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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

mercredi 18 novembre 2015

Le Pacte des Marchombres, Tome 2 : L'envol de Pierre Bottero

Progressons dans ma quête avide de l'univers de Bottero avec le tome 2 de la trilogie Le Pacte des Marchombres, toujours pour le Challenge A&M Retour en enfance. A noter que c'est à nouveau un immense coup de ♥.



Quatrième de Couverture
" Ses longs cheveux noirs tombant en rideau devant son visage, son attitude, position de combat ou figure de danse, l'énergie qui se dégageait d'elle... La fille n'était plus une fille. C'était un oiseau. Prêt à l'envol. "

Mon avis
L'Envol. Un livre n'a jamais aussi bien porté son nom. L'oiseau sauvage qu'est Ellana Caldin prend son plus bel élan au fil des pages de ce tome pour étendre ses ailes et voler vers son destin. Un destin bien plus grand que ce que nous laissaient penser les deux premières trilogies de Bottero.

Déjà dans le premier tome, on en apprenait plus sur les liens forts qu'Ellana avait noué au cours de sa vie. Jamais je n'avais eu cette image d'elle au cours des sagas Ewilan. Comme je le disais dans la chronique du tome 1, j'ai redécouvert Ellana, j'ai continué à en apprendre beaucoup sur elle et j'ai apprécié. J'ai aimé chaque page, chaque phrase, chaque mot. Chaque image évoquée par l'auteur est un enchantement. Les personnes qui croisent un jour la route d'Ellana sont marquées à vie, en bien ou en mal.
On retrouve à nouveau les guerriers Thüls – que j'aime de plus en plus – à travers le personnage de Hurj qui m'a beaucoup marquée. Ce gros tas de muscles au coeur tendre, à l'honneur et la loyauté sans égales, a su atteindre mon petit coeur. Et il n'est pas le seule. Aoro, bandit poète qui cherche sa voie et croise celle d'Ellana, cette voie pure qui l'aide à trouver la sienne comme une évidence... Il y a aussi Eejil, cette petite fille étrange et tellement sage malgré son discours enfantin, accompagnée de l'impressionnant Doudou... Encore et toujours des rencontres qui façonnent Ellana, qui la font progresser plus encore sur la voie qu'elle arpente avec une grâce merveilleuse...
Les personnages du premier tome sont toujours présents et avec force. Chacun prend un peu plus sa place dans l'intrigue. Jilano, ce grand homme qui, contrairement à ce que l'on peut croire, n'a pas créé Ellana telle qu'elle l'est mais n'a fait que lui donner les clés de son âme et de sa vie. Nillem, qui est tout à l'opposé d'Ellana dans la voie, qui n'aborde pas son apprentissage Marchombre avec le même regard et qui montre qu'on ne devient pas Marchombre mais qu'on l'est dès le départ, au fond de soi... Chaque Marchombre que l'on croise montre que la voie n'est pas aussi évidente que ce que l'on pourrait croire : elle est évidente pour Ellana qui est faite pour cette vie, pour cette quête. D'autres qu'elle se perdent vite et sont incapables d'atteindre ne serait qu'un millième de la plénitude de notre héroïne.
Comme précédemment, je ne vais pas trop m'étendre sur les personnages pour ne pas trop en révéler.

L'histoire se précise, l'état de la communauté Marchombre tel qu'on le voyait dans les précédentes trilogies se forme peu à peu et on en apprend plus sur ses rouages. On comprend mieux pourquoi Ellana se tient éloignée du monde Marchombre, pourquoi elle a choisi de laisser Salim entrer dans sa vie en lui proposant d'arpenter la voie à ses côtés. Toute la profondeur de ce lien qui n'était qu'effleuré prend tout son sens quand on voit à quel point il est fort entre Ellana et Jilano.
Et alors, Ellana prend son envol. Elle est devenue ce qu'elle devait être : une Marchombre exceptionnelle, une femme forte, construite sur ses blessures, ses joies, ses peines. Elle est le symbole de la résistance, le symbole de l'honneur, de la beauté Marchombre. Elle est la preuve que les Marchombres ne sont pas que des solitaires, qu'ils s'engagent pour les causes qui leur semblent justes. Et lorsqu'on achève ce tome, on retrouve un pan de l'histoire que l'on connaît déjà : celle d'Ewilan.

Encore un énorme coup de coeur que je ne peux réellement détailler sans trop en dire. Encore un émerveillement constant au cours de ma lecture, des rires, des larmes, des émotions en pagailles : tout ce que j'aime dans un livre. Le contenu est fantastique, le fond comme la forme, mais ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel est ce qu'a réussi à faire naître en moi Pierre Bottero : un amour inconditionnel pour ses personnages, son univers et Ellana. Merci pour ça.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.

dimanche 8 novembre 2015

Le Pacte des Marchombres, Tome 1 : Ellana

L'année 2015 a pour moi été marqué par la reprise de l'oeuvre de Pierre Bottero. Après avoir relu La Quête d'Ewilan, j'ai enfin découvert Les Mondes d'Ewilan. J'ai ensuite enchainé avec Le Pacte des Marchombres, toujours pour le Challenge A&M Retour en enfance. A noter que c'est un immense coup de ♥.



Quatrième de Couverture
" - Ellana, la voie des marchombres ne t'apportera ni richesse ni consécration, elle t'offrira en revanche un trésor que les hommes ont oublié : ta liberté. Si tu le désires, je peux accompagner tes premiers pas. - Que voulez-vous dire ? "

Mon avis
Ellana, dont nous faisions la connaissance dans les deux premières trilogies de Bottero, est au coeur de cette nouvelle série. Nous découvrons dans ce premier tome ses jeunes années, ses origines et son premier pas dans le monde poétique des Marchombres...

Ce premier tome m'a littéralement envoûtée. J'avais noté la progression de Pierre Bottero en passant de La Quête d'Ewilan à sa seconde trilogie Les Mondes d'Ewilan mais là, ce n'est plus une progression mais de la magie pure. La poésie des Marchombres m'a frappée de plein fouet, bien plus que des les romans précédents. Chaque phrase est un enchantement. Les descriptions sont fabuleuses, les émotion d'Ellana décrites avec une perfection telle que je n'ai pu qu'être embarquée dans ses aventures du début à la fin.

Ellana est touchante, bien plus que dans les sagas d'Ewilan. Si je la trouvais bien trop caricaturale avant, ce premier tome a fait s'envoler toutes ces pensées, bien vite remplacées par une admiration et un amour purs. Oui, j'aime Ellana. Mais j'aime encore plus la façon dont Bottero la voit. Elle est son plus beau personnage, celui dans lequel il semble avoir mis toute son essence, tout son talent. Bien loin de l'image de la femme forte et hautaine qu'on peut avoir dans les autres trilogies, ici, Ellana nous montre ses faiblesses, ses failles, des forces, son âme. Elle est le personnage parfait : celui qui cherche sans cesse à se dépasser pour atteindre l'idéal qu'il se fixe dès le début de son existence, idéal qui n'est autre qu'une envie de perfectionnement infini dans l'imperfection de l'être vivant. Difficile d'ailleurs de mettre des mots sur les sensations qu'ont fait naître en moi les mots de Bottero : ses mots sont les mots justes, les seuls mots qui pouvaient être écrits. Comment transcrire la perfection sans paraphraser ? C'est impossible et je vais donc m'abstenir.

