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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

vendredi 14 mars 2014

Défis A&M : PAL j'aurai ta peau !

Ce weekend, je me lance dans les défis lectures avec le tout premier Défi A&M ! De quoi en profiter pour lire en se fixant des objectifs (les tenir serait bien aussi) !



Ce sera donc un défi PAL et fichtre ce que j'en ai besoin ! J'achète plus de livres que je n'en dévore et le problème commence à être conséquent (mes parents me trouvent envahissantes quand je ramène chez eux mes livres lus pour les empiler dans ma chambre, sur des piles déjà existantes et bancales).

Le principe est donc très simple : s'engager à lire au moins un livre au choix de sa PAL avant la fin du weekend, soit dimanche soir. La coupe du monde de roller derby hommes étant retransmise en direct sur le net, je préfère me concentrer sur la lecture d'un livre : je vais passer beaucoup de temps à stresser devant mon écran en regardant nos chers joueurs français.



Le livre choisi donc : Vampires d'une nuit de printemps de Lia Vilorë, livre issu d'un partenariat A&M que nous avions proposé en tour de lecture. Comme on me l'a remis à la fin du tour, je me dois de le lire et ce weekend sera parfait pour ça !

Des rendez-vous chatbox sont prévus sur le forum pour discuter de l'évolution de ce défi et ça commence ce soir ! Rendez-vous dimanche pour savoir si j'ai réussi ce défi ou si je me suis vautrée (et les résultats de la coupe du monde se glisseront sûrement dans mon post de conclusion) !

jeudi 13 mars 2014

L'Empereur, Tome 1 : Le Roi de Liane Silwen

Voici ma chronique du premier tome de L'Empereur découvert via un partenariat A&M fait avec l'auteur. Merci à Lolly pour cette correction !



Quatrième de Couverture
On raconte souvent des aventures qui forgent les héros. Pour Enjan, c'est différent : il n'a pas le choix, il est déjà le héros, la Lumière tant attendue qui doit sauver Nadane ! A l’âge de dix-sept ans, il monte sur le trône et représente le dernier espoir de la population de Codée pour retrouver une vie paisible. Car depuis les Grandes Guerres, les relations entre les peuples sont fragiles, les tensions politiques palpables, des bandits infestent les terres et les conflits internes minent les gouvernements... Comment se comportera-t-il face à la tâche qui l'attend ? Saura-t-il survivre à son devoir ? Au cœur des intrigues, en qui placer sa confiance ? Face à cette situation délicate, Enjan compte sur l’appui de ses amis et de conseillers peu ordinaires afin de régler les choses à sa manière, par des méthodes qui surprendront autant ses ennemis que ses alliés. Le Roi est le premier tome des aventures d’Enjan, au fur et à mesure desquelles il découvre que la vie d’un souverain n’est pas de tout repos et que la tâche qui l’attend est plus dangereuse que prévue.

Mon avis
Le premier tome de L’Empereur porte bien son nom : Le Roi. C’est ainsi que commence cette saga, par le façonnement d’un chef d'État, Enjan qui, dès sa naissance porte en lui l’espoir de tout un peuple. Il grandit avec ce poids sur les épaules, avec cette étrange prophétie qui raconte qu’il est La Lumière. Enjan accepte le rôle qu’on lui impose dès son premier cri et, lorsque son père meurt, il prend le titre de roi. Un jeune roi de dix-sept ans succédant à des souverains qui n’ont pas su tenir la tête du pays hors de l’eau, qui n’ont pu que laisser le fossé se creuser entre le peuple et les hautes sphères de la cour. Enjan, lui, a été éduqué par des personnes qui espèrent que les choses vont changer et il est bien déterminé à suivre la voie qu’on lui a tracée malgré ses doutes et son inexpérience.

