura pour faire passer la pilule : c'est brut, c'est direct et ça permet de donner une bonne claque au lecteur.
Laura est une femme qui détonne par sa capacité à aller de l'avant malgré ses fuites régulières : au départ, elle a besoin de voyager pour s'échapper de sa vie, de son quotidien, de ses problèmes mais lorsqu'elle finit par aller mieux, ses voyages ne sont plus que sa passion de l'inconnu, du nouveau et renouveau. J'ai passé chaque page à me soucier de Laura, à vouloir l'aider à ouvrir les yeux sur l'horrible Djon, à essayer de lui dire de cesser de courir, à lui dire qu'elle n'était pas seule... C'est cette capacité à nous faire plonger dans cette histoire comme ça qui fait de ce roman un bon roman : on est touché, on veut aider Laura et la protéger pour qu'elle puisse enfin souffler et avoir droit à sa part de bonheur largement méritée. Elle a un coeur immense, elle partage et donne même le peu qu'elle a sans rien attendre en retour et c'est ce qui fait de Laura une véritable héroïne.

Grâce à Laura, on voyage, on découvre de nouvelles cultures mais surtout, on apprend à accepter et à vouloir s'immerger dans ces découvertes. Lorsqu'elle arrive dans un pays, ce n'est pas pour y faire bêtement du tourisme mais bien pour y vivre. En Israël, elle travaille, elle traverse le pays, elle apprend à vivre au rythme des israéliens, elle prend un peu de cette culture pour commencer sa reconstruction. Elle vit comme eux : elle entend les bombes mais ne reste pas cloitrée, à quoi bon ? Elle a la chance de ne pas vivre de scènes de guerre et de connaître l'Israël autrement que de par son conflit.
Son année aux Etats-Unis marque en quelques sortes le dernier voyage de la construction des nouvelles fondations de sa vie. Là aussi, elle a eu droit à son lot de malheurs mais encore une fois, elle ne garde que le meilleur : les rencontres, les découvertes, les pas en avant. Elle y fait d'ailleurs un grand pas dans le périple du développement personnel puisque c'est là qu'elle commence à y prendre goût. Elle continuera d'ailleurs une fois rentrée chez elle, en Suisse, auprès de sa mère et de ses soeurs.

J'avoue qu'arrivée à la fin du roman, je voulais en savoir plus. Laura finit par se réconcilier avec son existence et je voulais voir ce que ça donnait... Mais en y réfléchissant, je préfère ne pas savoir : elle a accepté de partager une grosse partie de son intimité à travers la plume de Mireille Pierson et il est normal qu'on ne plonge pas dans la suite de cette intimité... Cependant, Mireille m'a quand même soufflé que les voyages de Laura ne s'étaient pas arrêtés, bien au contraire, et que la fin du roman prend son sens pour la suite des aventures de Laura :

« Quand on ose franchir certaines portes, la magie de la synchronie ouvre d'autres portes pour nous aider. alors persévérons même si parfois c'est difficile.
Oui, osons faire de belles choses, combattre la honte et le regard des autres.
Soyons toujours sourds quand quelqu'un nous dit que l'on ne peut pas réaliser nos rêves. »


Elle a déverrouillé des portes et les a franchies, Mireille Pierson nous transmet son témoignage et nous ne pouvons qu'espérer être capables de faire la même chose. J'ai lu ce roman en plus d'une semaine, non pas parce que ce fut dur mais plutôt parce que j'ai pris le temps de réfléchir à travers les aventures de Laura : ses voyages, ses aventures, ses belles rencontres... Tout ça donne une irrésistible envie de bouger, de s'évader et de partir comme elle, avec un sac à dos, de bonnes chaussures et surtout une soif de découverte. Même le plus petit détail peut donner envie : Mireille Pierson m'a confiée avoir demandé à ce que les pages de ce roman soient faites de papier recyclé... Je trouve que ce genre d'initiatives marque clairement les choix que l'on peut faire, les engagements que l'on peut prendre afin de faire de sa vie la plus belle chose qu'il soit.