L'enfance d'Ellana chez ses pères adoptifs m'a beaucoup touchée. On est loin d'imaginer que la divine marchombre a commencé à se façonner dans cet univers et, pourtant, au fil des pages, cela devient une évidence. Comme son retour au sein des Hommes l'est. Comme chacune des épreuves qu'elle vit. Les pages défilent, Ellana grandit et elle se bonifie. C'est en rencontrant Sayanel qu'une nouvelle voie s'offre à elle sans qu'elle ne le sache vraiment. Un seul mot qui s'empare de tout son être : Marchombre. Puis arrive Jilano. Le grand Jilano, étonnant de charisme, de force, de puissance... Tout en étant un être de poésie pure. Un Marchombre en somme. Ce qu'il apporte à Ellana est puissant, indescriptible et, en même temps, on comprend que l'élève façonne aussi son maître. C'est tout la beauté de l'apprentissage Marchombre : la voie est sans fin, parfaitement sinueuse et merveilleusement surprenante. Même le plus grand des Marchombres a encore des choses à apprendre. La greffe, épreuve ultime de ce tome, est le sacre ultime pour Ellana dans ses premiers pas. Le Rentaï l'estime méritante, tout comme nous, lecteurs, qui ne pouvons que nous abreuver de la magie que nous offre Ellana à chaque étape de sa vie.

D'autres personnages importants entrent évidemment en scène mais, écrivant cet avis après avoir lu l'intégralité de la trilogie, je n'ose pas les aborder de peur d'en dire trop ou pas assez. Des guerriers Thüls aux Marchombres, des Petits aux Mercenaires du Chaos... Chaque personne croisant le chemin d'Ellana joue un rôle dans sa quête, même infime. Chaque personne a son importance, son essence, qu'elle soit bonne ou mauvaise.

Ce premier tome a donc été pour moi un véritable coup de coeur, un bond en avant dans l'univers de Bottero dont je me délecte sans limite. Je ne regrette à aucun moment d'avoir décidé de me relancer dans l'aventure Ewilan et d'avoir poursuivi avec Le Pacte des Marchombres qui est une oeuvre marquante.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.

lundi 2 novembre 2015

Les Mondes d'Ewilan, Tome 3 : Les Tentacules du Mal de Pierre Bottero

Dernière chronique pour la trilogie Les Mondes d'Ewilan, pour le Challenge A&M Retour en enfance.



Quatrième de Couverture
"Un frisson d'angoisse parcourut le dos d'Ewilan. - L'Appel Final mérite des jeux extraordinaires, peuple de Valingaï, poursuivit Baaldoub. Je t'ai donc concocté un programme éblouissant, un programme sanglant, un programme à ta mesure !"

Mon avis
La fin est là, toute proche. La conclusion de cette dernière trilogie consacrée à Ewilan Gil' Sayan, cette adolescente exceptionnelle que nous avons vue grandir au fil des pages mais surtout des épreuves. Et l'ultime épreuve n'est pas la plus simple, bien au contraire. Après en avoir littéralement bavé, frôlé encore et toujours la mort, Ewilan arrive au terme de cette nouvelle quête. Et, comme depuis ses débuts, elle n'est pas seule. C'est ce qui fait l'essence même des romans de Pierre Bottero, des grands romans : l'héroïne est exceptionnelle mais elle l'est parce qu'elle est entourée de personnes tout aussi exceptionnelles. Sans ses acolytes, Ewilan ne serait rien. C'était mon constat vis à vis de Salim qui est, à mes yeux, la structure essentielle sur laquelle Ewilan se construit. Cela vaut pour l'intégralité de ses compagnons de route : qu'ils soient encore à ses côtés ou qu'ils aient déjà poussé leur dernier soupir.

Encore une fois, je vais aborder l'aspect plus sombre de cette trilogie qui nous permet de grandir aux côtés de nos héros, de cette sensation d'oppression constante qui nous fait plonger tête la première dans l'univers exceptionnel de Bottero. Salim nous émerveille une fois de plus. Il n'est pas le seul et, d'ailleurs, dans ce tome, on comprend à quel point Ellana est elle aussi digne d'attention, attention que lui porte d'ailleurs une entité légendaire et on ne peut qu'être d'accord. Le retour de personnages qu'on aime, ou non, permet de mettre un point d'honneur à cette trilogie mais aussi à la précédente. On atteint un dénouement crucial, on appréhende mieux les motivations de certaines personnes et, même si on n'est triste, je remercie Pierre Bottero de ne pas traiter ses lecteurs comme des enfants qu'il ne faut surtout pas froisser. Après tout, quand on voit comment il traite ses héros quel que soit leur âge, on ne peut que comprendre qu'il en fasse de même avec nous.

L'affrontement final n'était pas aussi parfait que ce que j'aurais voulu mais, en même temps, s'il avait été plus long, plus complexe, peut-être que j'aurais décroché, que je n'aurais pas retrouvé les méthodes de l'auteur qui consistent à rendre les quêtes complexes pour ne pas s'attarder des heures et des heures sur une scène finale qui n'en aurait pas besoin.

C'est avec émotion et tristesse que j'ai quitté tous ces personnages qui m'ont accompagnée durant mes instants lectures. Et, surtout, les possibles qu'ouvre l'auteur m'ont donné envie d'en savoir plus. C'est avec avidité que j'ai par la suite enchainé avec les trilogies suivantes, pour retrouver les univers merveilleux nés de l'imagination d'un grand homme qui aura marqué la littérature jeunesse.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.

dimanche 18 octobre 2015

Les Mondes d'Ewilan, Tome 2 : L'Oeil d'Otolep de Pierre Bottero

Et encore une chronique pour le Challenge A&M Retour en enfance.



Quatrième de Couverture
Le brûleur arrivait sur eux à une vitesse hallucinante. Ellana encocha une flèche, Edwin tira son sabre, Salim son poignard. Le cœur serré par l'angoisse, Ewilan comprit pourtant qu'ils ne pourraient pas arrête le monstre. Elle se glissa dans l'Imagination.

Mon avis
Une chose demeure désormais certaine : les Alaviriens ne sont pas seuls, l'existance même d'Illian le prouve. Altan et Elicia sont envoyés en mission de l'autre côté de la Mer des Brumes pour établir le contact. La vie reprend son cours jusqu'à ce que l'Imagination soit une nouvelle fois perturbée. Une menace plus grande encore que le verrou Ts'liche semble planer sur le monde...

Comme toujours, c'est un bonheur de retrouver les personnages qui, malgré leurs obligations respectives, finissent toujours par s'engager sur la même voie. De nouveaux personnages apparaissent au milieu des anciens, comme Erylis que j'aime d'amour. Le chemin jusqu'à Valingaï est long et semé d'embûches, de réelles épreuves attendent encore nos personnages pour notre plus grand plaisir. Toujours sur sa route plus sombre, Bottero n'hésite pas à briser nos petits coeurs. L'histoire s'intensifie, les complots aussi et il est agréable de voir que, même chez un auteur jeunesse, tout n'est pas tout noir ou tout blanc. Eléa est un monstre mais elle n'est pas née monstrueuse. L'influence des épreuves de la vie sur les différents caractères est abordée et montre que ce sont les choix que nous faisons après les obstacles qui nous façonnent.

Des intrigues plus personnelles pour les personnages secondaires entrent en jeu : on pénètre un peu plus dans le monde des Marchombres pour mon plus grand bonheur !

Ce tome de transition annonce le fantastique final tant attendu ! Evidemment, Bottero facilite les choses pour son héroïne avec l'Oeil d'Otolep mais, en même temps, on ne peut lui en vouloir. Ewilan mérite de se battre à armes égales avec la force qui a pris d'assaut l'Imagination et les épreuves vécus par nos compagnons contrebalance ces petits raccourcis.

Encore un très bon tome nous plonge toujours plus loin dans l'univers exceptionnel né de l'imagination de Bottero.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.

samedi 17 octobre 2015

Les Mondes d'Ewilan, Tome 1 : La Forêt des Captifs de Pierre Bottero

Je rattrape mon retard en chroniques notamment pour le Challenge A&M Retour en enfance.



Quatrième de Couverture
La raison d'Ewilan vacilla. Qui avait révélé son Don à l'Institution ? Qui était au courant qu'elle allait revenir et que son pas sur le côté la conduirait dans le parc à cet instant précis de la journée ? Que savaient les hommes qui l'avaient enlevée de l'Art du Dessin et de Gwendalavir ?