L’Empereur est une saga prometteuse, façonnée par les intrigues politiques qui régentent un royaume. Mais c’est, dans un premier temps, un univers inédit qui est décrit avec précision dès les premières pages. Ce n’est pas simple de tout assimiler, mais l’auteur a fait un choix qui s’avère efficace : si cela peut être laborieux de commencer avec de nombreuses explications et nouvelles notions, Liane Silwen réussit à nous embarquer dans ce milieu qui nous est inconnu. Je regrette d’ailleurs que la longue explication sur la création des mondes ne soit pas réutilisée au cours du tome ; cela laisse une impression de bases qui restent à exploiter. Mais rien n’est terminé et la suite nous apportera sûrement quelques informations supplémentaires.

Les mécanismes politiques détaillés tout au long du tome ont su titiller mon intérêt : j’ai apprécié le fait d'avoir droit à un héros qui, pour une fois, a d’autres obligations que de devoir triompher, tel un guerrier trop-beau-trop-fort dans une bataille. Ici, le jeune roi doit se frayer un chemin jusqu’au respect de son peuple, un chemin parsemé d’embûches, de traîtres et de gens dont l’esprit est aussi ouvert qu’une ville en état de siège. Enjan est le symbole du changement et il l’assume en innovant dès le jour de son couronnement. Certains n’apprécieront pas de voir autant de stratagèmes mais, pour les amateurs, c’est un régal. Rien n’est laissé au hasard, Enjan ne peut mériter sa place qu’en portant le titre de roi. Il doit s’imposer, lui à qui on offre un royaume en perdition.

Ce roi, justement, est un personnage qui, ayant tout apprendre, nous permet de suivre son évolution de A à Z et l’on commence avec sa naissance. L'auteur nous laisse découvrir quelques pans de son enfance qui nous permettent de nous familiariser avec lui avant de réellement nous plonger dans son histoire dès son couronnement. C’est un personnage qui se découvre en même temps que l’on apprend à le connaître, qui commence son évolution sous nos yeux et qui est creusé au fil des pages. Les oppositions entre le jeune âge d'Enjan et la sagesse que l'on attend de lui fait, entre son manque flagrant d'expérience et les décisions qui doivent être prises en prenant en compte les événements passés, font qu'on s'attache au personnage qui est poussé à grandir trop vite. Le héros nous touche par sa maturité forcée, par les trop lourdes responsabilités qu’il acquiert trop vite. Il hésite, toujours, et se force à ne pas le montrer. La narration nous permet de voir le contraste entre le combat intérieur qu’il mène et le masque qu’il tente de revêtir face à ses sujets : cela le rend plus humain, le met à notre portée.

Les autres personnages du livre sont eux aussi peu à peu développés : ses amis proches évoluent avec lui, mais aussi de leur côté, en cherchant leur place, en acceptant à leur tour leurs propres responsabilités. Seiren et Khalan ne sont encore qu'esquissés, mais leur parcours, dévoilé peu à peu, nous promet deux personnages d’importance pour la suite de cette saga. Enfin, il y a Wen, être énigmatique, au-dessus des autres de par sa nature d’elfe, mais aussi de par sa longue vie. On n’en sait que peu sur elle, mais il est certain que les tomes à venir nous permettront d’en savoir davantage à son sujet. Pour l’instant, on ne s’y attache pas ; on doute sans cesse d’elle, tout comme Enjan, et c’est frustrant de se poser des questions, de chercher à comprendre. On est certain que ses intentions sont bonnes, mais il reste ce doute infime, cette part de doutes qu’Enjan nous communique et qui nous donne envie d’en savoir toujours plus.

Cette saga commence bien : les personnages sont intéressants, l’intrigue pique notre intérêt et l’univers développé nous happe sans trop de difficultés. L’écriture est fluide, les mots de l’auteur sont bien choisis et permettent de ne pas avoir à réfléchir trop longtemps pour comprendre où elle veut en venir. Seulement, il y a des détails qui montrent qu’une amélioration est à attendre. J’ai pris du plaisir à lire ce livre, mais il n’est pas parfait. L’auteur veut montrer que son héros doute et, parfois, cela manque de naturel ; cette mesure qui permet aux émotions des personnages de couler de source fait défaut au livre. Certains doutes sont exagérés ; j'ai ressenti cela comme une petite maladresse dans l’envie de faire ressentir certains aspects au lecteur. Ce n’est heureusement rien qui gêne la lecture, et je pense sincèrement que l’auteur saura rectifier le tir dans ses prochains tomes en prenant plus d’aisance avec ses personnages ainsi que son univers.
Quelques maladresses dans certains choix d’écriture à mon sens, mais qui ne portent pas préjudice à la qualité de l’ouvrage.

