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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

dimanche 31 janvier 2021

Boudicca de Jean-Laurent Del Socorro

Je l’avoue, c’est la couverture de cette magnifique édition collector qui a attiré mon regard en premier. Couverture rigide, couleurs chatoyantes, lettres dorées… Puis le résumé offert sur le bandeau promo du livre a su me convaincre.



Quatrième de Couverture
Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ? À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.

Mon avis
Boudicca, personnage historique plus connu chez nous sous le nom de Boadicée, naît à l’époque où le destin de la Grande-Bretagne s’apprête à basculer face à l’Empire Romain. Enfant, elle voit les Romains envahir peu à peu sa grande île celte. Reine des Icènes, elle exècre ensuite voir les clans voisins mais aussi le sien courber l’échine face à l’envahisseur. À la mort de son mari, elle est fouettée et humiliée pour avoir osé faire valoir les droits de son clan, ses filles sont plus meurtries encore. La goutte de trop. Guerrière dans l’âme, Boudicca lève une armée et brûle chaque symbole romain présent sur sa route jusqu’à ce qu’elle soit défaite. De sa naissance à sa mort, Boudicca est la fière illustration d’une reine guerrière fidèle à ses valeurs.

J’ai plongé tête la première dans l’histoire de Boudicca sans connaître le moindre fait de sa vie. Jean-Laurent Del Socorro nous offre sa biographie légèrement romancée, agrémentée d’une touche de mysticisme en lui donnant une voix.
De sa naissance à sa mort, Boudicca avance dans la vie en affrontant les épreuves faisant d’elle une figure forte, façonnant la Reine guerrière qui impose le respect mais surtout fait naître une admiration sans limite autour d’elle. Dans le monde celte, femmes et hommes sont égaux, rois et reines ont les mêmes devoirs ainsi que les mêmes droits. Chez les Romains, les femmes sont absentes des lieux de décision : Boudicca n’en voit aucune sur le champ de bataille ou dans les tentes des généraux. Elle comprend que son rôle de reine n’a aucune valeur à leurs yeux. En la sous-estimant parce que femme, les Romains pensent pouvoir la soumettre : mais plutôt que de la faire plier, ils réussissent à embraser la Reine des Icènes.

Au fil des pages, on suit la rage croissante qui se niche en Boudicca, cette frustration dévorante et violente qui l’habite depuis toujours et se nourrit de chacune de ses chutes, de ses déconvenues. Depuis les choix de son père jusqu’à l’accord signé par son mari avec les Romains, Boudicca frémit, elle bout. Chaque fibre de son être est l’écho de sa haine envers la situation : contrairement à eux, elle n’aurait pas choisi la voie de la raison. C’est son cœur de guerrière qui la pousse à se battre aux côtés des rebelles et c’est en acceptant la défaite qu’elle revient vers sa famille lorsque l’envahisseur gagne.
Lorsque les règles ne sont pas respectées, c’est une soif de justice mais surtout de vengeance qui permet à Boudicca de soulever des montagnes, de rassembler les peuples et de faire frémir Rome en montrant la puissance des Celtes mais, surtout, en étant un symbole capable de rassembler et d’inspirer.

Jean-Laurent Del Socorro a su remplir les vides laissés par l’histoire de sa plume et rendre un hommage intime et distant à la fois à Boudicca. Il dresse un portrait palpable de cette héroïne qui est encore aujourd’hui tout un symbole pour les Britanniques. La Reine des Icènes incarne le courage et la révolte, elle personnifie la résistance celte face à l’arrivée des Romains. Elle est aussi cette héroïne qui rappelle que les femmes ont été placées en bas de l’échelle sociale pour être écartées du pouvoir dans certaines cultures alors qu’elles y avaient droit dans d’autres et où elles étaient une menace pour les envahisseurs. Avec efficacité et justesse, l’auteur nous permet de découvrir une grande figure de l’histoire et on ne peut s’empêcher de s’inspirer de Boudicca pour s’élever encore aujourd’hui face à tout ce qui peut nous révolter. L’histoire n’est-elle qu’un éternel recommencement ?