Mon avis
Après avoir permis à Gwendalavir de retrouver l'ensemble de ses capacités pour lutter contre les Raïs et les Ts'liches, Ewilan repart dans l'autre monde pour saluer les parents adoptifs de Mathieu et récolter des informations pour l'Académie. Accompagnée de Salim, son pas sur le côté les mène dans un parc qu'ils connaissent bien... Et c'est là qu'ils sont attaqués et qu'Ewilan est enlevée. Salim met tout en oeuvre pour la retrouver.

J'ai retrouvé avec joie l'univers d'Ewilan et ai été garéablement surprise par l'évolution de l'écriture de Pierre Bottero. Sa plume est plus poétique, plus précise aussi. Et, surtout, ce tome nous plonge dans une ambiance bien plus sombre que les tomes de la trilogie précédente : nos héros ont muri et l'écriture aussi. C'est agréable de sentir cette progression, surtout que la relecture de la première trilogie avait mis en évidence le côté facile et enfantin de l'histoire. Ici, les événements vécus par nos personnages paraissent plus durs, plus violents. En réalité, ils ont vécu des choses difficiles dans les tomes précédents mais c'est vraiment la nouvelle vision offerte par l'auteur qui change la donne. De plus, ce qu'il se passe dans la tête d'Ewilan, ce qu'elle traverse, est bien loin de ses réactions auxquelles on été habitués. Salim est merveilleux du début à la fin et on est, encore une fois, certains d'une chose : sans lui, Ewilan ne serait pas ce qu'elle est. Il est le ciment de cette fille au don exceptionnel. Il est ce liant sans qui elle ne pourrait tenir en une seule pièce.

De nouveaux thèmes sont abordés, bien plus liés à notre réalité qu'avant : la science pénètre dans l'univers du merveilleux et ce qu'on y découvre pousse la réflexion sur les limites éthiques.
De nouvelles perspectives s'ouvrent aussi dans l'univers de Pierre Bottero : de nouveaux dons existent, l'art du dessin n'est pas unique ! C'est la promesse d'une suite plus intense encore que la première trilogie.

Bien plus aboutie que la première trilogie, Les Mondes d'Ewilan s'annonce percutante et efficace.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.

dimanche 4 octobre 2015

L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes de Karine Lambert

J'ai, comme d'habitude, des tas de chroniques en retard... Du coup je vais tenter de me mettre à jour rapidement sans publier mes avis par ordre de lecture.



Quatrième de Couverture
Cinq femmes d’âges et d’univers différents cohabitent dans un immeuble parisien. Elles ne veulent plus entendre parler d’amour et ont inventé une autre manière de vivre. L’arrivée d’une nouvelle locataire va bousculer leur équilibre. Juliette est séduite par l’atmosphère chaleureuse de cette ruche, à un détail près : l’entrée est interdite aux hommes. Va-t-elle faire vaciller les certitudes de ses voisines ou renoncer, elle aussi ? Ce roman vif et tendre oscille entre humour et gravité pour nous parler de la difficulté d’aimer, des choix existentiels, des fêlures des êtres humains et de leur soif de bonheur. On s’y sent bien.

Un roman féminin en diable et joliment désenchanté qui permet de comprendre les filles d’aujourd’hui… un peu. Figaro Madame

Un hymne à la vie. Femme actuelle

Prix Saga Café 2014 - Meilleur premier roman belge.

Mon avis
Juliette débarque dans un univers complètement décalé en prenant les clés de l'appartement d'une des locataires qui part pour une retraite en Asie. Dans cet immeuble, une poignée d'abeilles d'âges et d'horizons différents vivent sous le règne de leur reine, la propriétaire des lieux. Ici, juste une règle : aucun homme ne doit franchir le seuil de l'immeuble. Même les artisans appelés à la rescousse sont des femmes. Seul Jean-Pierre, le chat, est autorisé à fouler le sol des lieux. Les femmes, ici, ont renoncé aux hommes. Non seulement ils ne rentrent pas ici mais, en plus, ils n'ont même plus le droit de les atteindre. Elles se sont barricadés sous prétexte de ne plus souffrir. Pourtant, les souvenirs qui jalonnent leurs vies sont remplis par ces hommes dont elles disent ne plus vouloir. Juliette, elle, ne veut pas renoncer et cherche à comprendre comment ses voisines parviennent à résister.

La base de l'histoire est intéressante, elle annonce une trame originale et prometteuse. Chaque personnage a ses particularités, ses fêlures surtout. Malheureusement, la sauce ne prend pas. On ne comprend pas vraiment où se situe le fil conducteur, qu'elle est le but du livre. Il manque le liant, l'ingrédient qui donne la fluidité essentielle à un roman. La lecture est agréable mais sans plus. Les souvenirs prennent beaucoup de place et c'est appréciable, ils font le lien avec le présent et c'est ce présent qui est bien trop saccadé. J'ai apprécié ma lecture mais sans réel attachement. On passe un bon moment puis on oublie une fois les pages refermées. C'est ce qu'on attend d'un bouquin de gare et c'est d'ailleurs là où je l'ai acheté. Finalement, on pourrait dire qu'il tient ses promesses mais... est-ce une bonne chose ?

L'écriture est agréable mais, comme l'histoire, elle n'a rien d'inoubliable. Les personnages sont complexes en apparence mais ils auraient mérité plus d'attention de la part de l'auteur.

Au final, c'était peut-être le but : entrer superficiellement dans le quotidien de ces femmes pour donner au lecteur l'envie de creuser sans le lui permettre. Après tout, ici, le lecteur n'est qu'un voyeur qui n'a droit qu'à quelques passages de la vie de cet immeuble.

Je conseille ce roman aux adeptes des lectures sans prise de tête, qui ont besoin d'une lecture plus légère entre deux lectures passionnelles (la passion que l'on ressent en lisant une perle peut être épuisante parfois, non ?).

samedi 18 juillet 2015

La Quête d'Ewilan, Tome 3 : L'île du destin de Pierre Bottero

Et voilà la chronique du tome 3 de La Quête d'Ewilan de Bottero pour le Challenges A&M Retour en enfance.



Quatrième de Couverture
Il s'agissait d'un loup assez jeune, au torse puissant et aux crocs impressionnants. Assis sur ses pattes arrière, il les observait avec curiosité, sans une once de crainte. Camille marcha dans sa direction. Il ne lui prêta pas une attention particulière, mais, quand elle ne fut plus qu'à deux mètres de lui, il montra les dents et se mit à grogner. Elle s'immobilisa. Recule, lui ordonna Edwin à mi-voix. Sans tenir compte de ses paroles, Camille s'accroupit lentement, regardant le loup dans les yeux.

Mon avis
Après l'éveil des Figés, il fallait s'attendre au but de ce dernier tome : Ewilan doit retrouver ses parents. Il faut boucler la boucle : tout commence avec une jeune fille orpheline, dont la famille adoptive n'est qu'une sorte d'enveloppe sans saveur, qui ne peut être réellement elle-même sans son histoire. Il semble donc logique que l'aboutissement de cette quête soit la réunification de la famille Gil' Sayan. Et cette réunification passe par l'intégration de Mathieu dans l'histoire, un Mathieu qui commence à accepter le fait d'être en réalité Akiro.

Sans trop en dire, on passe enfin aux choses sérieuses, à une histoire où la politique commence à prendre son importance, à une quête où Ewilan choisit désormais ses ennemis. Si au début de la saga, elle est attaquée pour le danger qu'elle représente, elle sait désormais choisir ses propres cibles et c'est en cela qu'elle grandit réellement. Au-delà de son esprit très mâture, c'est en prenant en main cet aspect de son destin qu'elle se façonne pour de bon.
Salim devient un Alavirien à part entière et Mathieu s'adapte plutôt bien. Ellana évolue différemment elle aussi, tout comme Edwin, Bjorn et Maniel. Comme dans les tomes précédents, on apprécie cette évolution, on comprend comment se construisent ces personnages.

Côté histoire, tout va très vite sans être trop facile pour autant si l'on accepte la grande facilité de base qu'à Ewilan à passer outre les épreuves. Chaque élément à une nouvelle fois son importance pour le meilleur comme pour le pire.