Le choix des attributs d'un des personnages m'a tout de même dérangée : le sang d’un ange qui permet de guérir n’importe quel poison m’a paru être une chose bien trop facile pour la suite. L’épisode de l’infirmerie m’a, du coup paru, se dérouler comme une promenade de santé alors que ce n’est en réalité pas le cas. Bien que je comprenne parfaitement ce qu’a voulu transmettre l’auteur avec ce passage, cela n’a pas fonctionné avec moi et j’en suis un peu déçue. J’aurais aimé avoir plus de difficultés, que cela ne me paraisse pas trop facile. C’est un ressenti réellement personnel ; je suis sûrement trop friande d’épreuves difficiles à surmonter et je n’ai pas eu la dose de complications promise.

Liane Silwen nous offre les débuts d’une saga qui ne peut que prendre son envol et nous surprendre par la suite. Les bases posées sont prometteuses, les maladresses peuvent être rectifiées sans problème et le plaisir procuré par la lecture suffit à gommer ce qui peut déranger une fois le livre refermé. J’ai apprécié ma lecture et je compte bien ne pas m’arrêter là ; j’espère simplement ne pas placer la barre trop haut pour la suite en attendant une amélioration dans les aspects qui m’ont dérangée, mais je ne m’inquiète pas trop. L’auteur a réussi à m’entraîner dans son univers dès les première pages. C’est toujours rafraichissant et agréable de suivre les aventures de personnages imparfaits, qui apprennent de leurs erreurs et ne sont pas sans peur et sans reproche. Rien que pour cela, je suis conquise.

Merci à Liane Silwen de m’avoir permis de découvrir sa plume et sa création à travers le forum. Je ne regrette pas le temps passé à tourner les pages du premier tome de L’Empereur.

mercredi 12 mars 2014

Swap Marque-Page A&M



J'ai participé au tout nouveau swap A&M et j'ai reçu mes petits marque-pages aujourd'hui ! Enorah avait accepté d'être ma swappée et je ne regrette pas de l'avoir harcelée pour qu'elle fasse ce petit échange avec moi !

Pour la petite histoire, le principe était simple : s'inscrire au swap et s'échanger au moins un marque-page. Avec Enorah, nous étions parties sur une base de quatre marque-pages (évidemment, cette mécréante a rajouté des petites choses dans son paquet une fois que j'ai eu refermé le mien). Une de mes colocataires participe également à ce swap et avec notre troisième colocataire (oui ça fait beaucoup de choses à retenir pour la compréhension), nous avons passons notre samedi après-midi à confectionner de petits MP.


Il faisait beau, il faisait chaud !


Bref, aujourd'hui, j'ai reçu mon beau paquet et, comme à chaque fois, j'étais aussi excitée qu'une gosse le jour de Noël face à une montagne de cadeaux sous le sapin.



Le résultat est juste magique ! J'ai eu cinq marque-pages, des bonbons, une jolie carte faite main et surtout, des petits mots rigolos sur chaque emballage (parce qu'Enorah, elle a absolument tenu à tout emballer).

Enorah, elle est trop forte. Elle a su me faire rire, illuminer ma journée et m'offrir de quoi rendre mes lectures plus chouettes encore ! Je commençais tout juste à réellement la connaître et plus je parle avec elle, plus je l'apprécie. J'suis bien contente d'avoir encore une fois trouvé quelqu'un comme elle sur le forum ! Puis, synchronisation parfaite : elle a elle aussi reçu mon paquet aujourd'hui ! Nous étions faites pour être ensemble lors de ce swap (clin d'oeil à Lolly d'amour).

