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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

dimanche 3 février 2019

Communardes ! Tome 2 : L'aristocrate fantôme de Wilfrid Lupano et Anthony Jean

Je n’arrive toujours pas à réellement savoir si ce tome est le premier ou le second avec certitude mais pour moi, il sera le premier parce que j’avais décidé que Les Éléphants rouges était le second (post-chronique : en fait, il s’agit bien du second tome, j’étais dans le faux). C’est avec plaisir que j’ai ouvert ce nouveau tome qui m’attendait bien sagement dans ma bibliothèque depuis presque un an.



Quatrième de Couverture
1871. Élisabeth Dmitrieff, une belle jeune femme russe de tout juste vingt ans arrivée à Paris depuis une semaine à peine, devient la présidente du premier mouvement officiellement féministe d'Europe : l'Union des femmes pour la défense de Paris et l'aide aux blessés. Véritable passionaria socialiste et va-t-en-guerre, elle est envoyée par Karl Marx lui-même ! Sa beauté et sa verve, qui la distinguent des autres insurgées, d'origines plus populaires, suscitent l'intérêt des « hommes » jusqu'ici peu sensibles aux revendications des communardes.
Ainsi, paradoxalement, l'une des premières grandes figures du combat pour le droit des femmes en France était... une aristocrate russe.

Mon avis
En plein cœur de la Commune, alors que les Versaillais cherchent à attaquer Paris au plus vite, Élisabeth Dmitrieff se démène du haut de ses vingt ans pour inclure les femmes dans l’action. Elle lutte pour que leur efficacité et leur utilité soient reconnues, pour qu’elles puissent travailler, s’impliquer, faire entendre leurs voix et se battre aux côtés des hommes dont elles sont les égales.

Encore une fois, Communardes ! met en lumière le rôle des femmes dans La Commune ainsi que la façon dont ce rôle est dénigré, amoindri. Les hommes cherchent à les cantonner à des activités de fond comme les cantines mais elles veulent et peuvent faire plus. Élisabeth Dmitrieff, personnalité ayant réellement existé et ayant tenu un rôle important durant ce pan de l’Histoire, fonde l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés en 1871 et y œuvre activement. Envoyée initialement à Paris par le Conseil Général de l’Internationale, elle s’engage sans limite et aurait été aperçue au cœur des combats comme au sein des réunions importantes.
Si cette BD semble romancer un peu les quelques semaines sur lesquelles se concentre le scénario, il en ressort une grande part de vérité, à savoir que Dmitrieff était une jeune femme forte, engagée, féministe et grande militante. Sa biographie parle d’engagement dès ses 12/13 ans, d’emprisonnement, de mariage blanc pour se libérer du joug familial, de retour en Russie où un autre mariage lui aurait permis de sauver la vie d’un condamné… Ses convictions étaient solides, profondes et c’est un très bel hommage qui lui est rendu dans L’aristocrate fantôme, où nous avons accès au cœur de l’histoire à travers cette femme qui n’était pas issue du prolétariat, là où Les éléphants rouges abordait l’année 1870 et suivait une classe inférieure luttant tant pour les libertés que pour pouvoir se nourrir.

Les dessins de d’Anthony Jean sont sublimes, toujours dans des tons marrons à dorés, rappelant les teintes du sépia, qui mettent dans une ambiance sombre et profonde. Les planches sans bulle, avec uniquement des combats violents, sont assez impressionnantes et ont un certain impact : j’avais l’impression d’un silence mortel, grave, qui collait à la perfection aux scènes dessinées.

Le seul bémol de ce tome est que je n’ai pas réussi à m’attacher à Élisabeth comme j’avais pu le faire avec Victorine dans l’autre tome : les événements s’enchaînent encore plus vite et je n’ai pas eu le temps de laisser mes émotions se répandre dans cette lecture. J’ai adoré le résumé historique mais il me manque un chouia de détails pour être parfait.

Comme le soulève très bien L’erreur sociale sur le forum Accros & Mordus de Lecture, le côté Historique est rapidement mis au second plan pour laisser toute la place à la condition de la femme, à la lutte de ces Communardes qui ne doit pas être oubliée. Malgré les quelques défauts dus notamment au format court de ces BDs, Communardes ! est une saga qui me transporte et me pousse à me replonger dans cette partie de l’Histoire que je ne connais que trop peu.
Et puis, surtout, c’est mon intérêt pour la littérature féministe ou mettant en avant des femmes qui fait que j’aime cette saga. On peut se dire que l’on revient de loin, que le droit des femmes a évolué mais la misogynie décrite au cœur des pages est toujours présente de nos jours. Le combat à mener sera encore long :

« Tu mélanges tout ! Tu vas trop vite ! L’heure est à l’unité ! Tu fais peur à tout le monde, avec tes revendications guerrières !
– À tout le monde ? Vraiment ? Ou à une poignée de vieux mâles trop gras qui prétendent tenir les femmes à l’écart des affaires pendant encore un siècle ou deux ?
»

Nous sommes à peine un siècle et demi plus tard et… Je n’ai pas besoin d’en écrire plus.