Je remercie les Editions Chloé des Lys pour ce partenariat, je remercie Mireille Pierson d'avoir couché une si belle histoire sur le papier et de me l'avoir fait découvrir et surtout, je remercie Laura d'avoir partagé des moments si intimes de sa vie... J'ai tellement aimé ce livre que je me suis ruée à la séance de dédicaces qui se déroulaient à côté de chez moi pour me le procurer officiellement et le faire découvrir à ma mère.

Voyager pour se reconstruire... A méditer !

mardi 18 octobre 2011

Le Blog du Moment : Les Chroniques d'Arwen


Et on recommence avec un nouveau coup de ♥ : Les Chroniques d'Arwen, blog d'Arwen (logique, non ?). Arwen est elle aussi membre du forum Le sanctuaire de la lecture des A&M et c'est par ce biais que j'ai pu mettre le doigt sur son petit bijou. On y retrouve des chroniques de livres tous plus intéressants les uns que les autres, dans des univers variés qui cassent avec notre quotidien. Le design du blog est aussi à tomber par terre, vraiment, foncez et admirez le tout !

Enjoy it !

mercredi 12 octobre 2011

Les Sorcières de Salem de Arthur Miller

Pièce de théâtre écrite en 1952 et jouée en janvier 1953. Miller y reprend la tragique histoire de la ville de Salem à l'époque où une véritable chasse aux sorcières s'engage aux USA avec la peur du communisme et la montée du maccarthysme. 4 actes & 239 pages.



Quatrième de Couverture
La Commission des activités antiaméricaines du parlement des États-Unis connut son heure de gloire au début des années cinquante lorsque le sénateur Joseph McCarthy en devint le président et pourchassa militants et simples sympathisants communistes notamment dans les rangs de l'intelligentsia (Dashiell Hammett, Bertold Brecht, la fameuse liste noire des «dix de Hollywood»). Interrogé lui-même par cette commission, Arthur Miller s'est inspiré de cette époque de «chasse aux sorcières» pour écrire Les Sorcières de Salem. Il y met en scène un autre épisode célèbre de l'histoire américaine : le procès homonyme qui, en 1692, ébranla une petite communauté de la Nouvelle-Angleterre gagnée par une crise d'hystérie puritaine et se solda par la condamnation de nombreuses personnes soupçonnées de pratiques sataniques et par vingt-cinq exécutions. Mise en scène à Paris en 1955, dans une adaptation de Marcel Aymé, la pièce interprétée par le couple Simone Signoret-Yves Montand connut un véritable triomphe.
Les Sorcières de Salem illustre de façon magistrale comment peut être facilement franchie - et en tout temps - la frontière entre raison et folie, justice et fanatisme.


Mon avis
Quand une petite ville des USA s'embrase en 1692 pour une sombre affaire de sorcellerie, les esprits sont marqués et pas seulement pour une génération mais bien pour des siècles. Aujourd'hui encore, la triste histoire de Salem est connue, adaptée, étudiée, utilisée, ... Comment un groupe d'adolescentes a-t-il pu être à l'origine de la mort de tant de personnes ? Pourquoi personne n'a rien vu ? Arthur Miller nous propose une vision de l'histoire qui finalement, montre qu'à son époque, les chasses aux sorcières continuent, à la nôtre aussi...

J'avais déjà lu cette pièce il y a quelques années de ça, étant fascinée par ce qui s'est produit dans une petite ville du Massachusetts, et j'ai pris un réel plaisir à la relire. Je sais que cette lecture ne sera pas la dernière parce que c'est une oeuvre qui se laisse portée par l'horreur de cette réalité qui est toujours d'actualité. Dans sa version, Miller ne parle pas de l'hypothèse de la farine de seigle qui pourrait être la responsable d'hallucination, il a choisi de mettre toute cette sordide affaire sur le compte du fanatisme religieux, de l'orgueil mais surtout, de la cruauté de quelques gamines, et d'une en particulier, Abigaïl Williams...

