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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

mercredi 19 février 2014

Zoanthropes, Tome 1 : La Métamorphose de Matthias Rouage

Bigre ! J'oublie de mettre à jour ce blog depuis des mois ! C'est donc le moment de poster tout ce qui traine et on commence par une chronique issue d'un partenariat via A&M. Merci à lolly pour cette correction.



Quatrième de Couverture
Dans un futur flou, le monde humain doit faire face à la menace des zoanthropes, des hommes ayant la capacité de se changer en hybrides, mi-hommes, mi-animaux. Ces créatures redoutées inspirent la terreur. Shina Sirkis, jeune humaine, découvre que son destin est lié à une ancienne guerre. Découvrant sa zoanthropie, elle finira traquée par son propre pays, ainsi que par une organisation mystérieuse, les Aletis.
Dès lors, Shina part en quête de son identité. Forcée de découvrir le monde des hommes-bêtes et victime d’un passé qui n’est pas le sien, elle devra déjouer les plans des Aletis.
Aidée de ses nouveaux pouvoirs et ses amis zoanthropes, Shina comprend qu’elle ne voit que la partie émergée de l’iceberg. L’Histoire telle qu’elle la connaît n’est peut-être pas celle qu’on a bien voulu lui raconter.

Mon avis
La Métamorphose est le premier tome de la saga Zoanthropes de Mathias Rouage, jeune auteur des Éditions Scrineo Jeunesse. L’histoire prend place dans un monde futuriste où le genre humain a évolué et où certains naissent hybrides, mi-hommes, mi-bêtes. Les humains rejettent, traquent et tuent les zoanthropes, ces hybrides qui sont considérés comme des bêtes sanguinaires. Évidemment, rien n’est aussi simple, tout n’est pas noir ou blanc et c’est la nuance que tente de nous offrir cette histoire.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Ce livre ne m’a pas plu et ce, pour plusieurs raisons, malgré ses points positifs. L’histoire de fond est bien choisie : à une époque où la génétique possède une place importante dans nos têtes, imaginer un tel futur ne peut que nous pousser à réfléchir, à vivre ce roman pleinement. Le cadre spatio-temporel est bien maîtrisé, du moins pour les bases de l’histoire. Ensuite, cela se complique mais je vais y revenir plus tard.

Mon principal problème vient des personnages. À aucun moment je n’ai réussi à rentrer dans leur tête, à trouver leurs paroles ou leurs actes « naturels ». À mes yeux, ils ont sonné faux durant tout le roman. On retrouve les stéréotypes des proches de l’héroïne : la petite fouine intellectuelle (qui, en plus, a le droit d’être tête en l’air et naïve au possible), la spécialiste de la réflexion avec sang-froid qui possède également des bases en arts martiaux, la directrice qui cache des choses à l’héroïne pour ensuite capituler sans broncher à la moindre question, l’ami d’enfance qui, en une fraction de seconde, se transforme en ennemi lobotomisé, la personne en qui l’on place sa confiance et qui, finalement, nous porte le coup de grâce… Si la base de l’histoire pouvait promettre un peu d’originalité, j’ai eu l’impression d’être dans un roman lambda à cause de ces personnages clichés. Alors oui, c’est le schéma type des romans, oui il faut bien trouver des amis et des ennemis, mais je pense sincèrement qu’on peut toujours parvenir à faire du différent avec un peu de recul. Shina, l’héroïne, ne m’a pas touchée une seule fois et quand aucun des personnages secondaires ne me plaît pour rattraper le coup, cela donne une lecture laborieuse. J’ai lu ce livre rapidement, mais sans y prendre le plaisir auquel je m’attendais.