Franchement, je ne regrette en rien cette relecture qui me permet aujourd'hui de passer enfin à la lecture de la suite, Les Mondes d'Ewilan, chose que je n'avais pas encore eu l'occasion de faire.

Je conseille franchement cette saga qui, malgré des défauts comme partout, est un enchantement. Le talent de Bottero était réel et il aura sans aucun doute marqué plusieurs générations de lecteurs : la mienne mais aussi les plus vieux et marquera les plus jeunes si on leur met ses livres entre les mains.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.

La Quête d'Ewilan, Tome 2 : Les frontières de glace de Pierre Bottero

Je poursuis mon avancée dans le Challenges A&M Retour en enfance le tome 2 de La Quête d’Ewilan : Les frontières de glace de Pierre Bottero.



Quatrième de Couverture
En Gwendalavir, Ewilan et Salim partent avec leurs compagnons aux abords des Frontières de Glace pour libérer les Sentinelles garantes de la paix. Ils repoussent en chemin les attaques de guerriers cochons, d’ogres et de mercenaires du Chaos, résolus avec les Ts’liches à tuer Ewilan, mais se découvrent un peuple allié : les Faëls. Salim se lit d’amitié avec une marchombre aux pouvoirs fascinants, tandis qu’Ewilan assoit son autorité et affermit son Don. Mais pour prétendre délivrer les Sentinelles, elle devra d’abord percer le secret du Dragon.

Mon avis
Ma relecture du tome 1 de La Quête d'Ewilan m'a évidemment forcée à lire la suite. A la re-dévorer même. Une nouvelle fois, j'ai suivi avec passion les aventures de notre joyeuse bande de compagnons. Je n'ai toujours pas retrouvé l'immense plaisir ressenti à la première lecture de la saga mais j'ai tout de même passé un excellent moment. De nombreux détails s'étaient perdus dans les tréfonds de ma mémoire et cette relecture reste tout de même tout sauf ennuyeuse.

Camille évolue encore au fil des pages. Elle reste une jeune fille bien trop mâture pour son âge, ce qui influe sur ses acte et paroles mais change. Ce n'est pas tellement en maturité qu'elle gagne mais en profondeur. Ce qu'elle vit et découvre la rend plus vraie à mes yeux. Salim, lui, évolue bien plus qu'elle. Tout comme le reste des compagnons de route. On creuse le caractère d'Ellana qui est fascinante, de nouveaux visages apparaissent... Artis et Chiam sont différents des autres personnages et leur sont à la fois complémentaires.

L'univers de Bottero ne doit rien au hasard et on le comprend au fil des pages. Chaque rencontre, chaque micro-événement a sa justification, son importance. Cette réflexion au cours de la construction du récit rend les choses tellement plus fortes !

Je ne m'étendrai une nouvelle fois pas plus sur cette chronique car je mélange bien trop les événements entre les tomes. Je conclurai seulement en insistant une nouvelle fois sur le plaisir que j'ai eu à redécouvrir cet univers, à me replonger dans les aventures d'Ewilan et ses compagnons.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.

vendredi 12 juin 2015

Les Lutins Urbains, Tome 2 : Le dossier de Bug le Gnome de Renaud Marhic

Second tome de cette saga jeunesse lu dans le cadre d'un partenariat avec l'auteur. Merci à Jacana pour la correction !



Quatrième de Couverture
On les croyait disparus à jamais,
chassés de nos contrées par la modernité.
Erreur ! On peut bien avoir construit des villes à la campagne,
les lutins se sont faits urbains !
Et ils n’ont rien perdu de leurs pouvoirs
d’agaceries, tracasseries, et espiègleries…

Ordinateurs en folie… smartphones ensorcelés… Quel est donc ce “virus” qui menace la Grosse Cité ? À peine remis de sa rencontre avec le Pizz’ Raptor, Gustave Flicman doit se rendre à l’évidence : un nouveau lutin menace la ville !
Comme par hasard, revoilà le Professeur B. Avec son aide, le jeune policier se lance sur la piste du redoutable Bug le Gnome. Vite ! Ça sent déjà le grillé…
Gustave parviendra-t-il à ne pas péter les plombs ? Car voilà ses 5 sœurs à l’hôpital, victimes d’une mystérieuse intoxication… Tandis que Bug le Gnome s’est introduit dans le Laboratoire d’Étude et de Recherche Nucléaire de la Grosse Cité…

Mon avis
Nous retrouvons Les Lutins Urbains dans le second tome de la saga, Le dossier Bug le Gnome. Bien décidé à mettre de côté tout ce qu’il a côtoyé d’étrange en pénétrant dans l’univers d’Onirie, Gustave Flicman essaie de se convaincre sans cesse que les lutins n’existent pas pour ne plus croiser leur route. Malheureusement pour lui, ses tentatives sont vaines, et c’est Bug le Gnome, spécimen fauteur de trouble, qui se met sur son chemin. Tout se détraque au sein de La Grosse Cité et Gustave se sent obligé d’intervenir. Enfin... peut-être l’y force-t-on sans qu’il ne s’en rende compte !

Nouvelle trame, nouveau personnage haut en couleurs ! Nous retrouvons toute la clique de l’Université d’Onirie avec grand plaisir, l’humour percutant du premier tome est toujours là et la magie opère à nouveau. On en apprend un peu plus sur le supérieur mystérieux qui tire les ficelles des enquêtes sur les sujets oniriques sensibles et on suit l’évolution de Gustave qui s’extrait plus encore du moule auquel il appartient. Toujours aussi loufoque, l’histoire nous entraine à nouveau dans les délires de l’auteur qui sont un vrai ravissement.

Cette fois, c’est l’omniprésence des systèmes technologiques qui est au centre de l’histoire, avec toujours cette critique de la société où chacun suit les règles sans se poser de questions. Après tout, livrer un babouin au sous-secrétariat d’Etat à la Jeunesse est tout à fait logique, non ? Et jouer avec les lois de la physique sans se préoccuper des conséquences n’a rien de bien embêtant, si ?
Renaud Marhic réussit même à offrir à ses lecteurs quelques petites connaissances en sciences, de quoi allier l’utile à l’agréable. Si avec ça, nos petites têtes blondes ne veulent pas en apprendre plus sur le Boson de Higgs, il y a un problème !

Comme avec le premier tome, j’ai pris un grand plaisir à ma lecture. L’humour est parfaitement dosé, la trame du tome intéressante, les personnages géniaux. L’évolution du héros est logique, ses interactions avec le monde qui l’entoure prennent plus de sens : Gustave grandit. Le livre se lit vite, sans accroc et c’est ce qui en fait un très bon roman jeunesse qui, une nouvelle fois, s’adresse à toutes les générations !

Merci encore une fois à l'auteur pour sa confiance et cette seconde lecture qui ne fait que confirmer mon ressenti !

Les Lutins Urbains, Tome 1 : L'attaque du Pizz' Raptor de Renaud Marhic

Découverte d'une sympathique saga jeunesse via un partenariat avec son auteur, Renaud Marhic. Merci à Jacana pour la correction !



Quatrième de Couverture
On les croyait disparus à jamais, chassés de nos contrées par la modernité. Erreur ! On peut bien avoir construit des villes à la campagne, les lutins se sont faits urbains ! Et ils n’ont rien perdu de leurs pouvoirs d’agaceries, tracasseries, et espiègleries… Quel est donc cet inconnu qui s’en prend aux livreurs de pizzas, leur dérobant leur chargement sans jamais faire main-basse sur l’argent ? Gustave Flicman, jeune policier de la Grosse Cité, croise un soir le voleur. Si ce n’est pas un lutin, ça y ressemble bien… Mais voilà le coupable arrêté : c’était un simple SDF. Affaire réglée. Pas pour Gustave ! Qui ne se doute pas que sa quête du Pizz’ Raptor va le mener jusqu’à l’Université d’Onirie. Là où les Lutins Urbains ont trouvé refuge. Sous la protection du mystérieux Professeur B., Docteur en Lutinologie...