Les préjugés permettent à cette fille de régler ses comptes avec les habitants de Salem : elle met en scène des hallucinations, des visions d'horreur, des scène violentes qu'elle et quelques unes de ses amies sont les seules à voir... A inventer surtout. Elle n'a en fait qu'un but : faire tuer sa rivale et pour ça, elle condamne toutes les personnes qu'elle ne porte pas dans son coeur. Les juges et les hommes d'église boivent ses paroles, ils la vénèrent, l'érigent et croient tout ce qu'elle dit. Les condamnations pleuvent et seuls les habitants sensés comprennent qu'il ne s'agit que d'une machination, John Proctor le premier, qui a succombé à la tentation avec elle et qui le regrette amèrement depuis. C'est sa femme la cible et il le comprend vite... Mais il est déjà trop tard.

L'orgueil et la vanité des juges n'autorisent pas leur remise en question : quelle honte ce serait d'affirmer officiellement qu'ils ont été trompés par une gamine ! Alors ils foncent, tête baissée, et tuent à tour de bras. Les filles entrainées par Abigaïl n'osent revenir en arrière, la seule qui le fait le regrette si vite qu'elle retombe dans la machination pour ne pas finir pendue. Le rouage est de toute façon lancé, seul ceux qui avouent le crime de sorcellerie peuvent être sauvés et ils sont quelques uns à avouer pour ne pas mourir : c'est suffisant à la cours pour affirmer qu'il y a bien eu sorcellerie...

En se plaçant dans l'époque de Miller, on comprend bien que cette peur du communisme a forcément été profitable à certains politiciens : il était facile de donner une étiquette communiste à celui qui devenait gênant pour l'écarter de la voie du pouvoir. C'est une allégorie qui est pleine de sens et qui à mon avis a bien marqué les esprits. En tout cas, elle a marqué le mien.

L'intemporalité de cette pièce en fait une oeuvre importante du théâtre selon moi. De plus, le style est réellement agréable et on est transporté très vite au coeur de l'action. Les personnages sont attachants - pas les menteurs bien sûr - et on espère qu'une chose : que ce soit Abigaïl Williams qui finisse sur le bûcher. Malheureusement, la justice ne triomphe pas toujours et ce sont les meilleurs d'entre nous qui en pâtissent. Le meilleur personnage est celui de Gilles Corey qui, dans la fiction comme dans la réalité, malgré son âge avancé, a tenu tête aux oppresseurs jusqu'au bout. Il l'a payé de sa vie mais surtout, il a eu droit à la fin la plus horrible : écrasé par des pierres posées une à une sur son torse. La phrase finale que lui donne Miller est tellement puissante qu'elle m'a fait sourire "Encore une", encore une pierre avant de pousser son dernier soupir. Courageux jusqu'au bout, fidèle à la justice et à ses valeurs. Qu'il paye pour son honnêteté nous révolte mais fait en même temps de lui une exemple à suivre du haut de ses quatre-vingt ans dépassés.

Je l'affirme une nouvelle fois : une merveilleuse pièce que je suis heureuse d'avoir enfin achetée et que je relirai encore et encore, pour me rappeler que la justice vaut mieux que le mensonge...

"Encore une.."

Legend Institut Tome 2 : La Corne d'Immortalité d'Eric Talard

Paru en Mai 2011 aux Editions Mogador. J'ai acheté ce livre lors de l’événement Aux Chapiteaux du Livre au Domaine de Bayssan et j'ai donc pu faire dédicacer mon exemplaire par l'auteur ! 262 pages.



Quatrième de Couverture
Lors d’une visite touristique sur la muraille de Chine,un groupe de touristes japonais est pris de violentes convulsions et certains s’écrasent même au pied de la bâtisse. Le Professeur Beaumont et la belle Katia Lerner,membres officiels de la LEGEND INSTITUT, arrivent sur les lieux. À côté d’un des cadavres, Beaumont découvre un mystérieux disque en pierre, brisé en deux et une corne de Licorne, dont les propriétés permettraient d’allonger l’espérance de vie de plusieurs centaines d'années. Mais un morceau de la corne a disparu. De là tout s'enchaine...Et si un laboratoire pharmaceutique peu scrupuleux était derrière tout cela et mettait sur le marché un médicament pouvant rallonger la vie des populations ? Pire encore, ce mystérieux disque n'a jamais été répertorié par l'organisation et pourrait bien être la réponse à la naissance de la LEGEND INSTITUT voilà près de 12000 ans. L'aventure continue pour nos deux héros, mais à quel prix ?