« Alors que la rencontre avance vers son issue inévitable, j’observe, inquiète, l’absence de femmes dans les rangs des Romains. En nous soumettant à l’empereur Claudicus, les rois renoncent à leur autonomie mais gardent leurs privilèges. J’ai le sentiment que les reines perdront davantage si elles ne font rien pour défendre leur place dans ce monde que l’aigle veut façonner à son image. »

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mercredi 27 janvier 2021

Flic de Valentin Gendrot

Lorsque Flic de Valentin Gendrot est sorti, je me suis dit que le lire permettrait peut-être d’apporter un nouvel éclairage à la situation policière des plus tendues en France, se dégradant d’années en années. Entre les témoignages des deux bords que j’ai pu entendre (et pas juste lire dans la presse), les images, les faits… J’avais envie de voir ce qu’un journaliste en immersion pouvait apporter de plus à l’édifice effrayant de la fracture chaque jour plus large que connaît notre société… J’ai lu ce livre il y a plusieurs mois, lors de sa sortie.



Quatrième de Couverture
Jusqu'à présent aucun journaliste ne s'était lancé un tel défi : infiltrer la police. Valentin Gendrot, adepte des reportages en immersion, a osé. Il a suivi une formation express avant d'intégrer un commissariat durant six mois. Celui du 19e arrondissement de Paris, un secteur réputé sensible. Une arme à la ceinture, le journaliste sous couverture a rejoint une brigade dont certains membres tutoient, insultent et distribuent régulièrement des coups à des jeunes hommes noirs, d'origine arabe ou migrants qu'ils surnomment "les batards".

Ce livre dévoile les coulisses d'une profession souvent accusée de violences, de racisme et aux taux de suicide anormalement élevé. Un récit urgent, tant pour les victimes des violences policières que pour les policiers eux-mêmes.

Mon avis
Valentin Gendrot est un journaliste habitué aux missions d’infiltration. Il a choisi pour celle-ci d’intégrer directement la police en tant qu’adjoint de sécurité, un poste de contractuel lui permettant après une formation express de trois mois d’intégrer une équipe pour alimenter son enquête.

J’attendais de ce livre qu’il apporte des informations inédites sur les rouages de la police, sur les difficultés et problèmes de recrutement ainsi que sur l’usage à outrance de contractuels dans la fonction publique et ses dérives (puisque la police n’est pas le seul secteur touché par ce fonctionnement, l’exemple de l’éducation nationale étant aussi édifiant).

Flic est vendu comme une enquête inédite, un pavé lancé dans la mare mais le seul fait inédit qui en découle est l’acte d’infiltration (qui est tout de même une prouesse en soi). Les informations distillées dans les pages de ce livre ne sont ensuite pas novatrices : peut-être suis-je déjà trop bien informée sur le sujet ? Quoi qu’il en soit, j’ai eu l’impression de lire une compilation d’articles déjà vus (et c’est d’ailleurs réellement le cas de certains passages). Pour toute personne qui n’a aucune idée de la situation actuelle, de la dégradation des conditions de travail dans la fonction publique, cette enquête peut-être un bon point de départ pour commencer à comprendre le pourquoi du comment. Pour le lecteur déjà sensibilisé sur le sujet et qui veut en apprendre plus, ce n’est pas le livre idéal.

Du point de vue du non initié, Flic est une plongée vers l’absurde du monde des forces de l’ordre. Les postes de fonctionnaire de suffisent pas à remplir les rangs de la police et l’état recrute au rabais de petites mains pour épauler ses troupes. Ces postes de contractuels font de l’état une immense boîte d’intérim via une sorte de concours express, de formation au rabais, condensée au maximum et donnant l’impression de lancer sur le terrain des personnes ayant obtenu leur laisser-passer dans un kinder surprise. Dans le lot, il y a ceux qui hésitent à réellement se lancer dans le concours de Gardien de la Paix mais aussi ceux qui n’ont pas le niveau pour le concours externe ou, pire, pour le concours interne une fois déjà ADS. Et là, c’est dramatique pour notre système. Les profils des candidats sont effrayants, le contenu de la formation est aussi fin que du papier et le résultat… À la hauteur de la politique intérieure foireuse des gouvernements successifs de ces dernières années.