Mon avis
Premier tome de la saga Les Lutins Urbains, L’attaque du Pizz’Raptor nous entraine dans un futur où technologie et féérie se mêlent avec quelques difficultés. Gustave Flicman, jeune policier, enquête sur d’étranges vols de pizzas et outrepasse les limites fixées par ses supérieurs quand un innocent est arrêté à la place du vrai voleur. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un lutin et que les lutins, c’est bien connu, ne sont pas censés exister…

Renaud Marhic offre à travers ce premier tome un futur où tout n’est que publicité et lobotomisation. Si, en apparence, on a l’impression d’être dans un monde simple, adressé uniquement à de jeunes lecteurs, il n’en est rien. A travers de tout petits détails, une bonne critique de notre société actuelle et de ce qu’elle pourrait devenir se cache au sein de l’histoire. Tout est sponsorisé par de grandes marques, même le commissariat ! Les gens semblent ne se poser que très peu de questions sur la justice, le fonctionnement politique de la ville, la gestion de la vie de tous les jours… Et c’est en ça que Gustave est un vrai héros de roman : il n’est peut-être pas très doué mais il se pose les bonnes questions et s’extirpe de ce quotidien où les habitants de La Grosse Cité suivent une voie sans jamais la quitter.

Au-delà de cet aspect, l’univers décrit par l’auteur est délicieusement drôle. Les êtres féériques sont loufoques, très politiquement incorrects et attachants. J’ai dévoré avec plaisir ce premier tome teinté de  poésie brute. Malgré leurs phrases en vers, la façon qu’ont les lutins de s’exprimer est vivante. La lecture des dialogues parait naturelle, jamais trop lourde alors qu’elle pourrait facilement l’être. De nombreux appels aux lecteurs parsèment les pages du roman et ils permettent de tisser un lien entre l’auteur et ses lecteurs : un coup de maître de la part de Renaud Marhic, qui trouve là un moyen d’accrocher l’intérêt des petits comme des grands.

Les personnages sont stéréotypés mais c’est une chose voulue et qui s'inscrit parfaitement dans l’univers des Lutins Urbains : ils font partie du futur dessiné ici et les personnages s’en extraient peu à peu au fil des pages.

La trame de ce premier tome est originale, elle colle parfaitement à l’univers et à ce qu’on peut attendre d’un tel roman. Elle est suffisamment compréhensible pour un lectorat jeune et attractive pour un lectorat plus âgé.

En créant une saga jeunesse qui s’adresse aussi à un public plus âgé, Renaud Marhic a réussi un coup de maître : appâter enfants, parents et grands-parents ! Tout le monde peut trouver son bonheur au cœur des pages. A lire sans modération pour toutes les générations !

Merci à l'auteur pour sa confiance et ce moment lecture fort agréable.

lundi 27 avril 2015

La Quête d'Ewilan, Tome 1 : D'un monde à l'autre de Pierre Bottero

Cette année est placée sous le signe des Challenges A&M pour le blog. Aujourd’hui, je poste enfin la chronique concernant ma relecture du tome 1 de La Quête d’Ewilan : D’un monde à l’autre de Pierre Bottero dans le cadre du Challenge Retour en enfance ainsi que de la lecture commune A&M du moment.



Quatrième de Couverture
Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l'empêcha de fermer les yeux et elle n'eut pas le temps de crier... Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d'arbres immenses. Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable...

Mon avis
C’est avec un immense plaisir que je me suis lancée dans cette relecture, dix ans après la première. Dix longues années au cours desquelles je n’ai pas arrêté de me dire qu’il fallait que je relise cette première trilogie pour enfin pouvoir lire la suite. Retrouver Camille, Salim, Edwin, Duom, Bjorn et Ellena a été un pur bonheur. La plume de Bottero, son univers, sa fantaisie… J’ai eu l’impression de retrouver les émois de la première fois où j’ai lu la trilogie. Evidemment, il me manquait un petit truc, ce petit quelque chose auquel on a droit uniquement à la première lecture. J’envie les personnes qui découvrent cette saga pour la première fois. Un peu comme on envie le petit cousin qui lit Harry Potter pour la toute première fois.

Si j’avais oublié des tas de détails concernant l’intrigue, je n’avais en rien oublié l’ambiance, les émotions, la nature unique de ce qui se dégage de ce livre. Même avec dix ans de plus, j’ai été touchée par la magie de Gwendalavir.

Bon, trêve de mièvreries, passons à plus concret.

Dix ans après, ma façon d’aborder un livre a changé et je l’ai ressenti en relisant ce premier tome.

L’histoire, tout d’abord, va très vite. La lectrice que je suis aujourd’hui aime les récits plus fournis, plus riches en détails. Et, pourtant, malgré cette rapidité, tout s’enchaine sans réel couac. On apprend pas à pas à découvrir ce monde dans lequel Camille et Salim se retrouvent plongés, on s’émerveille face à l’histoire réelle de Camille, dont le vrai nom est Ewilan, on se prend à rêver que, nous aussi, on vient en réalité de Gwendalavir…

Camille, d’ailleurs, a un petit quelque chose d’agaçant, ce côté gamine-je-sais-tout-en-faisant-genre-que-non, qui ne m’avait pas tant marquée que ça dans le passé. Bien trop mâture pour son âge, elle est beaucoup moins attachante que les autres personnages. Certaines de ses réactions sonnent légèrement trop faux, certaines de ses phrases aussi. Heureusement, il y a la fougue de Salim pour contrebalancer cela : aaaah Salim ! Comment avais-je pu oublier à quel point il est fabuleux ? Si Camille ne se soucie guère de se retrouver dans un autre monde puisqu’elle sent qu’elle est enfin chez elle, la réaction de Salim est, elle, exceptionnelle. Il ne vient pas de Gwendalavir et, pourtant, accepte le fait de potentiellement devoir y rester. Et plutôt bien d’ailleurs : son détachement vis-à-vis de son monde montre clairement ses failles. Camille est la seule personne qui lui témoigne de l’intérêt et elle est plus importante à ses yeux que sa propre famille.
Dans la catégorie « autres personnages », on retrouve Bjorn, ce chevalier au grand cœur, qui se veut plus bête qu’il ne l’est en réalité et dont la relation avec Salim est touchante à souhait. Il y a Duom, ce dessinateur qui avait tout du vieux type blasé jusqu’à ce que Camille fasse son apparition et devient une sorte de papy gâteau à sa sauce. Le grand Edwin, trop parfait à mon goût, dont on se doute de l’importance dès qu’il lâche une mission pour l’empereur juste parce qu’une paire d’yeux violets apparait. Et Ellana. Ellana qui dans mon esprit était la grande guerrière mystérieuse et merveilleuse et qui, finalement, dans ma relecture du premier tome, m’a moins marquée. Forte, balèze même, le récit n’est pas assez creusé pour qu’on comprenne la grande complicité qui s’installe entre elle et Camille et cela m’a manqué.

Je ne vais pas aller plus loin parce que, au final, je ne fais pas un avis comme j’en ai l’habitude de faire. J’ai plutôt l’impression de superposé mon avis d’aujourd’hui à mes souvenirs d’il y a dix ans et aller plus loin serait probablement gâcher l’histoire pour certains.
Relire ce tome a été une agréable expérience. J’ai pu voir à travers mes réactions mon évolution littéraire tout en gardant cet émerveillement que j’avais pu avoir en découvrant cet univers. C’est fascinant de voir à quel point on peut rester marqué par une lecture comme celle-là. Comme quoi, les lectures qui sont fortes un jour peuvent le rester.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.

dimanche 26 avril 2015

Gaïg, Tome 1 : La Prophétie des Nains de Dinah Psyché

Début avril, j’ai lu le tome 1 de Gaïg : La Prophétie des Nains de Dynah Psyché. J’ai déniché cette saga fantasy d’occasion, de quoi me replonger dans ce genre que j’aime particulièrement.