Les personnages ne sont pas les seuls en cause. Il y a plusieurs petits soucis de cohérence à mes yeux, comme l’ami lobotomisé transformé en ennemi (ceci n’est pas un spoiler, il s’agit du début du roman). Dans le contexte, les êtres humains sont élevés dans la peur de la possibilité d’être zoanthrope. Le test génétique s’effectue avant l’entrée à l’université (je reste encore sceptique sur ce choix, mais passons) et l’image des zoanthropes véhiculée par le monde humain est tout sauf flatteuse. Ainsi, on est jeune, on déteste les zoanthropes tout en ayant peur de l’être. Lorsque les résultats tombent, on est soit soulagé, soit traqué. Seulement, jusqu’au dernier moment, on vit dans le doute. Comme son voisin. Je voudrais donc savoir pourquoi l’auteur a décidé d’abrutir ses figurants (comme l'ennemi lobotomisé) en les faisant détester immédiatement leurs amis d’enfance qui se retrouvent d’un seul coup zoanthropes alors que même eux n’étaient pas certains d’être humains ! Personnellement, si un test me dit que je suis une personne possédant le gène de la sympathie, mais que mon ami d’enfance possède celui de l’être exécrable sur le papier, eh bien je ne vais pas changer d’avis d’un coup ; je vais me dire « oh là là, le pauvre » et, oui, si son gène se réveille à moment donné, je vais sûrement finir par avoir envie de lui en coller une, mais ce ne sera pas immédiat dans ma tête. Bon, peut-être ne suis-je pas moi-même lobotomisée ?

Cette parenthèse "grosse incompréhension" terminée, je vais revenir au cadre spatio-temporel. Le roman s’étale sur plusieurs mois et, malheureusement, j’ai trouvé le découpage un peu maladroit. Il y a forcément de nombreuses ellipses et je ne les ai pas toutes trouvées judicieusement choisies. C’est peut-être aussi une des raisons pour lesquelles j’ai eu du mal à me faire aux personnages : leur évolution est, elle aussi passée parfois sous silence et, sans transition, il est plus difficile de trouver le tout cohérent.

Enfin, mon dernier gros bémol : la fin. Si elle se veut percutante et mystérieuse tout en offrant quelques révélations, je n’ai pas accroché au côté « révélation de la traîtrise ». La suite apportera sûrement plus d’informations sur ce sujet, mais cela n’a fait que me conforter dans mon ressenti vis-à-vis de ce livre, à savoir qu’il ne m’a pas plu. Mon côté amoureuse des explications logiques et des rebondissements originaux explique sans aucun doute que mon avis sur ce livre n’est pas très bon.

Au-delà du négatif, je ne peux évidemment pas oublier ce qui fait quand même que ce livre n’est pas mauvais (parce que, oui, un livre qui ne me plaît pas n’est pas un mauvais livre, qui suis-je pour juger de la qualité d’un ouvrage ?). Mathias Rouage écrit bien, il a su constituer un univers futuriste intéressant et offrir une vision déplorable de l’humanité qui est très réaliste. Sa façon de montrer que notre société a le potentiel d’évoluer dans la mauvaise direction est maîtrisée et, comme je suis une pessimiste en ce qui concerne la condition humaine, je ne peux qu’aller dans son sens. Les rouages politiques, la manipulation de la population, le conditionnement de l’homme par la technologie, l’usage de l’identité génétique au détriment des êtres humains… Tout cela constitue des thèmes que l’auteur a su exploiter. Si, à mon sens, le fond n’a pas su être sublimé par l’histoire, il y a matière à faire une suite intéressante. Je ne sais pas encore si je vais avoir envie de la lire, le recul fera son œuvre, mais pour ceux qui ont été séduit ou le seront, il est clair que poursuivre l’aventure est de mise.

Malgré tout, je remercie les Éditions Scrineo Jeunesse pour cette découverte qui m’a permis de mieux cerner ce qui fait qu’un livre me plaît ou non. Et merci à l’auteur pour les moments de réflexion sur notre espèce. J’aime quand un livre, quel que soit mon avis, me fait cogiter sur l’avenir.

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