Une fois en poste, Valentin Gendrot entre sur la piste de ce cirque que nous appelions autrefois police. Son premier poste n’est pas le plus intéressant pour son enquête, consistant simplement à surveiller des personnes hospitalisées compte tenu de leur état psychologique fragile lors de leur arrestation. C’est en se faisant muter dans un commissariat que les choses sérieuses commencent et que le journaliste découvre l’absurdité de la police de nos jours : choisir de se faire bouffer par les collègues s’il n’entre pas dans l’ambiance de son équipe et/ou se faire bouffer par le contact à la population sur laquelle les policiers apprennent à évacuer leur frustration à défaut d’avoir un rythme de vie permettant de le faire dans leurs loisirs. Et cette population est évidemment ciblée, elle permet de ne pas trop culpabiliser : après tout, en quoi secouer un « voyou » est-il un problème et qui ira s’en plaindre ?

Ce qui est frustrant en lisant cette enquête, c’est de suivre le journaliste comme spectateur et de le voir prendre des notes sur des faits que l’on connaît déjà. Certains diront que ça apporte du concret à ce qu’on entend partout. Mais est-ce que ce n’est pas alors avouer apporter peu de crédit au travail de ses collègues journalistes ? Est-ce que ce n’est pas dire « ouais mais lui il l’a vu de l’intérieur pour de vrai » ? Les témoignages et enquêtes sont déjà nombreux, a-t-on réellement besoin de quelqu’un qui dit « j’ai vu tout ça c’est vrai » pour enfin y croire ? Je n’avais pas besoin de lire Flic pour ça. Mais tant mieux si des lecteurs sceptiques peuvent avec ce livre accepter la réalité. Je regrette simplement que ce livre ait été vendu comme une pépite pour tous, alors qu’elle l’est à mes yeux uniquement pour ceux qui ne sont pas encore conscients de la réalité.

Cette réalité où la police déborde dans tous les sens du terme : dans ses actes mais aussi par la pression qu’elle subit. On est au-delà du bon ou du mauvais flic, on est sur le point de rupture du trio qui ne fonctionne plus : l’état, la population et la police. C’est bien au-delà de notre société qui se casse la gueule, c’est le reflet de notre monde dans sa totalité qui se penche au-dessus du vide. À défaut d’apporter un nouvel angle ou même ne serait-ce qu’une enquête avec un œil critique, Valentin Gendrot offre un énième témoignage de la chute de la police française, gentiment poussée par une pichenette grossière de l’état, coupable d’avoir grandement participé à sa détérioration.

Je regrette le manque d’analyse de cette enquête qui m’a donné l’impression d’un simple listing des problèmes croisés par le journaliste mais je salue l’effort et le partage de la réalité que tout le monde ne veut pas encore voir.

À lire uniquement si vous ne savez rien de la police aujourd’hui.

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samedi 23 janvier 2021

La boîte à musique, Tome 1 : Bienvenue à Pandorient de Gijé & Carbone

Je progresse tout doucement dans l’univers de la bande dessinée que j’essaie de découvrir peu à peu et j’ai jeté mon dévolu sur La boîte à musique de Gijé et Carbone, attirée par la beauté de la couverture comme un papillon de nuit par la lumière.