Mon avis
Beaumont et Katia ont tout juste le temps de commencer à bien intégrer leur nouveau statut que déjà, une mission s'avère plus délicate que d'autres... Une corne de licorne est en jeu. Seulement, elle a été coupée et le bout manquant sert actuellement à la fabrication de mystérieuses pilules rallongeant l'espérance de vie... Ils s'engagent alors dans cette nouvelle quête qui marque un réel tournant pour le duo : entre révélations sur la vie et doutes sur l'autre, les choses sont loin d'être simples.

J'étais impatiente de retrouver les aventures de Beaumont et Katia... Et je n'ai pas été déçue, j'ai même été agréablement surprise d'ailleurs ! Ce tome m'a apporté tout ce qu'il manquait au premier : de la description, l'approfondissement des personnages et une fluidité agréable. La mise en page est aussi beaucoup plus travaillée et plus engageante à la lecture. J'ai adoré plonger au coeur des protagonistes, principaux ou non, pour enfin commencer à réellement m'attacher à eux. L'auteur dévoile petite à petit les secrets de son oeuvre (et on sent qu'il laisse filtrer tout ça au compte goutte) et ça donne une dynamique au tout absolument super.

Encore une fois, on est plongés en plein coeur de légendes extraordinaires que l'auteur rend réelles et qui nous font voir notre monde actuel sous un autre angle : on se prend à se poser le subtil "et si... ?" à tout va, comme si la fiction voulait se mêler à notre réalité. C'est en ça qu'Eric Talard est bon : la façon dont il lie l'univers des légendes à notre monde fait rêver, fait réfléchir. On aimerait même que ses écrits prennent forme et qu'ils nous révèlent en fait la clé de bien des mystères. L'histoire de ces disques, de la corne, des êtres que possède le jeune adolescent vivant à l'institut... Toutes ces merveilles nous donnent envie, envie d'aller plus loin et de rêver sous la plume l'auteur.
La touche qui fait de ce roman une oeuvre qui détonne ? Pour une fois, quand le doute est créé auprès des personnages, l'issue ne parait pas aussi évidente. En général, on se dit "ok, c'est du bluffe, ça se sent". Là, je suis restée sur le qui-vive jusqu'au dénouement : après tout, nous ne savions pas grand chose des personnages au tome précédent et en plus, l'échelle de temps n'est pas précise... combien de temps s'est-il réellement écoulé entre les deux missions ? Le temps nécessaire pour certains revirements ? Le mystère reste entier jusqu'au bout et ça, c'est un excellent point. On ne tombe pas dans un suspense à deux francs, bien au contraire et en plus de ça, on ressent bien l'angoisse des personnages qui, comme nous, ne savent pas à quoi s'en tenir... Et si ... ?

Sans dévoiler le coeur de l'intrigue, on peut dire que ce tome est un peu la transformation de l'essai marqué avec le premier tome : tout se met en place, on approfondit les personnages, les légendes, le fonctionnement de l'institut, la réalité des gouvernements sur le sujet, la façon dont sont vus les Arkans, la vision des Arkans eux-mêmes sur le monde et ses mystères... Tous ces petits verrous commencent à sauter et que dire si ce n'est : vivement la suite !

Essai transformé pour Eric Talard ! !

lundi 10 octobre 2011

Le Blog du Moment : Les Divagations de Jade


Il était grand temps que je passe à mon nouveau coup de ♥ de la toile : Les Divagations de Jade, blog de Pierre de Jade. Cette fille est en plus ma petite correspondante que je commence à apprendre à connaître et je peux dire que je suis tout sauf déçue de cette rencontre orchestrée par le forum Le sanctuaire de la lecture des A&M. Le blog de Pierre de Jade est jonché de petites pépites littéraires mais pas seulement : le premier article que j'ai lu là-bas était une superbe critique de film qui est désormais dans ma pile à voir. Bref, allez-y, ça vaut le détour !

Enjoy it !