Quatrième de Couverture
Abandonnée sur une plage alors qu'elle n'était qu'un nouveau-né, Gaïg est recueillie par Zoclette, une Naine, et confiée à un couple humain. À mesure que les années passent, Gaïg est de plus en plus préoccupée par ses origines dont elle ignore tout. Pourtant une chose est sûre : elle n'est pas comme les autres enfants.
Un jour, alors qu'elle est en visite chez sa seule et unique amie, un terrible accident survient. La grotte où habite Zoclette s'effondre et la Naine se retrouve prisonnière sous un amas de pierres. Comme l'accès à l'extérieur est impossible, Gaïg devra donc aller chercher du secours en empruntant les sombres et dangereux souterrains où vit le peuple des Nains.
C'est en évoluant dans les entrailles de la terre, où elle devra affronter d'étranges créatures, que Gaïg découvrira peu à peu qui elle est et quelle sera sa destinée.

Mon avis
Gaïg est une petite fille abandonnée à la naissance sur une plage. Sauvée par une Naine, Zoclette, elle a été confiée à un couple qui a vu en elle une future aide-ménagère/nounou. De quoi bien débuter dans la vie. Son physique atypique, ingrat aux yeux des humains, lui vaut le surnom de La Poissonne. Maltraitée par les autres enfants, par sa famille d’accueil ainsi que, finalement, par le reste du village, Gaïg n’a pas la vie facile. Heureusement, elle trouve la paix lorsqu’elle plonge en mer, au contact des animaux marins. Une suite d’événements va la plonger dans une mission complexe, une mission au cœur de la terre, à la recherche d’un village de nains pour aider son amie Zoclette.

Dès le départ, on sent que Gaïg est spéciale. Son lien étroit avec la mer, les paroles de Zoclette, les petits détails qu’on nous offre… J’ai été touchée par cette petite fille qui n’a pas été gâtée par la vie. Son courage, sa force, sa volonté sont ses armes, armes qu’elle n’est pas consciente de posséder.

L’histoire se lit vite et avec plaisir. Les descriptions du monde souterrain sont superbes tout en restant simples. L’univers décrit donne envie d’aller plus loin. Mon plus grand regret est la fin en plein cœur de l’intrigue de ce premier tome : ne pas avoir la suite sous la main est un grand problème dans ce cas-là ! Surtout qu’il s’agit d’une édition québécoise, dur dur de trouver les ouvrages par ici.

Retrouver la fantasy a été un plaisir ! Les différentes espèces du genre, les histoires de prophétie, de quête, le destin… Tous ces éléments qui sont les bases d’un bouquin de fantasy m’ont rappelé que j’aime ce genre et que j’ai besoin de m’y replonger de temps en temps.

Je conseille cette histoire mignonne aux amateurs du genre, à partir de 10/11 ans.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Vide ta PAL.

samedi 25 avril 2015

Fille noire, fille blanche de Joyce Carol Oates

Je suis trèèèès en retard en ce qui concerne mes avis lectures. Mais je compte bien me rattraper ! Au mois de mars, j’ai lu Fille noire, fille blanche de Joyce Carol Oates, auteur que je ne connaissais pas.



Quatrième de Couverture
Elles se rencontrent au cœur des années soixante-dix, camarades de chambre dans un collège prestigieux où elles entament leur cursus universitaire. Genna Meade, descendante du fondateur du collège, est la fille d'un couple très " radical chic ", riche, vaguement hippie, opposant à la guerre du Vietnam et résolument à la marge. Minette Swift, fille de pasteur, est une boursière afro-américaine venue d'une école communale de Washington. Nourrie de platitudes libérales, refusant l'idée même du privilège et rongée de culpabilité, Genna essaye sans relâche de se faire pardonner son éducation élitiste et se donne pour devoir de protéger Minette du harassement sournois des autres étudiantes. En sa compagne elle voit moins la personne que la figure symbolique d'une fille noire issue d'un milieu modeste et affrontant l'oppression. Et ce, malgré l'attitude singulièrement déplaisante d'une Minette impérieuse, sarcastique et animée d'un certain fanatisme religieux. La seule religion de Genna, c'est la piété bien intentionnée et, au bout du compte inefficace, des radicaux de l'époque. Ce qui la rend aveugle à la réalité jusqu'à la tragédie finale. Une tragédie que quinze ans - et des vies détruites - plus tard, elle tente de s'expliquer, offrant ainsi une peinture intime et douloureuse des tensions raciales de l'Amérique.

Mon avis
Genna Meade entre au Schuyler College, établissement fondé par son ancêtre, toujours financé par sa famille. En apparence frêle et naïve, Genna fait tout pour intégrer sa camarade de chambre, Minette Swift, une fille noire, lors de cette rentrée 1974. Pas si simple. Racisme ? Oui, mais pas que. En effet, Minette s’attire les foudres des autres élèves par son comportement. Elle est étrange, trop étrange, hautaine, trop centrée sur elle-même. Etrangement, le racisme dont elle est l’objet vient aussi de personnes issues de la même minorité qu’elle. Des personnes qui n’acceptent pas qu’elle ne veuille pas s’intégrer, qu’elle soit fière d’être différente. Et la complexité de l’histoire n’est pas ici, non. C’est Genna Meade qui est en fait le véritable mystère de l’affaire. Genna qui, au fil des pages, passe de la douceur naïve à une fille complètement détraquée par sa vie de famille hors du commun.

Genna, notre narratrice, décide de coucher sur papier, quinze ans après les faits, la mort de son amie Minette, pour dire enfin la vérité. Les deux personnages principaux qu’elles représentent sont complètement différents de ceux qu’on peut croiser habituellement. Minette est insupportable, irritante. Ses attitudes, sa façon de parler, son regard, tout en elle fait naître l’antipathie. Et pourtant, Genna s’y accroche comme une moule à son rocher. Elle veut être son amie, elle veut l’aider, elle veut faire entièrement partie de sa vie. Mais pourquoi une telle envie, virant au fil des pages à l’obsession ?
Minette a ce que Genna n’a jamais eu : une famille en apparence équilibrée, une vie plus ou moins normale. Pour Genna, sa couleur de peau la force à se battre plus que les autres alors qu’elle, avec son nom, peut obtenir tous les passe-droits si elle le souhaite. Les parents de Genna sont tarés. Sa mère est une droguée aux médicaments, complètement frivole, son père un avocat extrémiste lié à des affaires douteuses d’attentat. Au fil des pages, on comprend que la naïveté de Genna n’est pas réelle : cette fille s’enferme dans son monde depuis l’enfance, elle est complètement détraquée, elle a vu et entendu des choses qu’elle a cherché à enterrer loin dans son esprit, mais sans succès.

Si au départ, on croit lire l’histoire de la mort de Minette racontée par Genna, à la fin, ce n’est plus le cas. On suit en fait la libération de Genna du joug de ses parents, ses tarés de parents. L’histoire de Minette n’est que secondaire, au fond, même si elle prend toute la place. C’est l’histoire de Genna qui nous intéresse, le pourquoi du comment on obtient la fille qu’elle est. Et on ne peut qu’avoir de la peine pour cette pauvre fille.

La plume de l’auteur a été agréable à lire du début à la fin. La seule chose qui m’a agacée est le « Par-don ? » incessant de Minette. La traduction y est évidemment pour beaucoup. Si en VO, l’expression peut sembler naturelle à tout bout de champ, son usage en VF sonne faux.

Au-delà de cela, j’ai apprécié ma lecture. L’histoire ne m’a cependant pas transcendée. Une bonne lecture, tout sauf joyeuse, qui permet de réfléchir à la limite entre compassion et pitié, entre amitié et obsession.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Vide ta PAL.

samedi 4 avril 2015

A comme Association, Tome 3 : L'Etoffe fragile du monde de Erik l'Homme

A peine avais-je posé le tome 2 de A comme Association que je commençais déjà le tome 3 : L’Etoffe fragile du monde écrit par Erik l’Homme. Bon, aujourd’hui, je n’ai malheureusement pas la suite mais ça ne saurait tarder !