Merci Enorah ♥

L'Ouroboros d'Argent d'Ophélie Bruneau

Une petite pépite des Editions du Chat Noir découverte via un partenariat A&M. Merci à Michiko pour cette correction !



Quatrième de Couverture
Axel est généreux. Axel est amoureux. Axel est trop gentil. Aujourd'hui, il doit traverser la France pour acheminer un héritage. Célia est fière. Célia est implacable. Célia est un loup-garou. Aujourd'hui, secondée par deux jeunes de sa meute, elle doit retrouver l'objet responsable d'une vieille malédiction.

À la croisée des chemins, le piège se referme dans le Massif Central. Prête à tout pour mener à bien sa mission, Célia n'hésitera pas à détruire la vie d'Axel s'il le faut. Le jeune homme a de la résistance à revendre et des amis prêts à l'aider. Pourtant, cette fois, il pourrait bien finir broyé au nom de l'Ouroboros d'argent.

L'artefact vaut-il seulement tous ces sacrifices ?

Mon avis
L’Ouroboros d’Argent d’Ophélie Bruneau est un roman de bit-lit qui se lit sans prise de tête et qui, pourtant, se savoure. A la mort d’un loup-garou qui n’a jamais fait l’unanimité au sein de son espèce, les représentants de deux clans se lancent à la poursuite d’un objet qui lui appartenait, un objet important aux yeux de Célia, amenée à devenir la dominante du clan de Dijon. En effet, l’histoire de son grand-père a été marquée par l’ouroboros. Ce dernier est un objet que doit retrouver Axel, envoyé par la meute de Nantes, s’il veut pouvoir sortir du traquenard dans lequel il est tombé : Célia est persuadée que l'ouroboros fait partie de l'héritage promis au dominant de Nantes.
Les événements s’enchaînent alors à une vitesse folle, les personnages mêlés à l’affaire se retrouvent pris dans une spirale où l’on se laisse entraîner avec eux. Pas de blanc ou de noir ici, juste des personnages avec leurs propres intérêts et aux méthodes complètement opposées mais surtout des personnages qui suivent les mêmes règles, celles des garous. Personne ne contacte la police : les humains n'ont pas à se mêler des affaires des garous, et personne ne cherche à échapper à son devoir : chacun accomplit ce que l'on attend de lui, quelles que soient les réticences qui pourraient se faire sentir.

Je ne suis pas une grande fan de bit-lit même si j’en lis et là, j’ai été conquise. Le mythe du loup-garou est revisité avec brio, Ophélie Bruneau a fait un choix risqué mais récompensé. J’ai complètement adhéré à sa vision des choses. L’histoire est courte mais haletante du début à la fin : une fin abrupte qui nous coupe littéralement dans notre élan et nous fait regretter de ne pas avoir plus. C’est toujours dans ces moments-là que je sais que j’ai aimé un livre : quand je veux plus, quand je veux une suite, retrouver les personnages, suivre une nouvelle fois leurs aventures !
Le monde des créatures magiques est revisité : on reste évidemment sur une base commune à tous les romans du genre avec des garous, des sorciers, des êtres féériques… Mais l’impression de renouveau reste présente du début à la fin du roman et c’est rafraîchissant. Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir pu en savoir plus sur les petites fées qui se baladent, invisibles aux yeux de tous. C’est vil de ne donner que si peu !