Quatrième de Couverture
Pour son 8e anniversaire, Nola reçoit un magnifique cadeau : la boîte à musique de sa maman Annah.
Quelle mélodie enchanteresse !
Mais à y regarder de plus près, une petite fille gesticule à l’intérieur et appelle au secours…
En suivant ses instructions, Nola rapetisse et entre dans la boîte à musique.
Elle découvre alors Pandorient, un monde fabuleux mais aussi dangereux…


Mon avis
On rencontre Nola, 8 ans, qui a récemment perdu sa maman. Pour son anniversaire, son papa lui offre une boîte à musique ayant appartenu à Annah, sa maman. Alors qu’elle jour avec la boîte, Nola découvre à l’intérieur une toute petite fille qui lui demande son aide. C’est ainsi que Nola pénètre dans le monde mystérieux de Pandorient…

La première chose qui m’a frappée, ce sont les couleurs. Elles sont superbes, envoûtantes, et racontent à elles seules beaucoup de l’histoire. Le monde Nola est fait de nuances froides, rappelant la dureté de sa réalité, la perte de sa maman. Mais malgré ces teintes, l’ambiance reste douce, elle a ce qu’il faut d’intime pour pénétrer dans la vie de Nola à pas feutrés. Tout en contraste, le monde de Pandorient dans lequel pénètre Nola est fait de couleurs chatoyantes et vives, donnant de l’intensité à l’aventure qu’elle y vit et accentuant le fait qu’elle oublie pendant quelques temps son deuil pour foncer dans cette histoire à toute allure. Et ce qui frappe encore, ce sont les expressions de son visage qui témoignent de chacune de ses découvertes, des êtres étranges qui peuplent ce monde qu’elle ne peut prendre le temps de découvrir tant la situation s’accélère. Ces expressions si communicatives qui tranchent avec la tristesse constante sur le visage de Nola dans les premières pages.

Rien qu’à travers ces esquisses, on comprend où va nous mener cette série de BD : vers l’histoire secrète de la maman de Nola, une découverte de cette vie cachée qui va permettre à la petite fille de garder le lien avec cette mère disparue tout en faisant peu à peu son deuil. Le premier tome n’est qu’une introduction, un aperçu rapide du monde de Pandorient qui permet à Nola de sortir de sa bulle de tristesse un temps afin de vivre une aventure folle. Je regrette tout de même que ce premier tome aille si vite, qu’il ne nous offre qu’un tout petit aperçu de l’univers de Pandorient mais j’ai vraiment aimé amasser plus de détails grâce aux dessins, moi qui suis principalement une amatrice de mots.

Cette BD s’adresse à des enfants, et c’est peut-être le seul problème que j’ai eu avec puisque j’aurais aimé en voir plus. En réalité, il y a juste ce qu’il faut pour un jeune public et c’est quand même avec plaisir que je lirai la suite.

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mercredi 20 janvier 2021

Les deus soeurs, Tome 2 : Sorcière de Marie Brennan

Je suis allée au bout de la saga Les deux sœurs de Marie Brennan des années après l'avoir mise sur ma wish list et je suis bien contente !



Quatrième de Couverture
Les extraordinaires talents de Mirei en font maintenant la magicienne la plus puissante qui soit. Pour certains, elle est un miracle vivant ; pour d’autres, une abomination et l’incarnation du Mal… et ils ont fait vœu de détruire tous ceux qui la soutiennent. Les sorcières des deux camps s’engagent dans une guerre sanglante, sans merci, et pour la gagner elles recourent sans hésiter à la magie, la traîtrise, le meurtre. Mais il se pourrait que ces adversaires s’affrontent pour rien. Car le pouvoir que redoutent les sorcières rebelles, cette magie ultime qui n’appartient qu’à Mirei, ce don, est aussi son arrêt de mort.


Mon avis
Miryo et Mirage ont rassemblé leur âme en un seul corps, Mirei, qui est désormais une sorcière unique en son genre, la seule à être complète, à avoir réussi à réunir les deux parts d’elle-même. Malheureusement, tout le monde à la Chute de l’Étoile n’accepte pas cette nouveauté. Deux Primes quittent le navire et sont prêtes à tout pour combattre Mirei, qu’elles considèrent comme une abomination. Une course contre la montre débute pour réunir les sosies afin de les protéger et les préparer à un avenir inédit mais incertain.

