Et voilà ! Je ne voulais pas que ça arrive mais tanpis... J'ai tellement laissé trainer cette chronique dans ma cervelle que certaines de mes remarques au moment de ma lecture se sont mystérieusement évaporées... Damn ! Ce tome est le dernier de la tétralogie Les Revenants de Jean Molla que j'ai décidé de reprendre. Publié en 2009 aux Editions Rageot, 303 pages.
Quatrième de Couverture
"Violaine ouvrit le coffret et en retira le mince ruban de velours vert qu'il renfermait. Du pouce, elle en savoura la douceur et le porta à ses narines pour en respirer le parfum.
Un léger arôme de fleurs séchées et de fruits mûrs s'en éleva. C'était désormais son seul lien avec Quentin, le fil fragile qui le conduirait jusqu'à elle..."
Mon avis
Cette fois, la quête touche à sa fin. Quentin et ses amis sont plus que jamais sur leurs gardes car Azaël se rapproche dangereusement de son but et les graines de discorde qu'il a semées tout au long des trois premiers tomes commencent à germer... Cette fois, il est tant pour nos protagonistes d'explorer d'autres mondes : Azael se sert lui de la physique et des recherches d'un labo français alors que les autres sont aidés par les Passeuses. Il ne reste que les mains à retrouver... Les mains qui sont à Gayian, un monde similaire au notre durant le Moyen Âge... Seulement, les Passeuses ne peuvent aider les compagnons de Quentin à arriver tous au même endroit : ils vont devoir d'abord se retrouver avant de pouvoir récupérer les mains qui font partie du tyran du monde de Gayian...
Ce tome rattrape mon ennui ressenti dans le tome 3 : c'est sûrement parce qu'on explore enfin un autre monde, qu'on quitte notre petit cocon terrien pour s'aventurer dans un lieu qui fait de ce tome un roman d'heroic fantasy... Et puis c'est sûrement parce que l'enchainement de l'action a réussi à éclipser les sentiments entre Quentin et Anne, les sentiments de Violaine, ... Toutes ces choses qui sont un peu lourdes au final.
L'histoire du tyran de Gayian est belle. Ce n'est pas le premier mot qui vient quand on la découvre mais au final, même si elle est teintée d'horreurs, elle a quelque chose de beau dans le sacrifice plus ou moins valeureux : tuer son frère parce qu'on sait qu'on sera un tyran moins "tyrannique", c'est quand même fort je trouve. Contrairement aux autres personnages, lui sait vivre avec une part de la statue. L'auteur ne le développe pas mais ce personnage est sûrement l'un des plus forts de ce bouquin rien que pour ça. Alors oui, je ne dis pas que le personnage est bénéfique, le mieux aurait été comme tous les autres avant lui de se débrouiller pour tenir les mains hors de portée des autres mais je ne sais pas, je comprends son geste (geste que je ne comprendrais cependant pas s'il s'avérait être fait dans notre réalité, allez savoir).
Violaine est dépassée... Il était temps ! Il était temps que son amour la dévore au point de flancher, au point d'aller trop loin et surtout, au point de causer du tort à Anne (elle est agaçante celle-là, c'est fou). Je pense que c'est le personnage d'Anne qui est au centre de tous les points négatifs que je soulève : elle est insupportable, elle niaise malgré les efforts de l'auteur pour lui offrir une personnalité... Comme Quentin. J'en reviens à ma conclusion de la dernière fois : les héros choisis par Jean Molla ne sont pas les personnages les plus intéressants.
Je n'ai pas été surprise par le dénouement concernant Violaine : les indices semés par l'auteur sont trop parlants à mon goût pour rater ce qu'il va se passer. Par contre, je ne m'attendais pas à ce que les autres personnages aient cette issue, et que Nicolas soit au final le gardien du secret... Je n'en dis pas plus pour ceux qui voudraient lire la saga mais la fin, même si elle m'a surprise, reste bateau quelque part.
Pour conclure sur la saga entière, je pense que l'auteur a placé la barre très haut avec le premier tome et qu'il a eu du mal à développer correctement ses personnages... Quentin et Anne sont devenus inintéressants pour moi alors qu'ils revenaient sans cesse au fil des pages. Les personnages "secondaires", eux, méritaient beaucoup plus. Mais en éclipsant les soucis à ce niveau, ça reste une très bonne tétralogie qui nous permet d'être transporté dans le temps mais aussi dans les mondes de l'univers en seulement quatre tomes : chapeau ! Je le conseille aux fans du genre.
Une bonne saga qu'il était temps de terminer !