Quatrième de Couverture
Persuadé qu’Ombe est en danger, Jasper part à sa recherche avec son compagnon Erglug, un troll à l’humour décapant. Catapultés au Moyen Âge par un sort du mage Siyah, les deux amis devront conjuguer leurs talents pour sortir de cette mauvaise farce !

Mon avis
Retour dans l’univers de A comme Association aux côtés de Jasper, mené par la plume d’Erik l’Homme.
Jasper a pris confiance en lui grâce aux résultats de sa dernière mission, un peu trop même : il fonce tête baissée dans une mission qui n’aurait pas dû être la sienne. Son côté innocent voire naïf le pousse à faire des choses que personne d’autre n’aurait osé faire comme fraterniser avec un troll. D’accord, Ombe l’avait plus ou moins amadoué avant mais, tout de même, avec ce qu’on lui a enseigné sur le sujet, jamais il n’aurait dû se lancer dans cette aventure. Et, pourtant, Jasper le fait. Ce côté complètement inconscient le rend plus attachant encore. L’auteur nous fait peu à peu comprendre ce que Jasper ne sait pas encore : il est bien plus doué que ce qu’il croit, plus doué que d’autres membres de l’Association même.

Au-delà du mystère de l’Association, il y a cette menace qui plane au-dessus de Jasper depuis le premier tome, menace qui concerne aussi Ombe. On veut savoir ce qu’il se passe, quel est le danger à craindre, le ou les ennemi(s) à combattre… Pas de doute sur le fait que la suite nous en apprendra davantage mais, tout de même, cela ne suffit pas à calmer l’irrésistible envie de tout savoir et tout de suite.

J’ai commencé cette saga en me disant que l’univers sympathique apparent me détendrait, que retrouver deux auteurs de ma jeunesse me ferait du bien… J’étais loin de me douter que la trame générale serait si prenante et que j’affectionnerais autant les personnages de la saga.

Vivement la suite !

A comme Association, Tome 2 : Les Limites obscures de la magie de Pierre Bottero

Une nouvelle fois, me voilà en retard dans la publication de mes avis lecture. Je lis peu par manque de temps mais j’arrive tout de même à maintenir un rythme convenable. J’ai réussi à lire quatre livres au cours du mois de mars, c’est un peu ma petite victoire littéraire du mois ! On va commencer par une chronique du tome 2 de la saga A comme Association : Les Limites obscures de la magie, tome écrit par Pierre Bottero.



Quatrième de Couverture
Elle s’appelle Ombe, est lycéenne à Paris et adore la moto. Elle a aussi l’incroyable pouvoir d’être incassable ou presque. C’est pourquoi L’Association l’a recrutée comme agent stagiaire. Une stagiaire de choc, qui fait des débuts remarqués en explosant une bande de gobelins devant tous ses camarades de classe. Le problème ? La discrétion est une obligation absolue au sein de L’Association, comme le lui rappelle Walter, son directeur. Et à force de foncer tête baissée, Ombe l’incassable risque fort de comprendre ce que « ou presque » veut dire.

Mon avis
Ce tome met en avant Ombe, autre personnage membre de la mystérieuse Association. On l’avait brièvement rencontrée dans le premier tome et c’est avec un grand plaisir que j’ai suivi ses aventures dans ce tome. Comme pour le premier ouvrage, on suit le personnage au cours de deux de ses missions tout en découvrant peu à peu son quotidien et son caractère.

On en apprend un peu plus sur l’Association et, surtout, sur l’hétérogénéité de ses membres. Ombe, contrairement à Jasper, n’est pas une experte en magie. Sa spécialité est le terrain et, en particulier, le corps à corps. Dotée d’une capacité à être quasiment « incassable », il lui en faut beaucoup pour être mise à terre.
Son caractère est à l’exact opposé de celui de Jasper : sûre d’elle, peu encline à aller vers les autres, Ombe sait ce qu’elle veut et ne veut pas (ou semble au moins le savoir). Je ne saurais avoir de préférence pour l’un ou l’autre des personnages tant ils sont différents et ils n’apportent pas les mêmes choses aux lecteurs.

Pour faire bref sur l’histoire, là encore, on est face à une trame très intéressante et recherchée, bien plus complexe que ce qu’on pourrait croire. Le lien est fait avec le premier tome, les histoires évoluant en simultanée et on récupère les passages qu’il nous manquait pour assembler tous les morceaux du puzzle. Les informations que l’on grappille peu à peu du monde des anormaux sont un délice !

Retrouver la plume directe et efficace de Pierre Bottero a été d’un grand plaisir et, comme pour les personnages, il m’est impossible de choisir entre ses écrits et ceux d’Erik l’Homme pour cette saga. Les deux plumes se complètent parfaitement, tout comme Ombe et Jasper.

Cet avis est bref mais il n’a pas besoin de plus : trop en dire serait tout raconter et continuer à dire que j’ai aimé n’est pas utile.

lundi 2 mars 2015

Le monde par les couilles de Gilles Moraton

Je dois l’avouer, j’ai acheté ce livre pour son titre. Le monde par les couilles, c’était fait pour moi, grande poissonnière du Sud, amatrice de langage fleuri.



Quatrième de Couverture
"Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu moi pour avoir des mecs comme ça ? C'est une sorte de punition permanente des mecs comme ça, un fardeau que je dois me trimbaler. Ma mission sur terre doit être celle-là : me trimbaler des mecs comme ça et m'occuper d'eux. Mère Térésa au pays des Bisounours. C'est parce que j'y crois pas au bon Dieu qu'il m'a donné cette punition, c'est une sorte de vengeance, pour lui - c'est dégueulasse, t'avoueras quand même, être Dieu et se venger sur des mecs comme moi."

Ainsi par le narrateur, cerveau d'un braquage de banque qui doit lui assurer ainsi qu'à ses fidèles acolytes Kris, Manu et Aziz, une belle retraite au soleil. La bande n'en est pas à son coup d'essai, mais cette fois-ci, tout ayant été préparé, pensé et répété, c'est certain, l'opération se déroulera comme prévu. Et pourtant... Décalé, embrumé et déjanté, ce Monde par les couilles nous place au centre de cette organisation bancale de malfaiteurs attachants, au cœur des réflexions acides et intimes du "cerveau".

Mon avis
Le monde par les couilles, c’est l’histoire d’un braquage en préparation. Notre narrateur, chef de la bande, cerveau suprême par rapport aux autres, nous embarque avec lui, non pas pour suivre une belle épopée mais pour comprendre comment un plan peut vriller à cause d’un petit quelque chose de rien du tout.

Ce personnage, d’ailleurs, est le seul de la bande dont on ne connait le nom. On en apprend un peu plus sur son passé de « truand », on pénètre dans les mécanismes de sa cervelle sans cesse en ébullition mais, son nom, reste un mystère. Kris, Manu et Aziz ne le prononcent à aucun moment. Ce mystère nous plonge plus encore dans les pensées du narrateur, nous permet de nous identifier à ses monologues intérieurs, à ses doutes, ses peurs. Si le plan est réglé au millimètre près, il sait que tout peut basculer en un rien de temps. Surtout avec la bande de branquignoles qu’il se coltine.

Ce flou artistique sur le personnage n’est pas le seul mécanisme du roman qui nous perd dans cette débâcle : le texte est fait de pensées du narrateur, de dialogues sans mises en forme, de paroles rapportées, de souvenirs… Le tout mélangé sans qu’on l’on ne réussisse toujours à savoir qui parle à qui à quel moment. Dérangeant au début, ce choix de l’auteur permet finalement de mieux comprendre à quel point le plan de nos protagonistes est rempli de failles : ces failles ne sont pas techniques, elles sont humaines !