Comme le premier tome, Sorcière souffre d’un problème de transposition des idées de l’autrice. L’ensemble est plat malgré des événements qui s’enchaînent. Les idées sont là, intéressantes, prometteuses, mais elles ne sont pas suffisamment décrites, approfondies. On sent plus encore toute l’ampleur de l’univers qui a pris naissance dans l’esprit de Marie Brennan et je regrette vraiment qu’elle n’ait pas su rendre l’écriture aussi précise que ce qu’il semble y avoir dans sa tête. Les idées politiques ainsi que les rouages diplomatiques sont survolés, mal amenés et nous perdent dans des détails survolés alors qu’ils auraient mérité d’être détaillés. Ce qui est difficile à expliquer, c’est que ce n’est pas le manque de profondeur dans ses idées qui me dérange, mais vraiment son incapacité à transmettre le fil de tout son univers parce qu’on sent vraiment que rien n’est laissé au hasard, que tout s’imbrique parfaitement dans la tête de Marie Brennan, c’est très frustrant. Et c’est sûrement ce qui fait la différence entre avoir des idées et savoir les transmettre à travers un bon roman.

J’ai moins apprécié la lecture de ce tome mais j’ai tout de même aimé l’intrigue dans son ensemble. Je suis allée au bout parce que les idées de base sont bonnes, parce que le rapport à la magie a su piquer ma curiosité. Je regrette quand même beaucoup que, comme beaucoup d’autres détails, les explications sur le monde des Cousines aient été expédiées en quelques lignes. J’attendais beaucoup de cette partie et je n’ai rien eu à me mettre sous la dent.

Malgré tout, je tiens à souligner un gros point positif : le fait que Mirei soit une héroïne qui s’accomplit sans avoir besoin d’une quête amoureuse. Et c’est d’ailleurs ce qui me rappelle que j’ai choisi de me replonger dans la fantasy pure pour m’éloigner des sagas dont le penchant young adult finit toujours par placer une intrigue amoureuse au premier plan. Dans Les deux sœurs, c’est tout sauf ça et ça fait du bien. C’est merveilleux de lire une saga où l’héroïne devient une femme complète en dehors d’un besoin de se rattacher à un lien amoureux.

Je pense que j’essaierai de lire ce qu’a publié ensuite Marie Brennan parce que son imagination a énormément de potentiel et que j’ai espoir de pouvoir pénétrer dans son univers de façon complète.

Chronique Tome 1
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dimanche 17 janvier 2021

Les deux soeurs, Tome 1 : Guerrière de Marie Brennan

Les deux sœurs de Marie Brennan était sur ma wish list depuis des années, cette longue liste à laquelle j’ajoute chaque année des tas de titres. J’y fais du tri de temps en temps et cette duologie me tentant toujours quelques années après, j’ai décidé d’enfin la lire, pour retrouver la fantasy sans le côté young adult dont je me suis clairement lassée.



Quatrième de Couverture
Quand une sorcière naît, un double d'elle-même naît aussi. Pour que la sorcière ait l'intégralité de ses pouvoirs, son double doit périr. Mais que se passe-t-il lorsque le double survit ? Mirage exerce une profession assez singulière : elle est chasseuse de primes. Sa vie dépend de ses talents de tueuse et de son intelligence, et Mirage atteint toujours sa cible. Mais son nouveau contrat va l'entraîner dans le monde ténébreux des sorcières, là où sa force et son habileté risquent de ne pas suffire pour vaincre la magie. Miryo est une sorcière qui vient de rater son examen d'initiation. Désormais elle sait qu'il existe en ce monde un être semblable à elle, un être qui est son double : Mirage. Et si elle veut obtenir la pleine maîtrise de ses pouvoirs, Miryo n'a qu'une solution: chasser la chasseresse, et la détruire.