Les personnages sont nombreux et ont tous une personnalité propre, bien développée pour un roman de cette taille. Axel, le chevalier en armure qui n’a rien demandé à personne et dont la vie bascule d’un seul coup, est le personnage qui ressemble le plus à un héros sans peur et sans reproche mais qui possède ses failles et qui lui aussi fait des erreurs aux conséquences dramatiques. Célia est l’incarnation du personnage mauvais et pourtant, elle n’est pas le stéréotype du personnage noir (avouons que souvent, dans les romans de bit-lit, le méchant est mauvais uniquement parce qu’il en faut un et que les raisons passent souvent à la trappe) et n’a pas des intentions moins nobles que d’autres. La garou est agaçante, ses méthodes sont tout sauf subtiles, ses réactions me semblaient un peu exagérées parfois pour paraître réalistes, mais Célia est développée et possède un réel caractère, pas simplement quelque chose de survolé pour feindre de donner le change. D’autres personnages apparaissent évidemment dans ce roman : Léonie, dont la spontanéité et la générosité ont su m’enchanter, Capucine dont la fragilité et la douceur m’ont touchée, Dérénik dont le comportement marginal semble si naturel que c’est un plaisir de voir qu’il existe encore des auteurs capables de faire preuve de cohérence, le fils du défunt qui, malgré sa nature humaine, fait tout pour aider les « camarades » de son père… Aucun personnage mêlé à l’action n’est bâclé, chacun a sa pierre à apporter à l’édifice, chacun possède son utilité propre. Un panache de personnalités qui offre un roman à la hauteur, voire plus : je ne pensais pas prendre autant de plaisir en lisant ce livre.

Evidemment, l’écriture y est aussi pour quelque chose. Les citations qui introduisent chaque chapitre peuvent paraître superflues et pourtant, j’ai à chaque fois pris le temps de les savourer. Certaines m’ont même complètement surprise : je ne m’attendais pas à retrouver La Rue Kétanou dans un roman de bit-lit par exemple. Me laisser surprendre par une simple citation n’a fait qu’ajouter une part de plaisir à ma lecture sans que je ne sache expliquer pourquoi et je ne chercherai pas à comprendre : à trop décortiquer les émotions, on finit par perdre le ressenti brut.
Le style de l’auteur n’est pas transcendant mais il colle parfaitement au roman : les mots sont justes et permettent de comprendre les émotions des personnages, de visualiser les décors, de plonger sans problème dans l’histoire. La spontanéité de Léonie a, par exemple, été très bien retranscrite à travers les dialogues et c’est une chose qui n’est pas aisée : son humour a atteint son but.

Il y a tant de choses à dire sur des détails de l’histoire, sur l’ouroboros et ce qu’il en advient à la fin, sur le dénouement de l’affaire, sur ce qu’il arrive aux personnages… Mais trop s’étaler reviendrait à dévoiler des clés du livre que je préfère garder pour ne pas gâcher la lecture de ceux qui se laisseraient tenter par cette aventure. Ce n’est pas un livre époustouflant, il ne révolutionnera pas le genre mais du moment qu’il se savoure, pourquoi s’embarrasser de longs discours ? J’ai aimé et cela me suffit amplement.

Je remercie les Editions du Chat Noir ainsi que le forum Accros & Mordus de Lecture pour cette découverte. J’espère secrètement pouvoir un jour passer de nouveaux bons moments avec les garous du roman, ou au moins de nouveaux personnages sortis de l’imagination d’Ophélie Bruneau.

mardi 4 mars 2014

Le Ballet des Âmes de Céline Guillaume

Tomber sur un livre de sa wishlist à un euro en bouquinerie, c’est toujours une surprise agréable ! Le Ballet des Âmes me faisait envie depuis si longtemps que mon jour de chance était venu !

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Quatrième de Couverture
Voilà une fresque pleine de souffle et d’émotion, en cette aube du XIIIème siècle, celui d’un parcours extraordinaire, celui d’Enora, une simple paysanne orpheline, qui depuis son enfance, porte le poids d’une terrible prophétie.
Comme des enluminures: la pourpre et l’acier des chevaliers, l’envoûtante et mystérieuse Bretagne des Légendes, le ferraillement des tournois et des guerres féodales… suivez ces destins enchevêtrés dont Enora tient les fils.

Mon avis
Depuis que ce livre est sorti, j’entends parler d’une écriture envoûtante, d’une histoire entrainante et d’une lecture inoubliable. Et c’est sûrement à cause de ces éloges que j’ai placé la barre trop haut et que je ressors un peu déçue de cette lecture.

