Quatrième de Couverture
Un jour, une jeune fille, Isis, entre dans la boutique pour demander son chemin, griffonne un plan, et, cédant à la tentation, dérobe le stylo du libraire. L'objet passera alors de main en main, pour nous entraîner dans une étonnante ronde de personnages : Isis elle-même, fragile adolescente aux journaux intimes peu communs ; Paul, jeune homme faussement ordinaire, s’égarant de soirées arrosées en nuits décousues ; Sybille, « bibliovore » obèse, qui s’est volontairement ensevelie sous la graisse au fil des ans ; Emma, trentenaire rangée dont la soudaine déraison ravive une ancienne fêlure ; Roman Hipser, écrivain reconnu…
Ainsi se déroule avec brio un récit dévoilant les failles de chacun, jusqu’à un surprenant final. C’est seulement alors que se révèle le sens du roman, de ce Tour de plume à la saveur douce-amère qui sait si bien tisser des liens entre l’amour des livres et les blessures des hommes.
Mon avis
Récit articulé autour de différents personnages à travers un objet qui leur est commun, Tour de plume aborde différents aspects de l’art et principalement de la littérature. De l’écrivain raté à l’adolescente étrange, en passant par le trentenaire perdu puis la quinquagénaire envahie par ses livres, de la muse répudiée à l’auteur reconnu, nous affrontons avec les personnages leurs prises de conscience et les raisons qui les ont amenés à être ce qu’ils sont.
Appréciant les petites tranches de vie, je pensais trouver dans ce livre différentes histoires touchantes, pleines de réalismes. A la place, j’ai eu sous les yeux la personnification des angoisses de l’artiste, agrémentées d’une plume qui n’était pas toujours en accord avec ce que j’avais l’impression de comprendre.
Le livre est bien écrit, peut-être « trop ». Trop de fioritures pas moment alors qu’une phrase simple aurait été plus percutante. La profane que je suis ne trouve pas que les phrases alambiquées conviennent à tous les romans et ce fut le cas ici. Une fois le livre refermé, on comprend mieux le choix, certes, mais cela ne m’a pas suffi à l’accepter. J’aurais aimé de la légèreté à certains moments même si, finalement, la lourdeur du texte a réussi à faire peser l’histoire. Dans le bon sens ? Je ne sais pas. Je n’ai pas réellement accroché à l’histoire. L’écriture y a été pour beaucoup. Mais pas seulement. Les personnages ont suscité ma pitié mais en aucun cas mon attachement. Névroses, psychologie de comptoir et métaphores filées autour de la littérature n’ont fait que m’éloigner des protagonistes. Mais, n’est-ce pas là aussi l’effet voulu ? On contemple finalement un spectacle de marionnettes, on regarde de loin ces personnages enfermés dans les cages qu’ils se sont eux-mêmes construits.
Si je n’ai pas été transportée par la lecture, c’est uniquement parce que le style ne fonctionne pas sur moi. Au fond, il y a de la qualité dans ce livre, je le reconnais, je n’ai juste pas été touchée. Je voulais en finir au plus vite, parce que je me sentais écrasée par ces histoires, ensevelie sous des phrases à la lourdeur étouffante, aux significations bien trop poussées pour que je les apprécie. Les comprendre, oui, les déguster, non. Et pourtant, même si je ne suis pas dotée d’une grande sensibilité littéraire quand on parle d’exercice de langue, je suis capable de ressentir la beauté d’un texte. Ici, j’ai perçu cette beauté sans qu’elle ne m’atteigne et c’est dommage.
La fin n’a pas fait mouche pour moi et, pourtant, elle est pleine de sens. Logique. Peut-être espérais-je quelque chose de plus original, ou de carrément banal. Deux extrêmes mais pas le juste milieu. Tant pis, le but recherché est moitié atteint avec moi : je suis venue, j’ai lu, j’ai compris, je suis repartie. Sans regard en arrière.
Pour un premier roman, Tour de plume a ses qualités et ses défauts. S’il ne m’a pas fait une grande impression parce que j’attendais autre chose, il plaira sûrement à ceux qui aiment les histoires de livres et les artistes torturés. Je le conseille uniquement à ce lectorat.
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