Mon avis
Mirage est une chasseuse, une guerrière du Feu d’Argent qui remplit des contrats depuis la fin de sa formation. Rousse, elle déteste les sorcières et les fuit, exécrant le fait qu’on l’assimile à ce groupe à cause de la couleur de ses cheveux depuis petite. Exceptionnellement douée, ses aptitudes au combat et ses réflexes font intégralement partie de ce qu’elle est.
Miryo est une élève sorcière aux portes de son examen d’initiation, celui qui lui donnera enfin accès au pouvoir après une longue formation. Seulement, elle rate son examen, elle ne peut contrôler le pouvoir : il existe dans le monde une autre part d’elle-même, un sosie avec qui elle partage son âme. Tant que ce double d’elle non magique vivra, elle ne pourra pas être une vraie sorcière : pour enfin parvenir à contrôler le pouvoir, elle doit tuer ce sosie.
Lorsque Mirage accepte une mission visant à démasquer l’assassin d’une sorcière, sa vie est bouleversée par sa rencontre avec Miryo, sa moitié sorcière…

L’univers mis en place dans ce premier tome est très riche et plutôt bien ficelé, parfois même trop dans la tête de l’autrice et pas suffisamment expliqué sur le papier. On sent qu’il y a tout un monde complexe dans l’imaginaire de Marie Brennan mais parfois, j’ai perdu le fil de certains détails, des choses évidentes pour la créatrice et pas forcément pour le lecteur.
Et c’est la même chose pour les personnages : on sent qu’ils ont une profondeur, qu’ils sont travaillés mais on ne réussit pas à toucher du doigt leur complexité, leur description est laissée de côté au profit de l’intrigue. L’alternance entre Mirage et Miryo nous montre qu’il s’agit de deux faces d’une même pièce mais ça ne prend pas pour les mêmes raisons que le reste : c’est clair dans la tête de l’autrice mais elle n’a pas su coucher sur papier tout ce qu’il fallait pour que ça le soit pour nous et chaque parallèle entre les deux personnalités perd en subtilité.

L’univers de ce tome a tout pour plaire mais, le problème a été pour moi l’écriture. J’ai eu cette impression d’exercice de transposition manqué entre les idées de Marie Brennan et ce qu’elle réussit à transmettre. L’écriture m’a paru plate, fade et, pourtant, ce n’est pas mal écrit, c’est juste que la magie n’opère pas. Le mélange entre la narration à la troisième personne et les pensées des personnages est mal utilisé, c’est trop abrupt, ça casse le rythme de lecture. Rien dans l’écriture n’a su me plaire. C’est l’intrigue qui m’a permis de poursuivre ma lecture parce qu’il y a vraiment quelque chose, une idée plaisante, une envie de comprendre ce qui a traversé l’esprit de Marie Brennan.

Et au-delà de l’intrigue même, les messages de fond mis en place à travers l’histoire sont assez intéressants. Marie Brennan aborde la problématique des dogmes ancestraux qui peuvent finir par dévier de la foi initiale : en suivant des directives érigées par la première sorcière à partir de son expérience avec la Déesse, les sorcières suivantes ont perdu avec le temps le lien d’origine en se concentrant uniquement sur des retranscriptions, sans remettre en question les préceptes suivis. C’est un axe de réflexion qui a le mérite d’être très actuel, dans un monde où les dogmes semblent plus puissants que la foi de chacun, finissant par mener à un fanatisme religieux dangereux.

En laissant de côté l’écriture, j’ai aimé me plonger dans cet univers. J’ai réussi à aller jusqu’au bout parce que les idées de fond sont très riches et ont su capter mon attention. Lire de la fantasy m’avait manqué et il faut que je me décide enfin à lire des épopées plus qualitatives, plus en accord avec mes attentes. Mais avant ça, il y a le second tome de cette duologie !

« - Les prêtresses nous disent que la Déesse, bien qu'étant la Mère, n'est pas 'notre' mère. Elle ne nous prendra jamais par la main, elle ne nous aidera jamais à avancer dans la vie. Nous devons accepter de nous élever et de chuter de nos propres succès et nos propres erreurs. J'ai la certitude qu'elle sera peinée si elle voit que nous nous égarons, mais elle ne fera rien pour y remédier. Pas tant que nous ne serons pas prêtes à écouter.
Satomi frissonna longuement.
- C'est cruel.
Oui, c'était cruel. Et Mirei n'avait rien à proposer pour adoucir cette désillusion.
»

Chronique Tome 2
Les avis des Accros & Mordus de Lecture