En donnant enfin à toutes ces femmes qui ont fait avancer l’histoire la lumière qu’elles méritent, un grand pas est fait. Que ce soit en rappelant les noms de grandes scientifiques effacées des travaux au profit de leurs collègues masculins ou en expliquant leur rôle à de grandes étapes de l’histoire comme dans cette saga, nous inversons le processus qui a cherché à effacer les femmes de l’Histoire.

Une saga à lire pour se rappeler du chemin qu’il reste à faire et rendre hommage à toutes celles qui se sont battues avant nous.

Les avis des Accros & Mordus de Lecture

samedi 2 février 2019

Le Village sous les flots de Kathleen McGurl

Attirée par la couverture ainsi que la quatrième de couverture, j’ai emprunté ce roman à mon cousin, loin de me douter de l’erreur que je faisais… La prochaine fois, je lui demanderai son avis avant.



Quatrième de Couverture
L'été s'achève à Brackendale Green. Un été caniculaire qui a asséché le lac, révélant les vestiges d'un village englouti 80 ans plus tôt pour la construction du barrage. C'est là que Stella a vécu jusqu'à ses onze ans.

Désormais âgée, elle demande à sa petite-fille Laura d'aller dans son ancienne maison et de ramener un coffret laissé sur place dans la précipitation du départ. Mais une terrible découverte attend la jeune femme qui ignore tout de la véritable histoire de sa famille.

Presque un siècle plus tôt, Stella a quitté son village, seule. Pourquoi son père et sa soeur n'étaient-ils pas avec elle ? Et que contient le mystérieux coffret ? Laura est bien décidée à lever le voile sur la destinée de sa famille et le sombre secret qui a hanté la vie de sa grand-mère...

Mon avis
Attirée par la couverture ainsi que la quatrième de couverture, j’ai emprunté ce roman à mon cousin, loin de me douter de l’erreur que je faisais… La prochaine fois, je lui demanderai son avis avant.

Le scénario de base avait de quoi plaire : un village englouti sous les eaux d’un lac grossi par la création d’un barrage, une famille éclatée, une jeune fille cherchant à comprendre les secrets de sa grand-mère… De quoi me rappeler l’histoire de Savines et son ennoiement à la mise en service du barrage de Serre-Ponçon, passage incontournable lors des stages de terrain de géologie de mes études.

Et puis… patatras. Dès les premières pages, j’ai compris que ce livre ne me plairait pas. Les descriptions allaient dans le mur (alors que je suis friande de descriptions), les personnages sonnaient creux, le scénario était bancal et les dialogues… N’en parlons même pas. Le suspense n’y est pas, on comprend tout de suite où l’autrice veut en venir et ses personnages m’ont immédiatement tapé sur le système.

Laura, notre héroïne, est sans intérêt. Et ce n’est pas parce qu’elle est une fille techniquement normale, c’est clairement parce qu’elle ne sonne pas réaliste. Ses réflexions sont surfaites, tout comme ses émotions. Pourtant, il n’y avait rien de compliqué : une femme trahie, qui se rend compte de la mascarade qu’était son couple et, surtout, qu’elle a accepté de jouer son rôle de fantôme dans cette histoire… Mais rien de ce qui est décrit n’attire la compassion ou même l’identification. Je ne saurais dire avec conviction si cela vient de la traduction ou de la version originale mais à la hauteur du scénario initial, je pense que la traduction a surtout tenté de limiter la casse sans succès.
Tom est aussi insupportable que Laura dans son côté creux, faux. Aucun des personnages ne touche le lecteur finalement : l’écriture ne permet à aucun moment de les croire réalistes.

La vacuité du scénario est aussi fatigante. Pourtant, il y avait matière à faire quelque chose mais les ficelles sont grosses et tirées au mauvais moment à chaque fois. Certains faits sont juste inutiles et l’histoire d’amour sortie du chapeau est aussi prévisible que mal écrite. À quoi bon nous répéter cinquante fois que « Oh la la Laura n’est pas prête elle ne peut s’imaginer tomber dans les bras d’un autre » sur cinq jours d’intrigue alors qu’on sait que cela va arriver et que c’est le but de l’existence du personnage ? Non, vraiment, aucun intérêt, pas même dans la psychologie du personnage qui est aussi stéréotypée qu’un dessin animé à destination des enfants de trois ans.

Je suis fatiguée de ces livres où les auteurs n’assument pas de vouloir mettre de la romance et font sembler de sortir un scénario qui est censé être la trame importante du livre. Écrivez ouvertement des romances pour qu’on puisse évitez vos livres si ce n’est pas ce qu’on recherche, merci.

Je ne détaillerai pas le scénario pour ne pas spoiler ce qui se découvre au bout de quelques chapitres ou encore les descriptions inutiles qui donnent juste envie de se pendre. Je dirai simplement que, même pour se vider la tête, ce livre n’est pas une bonne idée. À lire peut-être si vous aimez les romances écrites à la va-vite sur fond de faux suspense pour le plaisir de voir deux jeunes gens finir ensemble quoi qu’il arrive… Ou si vous êtes capables de réécrire l’histoire à votre façon dans votre tête avec ce que vous voulez en retenir.

Les avis des Accros & Mordus de Lecture