Le Ballet des Âmes nous plonge dans l’histoire d’Enora, jeune orpheline exploitée, qui est dotée d’un destin hors du commun. Une rencontre mystique lui permet de se laisser entrainer par sa destinée et guider par les épreuves qu’elle se doit d’affronter pour accomplir ce que l’on attend d’elle. Trop jeune pour laisser ses questions l’arrêter, elle embrasse ce que la vie met sur sa route et accepte, non sans peine, les souffrances qui vont avec ce qu’elle est. Ce résumé est un peu ce que l’on nous promet au fil des pages, et il n’en est rien. Je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire, à m’approcher des personnages. Je me suis contentée de lire, espérant trouver le détail qui ferait que j’allais enfin plonger dans cette épopée exceptionnelle décrite et pourtant… Il ne s’est rien passé. Une mystérieuse prophétie qui n’aboutit pas, des mystères qui sont découverts bien avant le moment fatidique de la révélation, un contexte sous-développé, des personnages importants qui n’offrent finalement rien… C’est une déception. J’aime les histoires qui prennent leurs racines durant le Moyen-Âge et là, je n’ai eu aucun développement. Je suis friande de littérature celtique et j’attends toujours que l’on me donne ce qui fait que ce livre est classé dans la collection vagues celtiques. Je suis toujours attirée par les ouvrages qui aiment à écraser les dogmes imposés par le Vatican et j’ai été appâtée pour finalement rester sur ma faim. J’en attendais beaucoup à cause des bonnes chroniques que j’avais lues mais pas seulement : les premiers chapitres annoncent de grandes choses eux aussi mais il ne se passe rien.

Le vrai problème que j’ai eu avec ce livre est cette impression de rapidité. Des tas d’éléments sont laissés de côté, minimisés, ou considérés comme acquis sans réel approfondissement. Le développement de l’intrigue est bien trop superficiel et ne m’a à aucun moment permis d’accrocher à cette histoire qui avait pourtant tout pour me séduire. Les personnages ne sont pas creusés. Ils ont un rôle et s’en tiennent à ce rôle sans réelles explications, sans ces clés qui m’auraient permis d’y croire. Enora elle-même ne m’a pas intéressée une seconde : on ne sait pas qui elle est et pourtant, le livre est écrit selon son point de vue. Il est impossible pour moi de connaître un personnage si je n’ai accès qu’à ses réflexions concernant uniquement une histoire de prophétie. J’aurais eu besoin de savoir ce qu’il se passait dans sa tête lors de situations communes, lors de moment de joie, d’ennui, de légèreté. Cette façon d’aborder une histoire n’est pas une méthode qui me convient et j’en suis désolée parce que c’est une histoire où j’aurais réellement aimé pouvoir me perdre.

Au-delà du fond, la forme est exquise, ce qui a fait évidemment croitre ma frustration. La plume de Céline Guillaume est magique : ses mots sonnent justes, ses phrases sont d’une beauté surprenante. J’ai pris du plaisir à lire ses mots, à m’imprégner de son style, à déguster les images qu’elle accepte de partager avec ses lecteurs. Malheureusement, cela n’a pas été suffisant pour me permettre d’apprécier le fond. C’est cependant ce style qui me poussera à ne pas m’arrêter là. Je choisirai sûrement précautionneusement le prochain livre que je lirai de l’auteur pour ne pas me retrouver une nouvelle fois dans cette situation parce que j’en suis certaine, Céline Guillaume a bien plus à offrir que ce qu’elle a fait avec Le Ballet des Âmes. Son intrigue prouve qu’elle a des idées à développer et armée de cette plume enchanteresse, elle ne peut que réussir à me surprendre plus tard.

Certains aimeront sûrement cette histoire floue, ce monde à peine effleuré comme d’autres l’ont déjà aimé mais j’ai besoin de plus. Et j’espère que je trouverai ce petit plus dans d’autres de ses publications.