Si les personnages secondaires sont effleurés, c’est pour mieux mettre en valeur le narrateur qui est le cerveau de la bande : il prépare, minute, organise… Et les autres suivent. Chacun son rôle. Mais le doute qui s’empare du narrateur finit par prendre le dessus sur l’ensemble du groupe, sans que chacun ne s’en rende compte. Ce doute qui mûrit tout au long du livre, ce vilain pressentiment qui fait qu’il veut faire marche arrière… Après tout, comment ne pas douter quand, lors des braquages précédents, on a fait les plus grosses boulettes imaginables ? Juste deux boulettes, deux boulettes suffisantes pour faire douter n’importe qui.

Le vocabulaire est fleuri, le texte est écrit en langage oral mais, là où l’auteur est doué, c’est que cela reste tout de même agréable à l’œil et à l’esprit. On s’y fait rapidement et on trouve tout de même, entre les lignes, la réelle beauté du texte.

Drôle et complètement what the fuck, Le monde par les couilles est le genre de livre qu’il faut lire pour se détendre tout en appréciant une histoire qui se joue jusque dans la forme du texte. On trouve trop peu de romans de nos jours où les auteurs maîtrisent aussi bien fond et forme comparé aux nombreuses daubes que l’on nous sert chaque jour, faites sur le même schéma, pauvres en vocabulaires, peu originales et ennuyeuses à mourir.

Si la forme peut en rebuter certains, je le conseille tout de même à tous. Je ne peux aussi que le conseiller à ceux qui, comme moi, trouve ce titre tellement taré qu'il donne envie de sauter à pieds joints dans l'aventure !

vendredi 27 février 2015

Isa la sorcière de Melvin Burgess

Mes colocataires sont professeurs documentalistes. Pourquoi je vous dis ça ? Tout simplement parce que, fatalement, lorsqu’on se réunit pour dévaliser les rayons de livres d’occasion de la librairie de notre ville, je me laisse embarquer dans une folie nommée « littérature jeunesse ». Et quand on ne débourse que vingt centimes ou un euro pour un livre, on se laisse facilement tenter par tout un tas de choses. Et c’est comme cela que j’ai acheté Isa la sorcière de Melvin Burgess, auteur très connu dans l’univers jeunesse et dans les CDI visiblement, mais que je ne connaissais absolument pas.



Quatrième de Couverture
Des flammes, partout des flammes... D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Isa est hantée par le même cauchemar. Est-ce pour cela que les villageois la considèrent comme une sorcière? Est-ce pour cela que d'étranges pouvoirs se manifestent en elle, plus violemment jour après jour? Alors, lorsque sonne l'heure de la chasse aux sorcières, Isa choisit son camp. Elle ne peut plus longtemps mettre en péril les siens. Elle part ainsi, suivant une étrange inconnue, qui mystérieusement semble tout savoir d'elle...

Mon avis
A partir de 11 ans… C’est ce qu’il y avait écrit sur la quatrième de couverture. En refermant le livre, je me suis dit que c’était tout de même dur de proposer à de jeunes lecteurs une telle histoire puis… Je me suis souvenue que, déjà, à l’époque où j’avais onze ans, j’aimais ce genre d’histoires.

Mais quel genre ?

Isa la sorcière nous parle d’une toute petite fille recueillie par Nat, veuf et déjà père de deux enfants. Une femme lui confie Isa dans la rue et il accepte la charge, ne pouvant se résigner à laisser une enfant, âgée alors de deux, dans la misère, lui qui pourtant ne roule pas sur l’or. Guérisseur et ayant le cœur sur la main, Nat élève Isa comme sa propre fille. Seulement, les temps sont à la chasse aux sorcières et si Nat n’est pas considéré comme un sorcier, Isa, elle, entend parfois les habitants du village la nommer « sorcière ». Pourquoi ? Parce qu’elle fait toujours ce rêve étrange, ce rêve fait de flammes, de douleur, de peur. C’est en se liant d’amitié avec Jennet, une pauvresse issue d’une famille de sorcière, qu’Isa va précipiter son destin et découvrir enfin qui elle est.

Melvin Burgess possède un talent indéniable. Un talent qui a su me toucher, tant par la plume que par l’univers décrit. Roman jeunesse, Isa la sorcière s’adresse sans problème aux plus grands. Les thèmes abordés sont forts, donnent à réfléchir, que l’on ait 7 ou 77 ans. Toujours fascinée par les histoires de sorcières, ce livre m’a plu, notamment par sa poésie. Les descriptions sont merveilleuses tout en restant à la portée des plus jeunes et, de plus, mon édition est agrémentée d’illustrations de Kelek, illustratrice de talent que je ne connaissais pas non plus.
J’ai suivi avec passion l’aventure de la petite Isa, ses malheurs, ses peurs, ses doutes. Tout sa période de doutes, justement, est poignante. Lorsqu’elle ne sait plus que croire, que penser, quelle voie choisir… Si nous, lecteurs, savons ce qu’il en est, nous ne pouvons que compatir avec elle. Nous voulons la prendre dans nos bras et l’aider à choisir la meilleure voie possible… Voie qu’elle finit heureusement par trouver, par des chemins détournés. Elle mérite sa fin heureuse, toute en contraste. Je regrette seulement de ne pas en avoir eu plus et d’avoir eu une conclusion un peu trop hâtive. C’est certainement le choix de l’auteur mais je suis trop avide de détails, trop immergée dans une histoire pour me contenter de quelques pages. Sur la totalité du roman, la fin est bien dosée mais voilà, je voulais plus. Comme toujours.

Les personnages secondaires ne sont pas aussi attachants qu’Isa. On les apprécie ou non, leurs apparitions/rôles sont pertinents mais, clairement, aucun n’est à la hauteur d’Isa. Sûrement l’effet de l’usage du narrateur interne. Mais pas seulement selon moi : Isa admire Iohan et, pourtant, si le personnage est fascinant de charisme et de profondeur, je n’ai pas su m’y attacher comme à Isa, cette chère petite Isa qui est vraiment le plus travaillé des personnages (et à raison).

En bref, ce livre est une vraie pépite. L’histoire n’est pas rose, au contraire, elle aborde une réflexion sur la tolérance, l’entraide et les dérives des religions mais elle s’adapte parfaitement à un public jeune. Tous les enfants ne seront pas touchés par une telle histoire mais certains y trouveront leur compte comme les plus grands peuvent y trouver le leur. Je le conseille à tous, particulièrement aux amateurs d’histoires de sorcières !

Je rajoute en prime une petite citation qui montre bien les dérives de la religion, les doutes d'Isa, le côté sombre de cette histoire :

Il saisit la bougie qui brûlait sur la table et me jeta à nouveau un regard étrange, comme égaré. Puis il prit ma main dans la sienne.
Je compris ce qui allait se passer. Son front était baigné de sueur. Malgré ma peur, ma répugnance, je le laissai faire : il oeuvrait pour mon âme et conformément à son devoir.
" Ce n'est qu'une petit main, dit-il. en enfer, ton corps entier brûlera. Il n'y en a que pour une seconde, mais en enfer, tu auras l'éternité ! "
Et, tenant fermement ma main dans les siennes, il approcha mon poignet de la flamme.
Je poussai un cri, mais il me tenait ferme. Je me débattis en hurlant, je lui griffai le visage, mais il était plus fort que moi.
" Confesse-toi ! " ordonna-t-il en ramenant mon poignet vers la flamme.
La porte s'ouvrit en coup de vent. Nat entra, soudain rajeuni, et gifla à toute volée le pasteur qui tomba de sa chaise, me libérant de son emprise. Je me réfugiai contre le mur et portai mon poignet blessé à mes lèvres.
Derrière moi, le pasteur s'essuyait la bouche. Il y avait du sang dans sa barbe.
Nat se pencha sur ma blessure.
"Faire ça à un enfant, s'exclama-t-il. Il est beau, votre Dieu ! "


J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.

lundi 23 février 2015

A comme Association, Tome 1 : La pâle lumière des ténèbres d'Erik L'Homme

A comme Association ou la saga qu’il fallait que je lise absolument. Pourquoi ? Tout simplement parce que ma jeunesse littéraire a été bercée par Pierre Bottero et Erik L’Homme. J’ai dévoré leurs ouvrages étant gamine et il fallait que je retrouve cette part de mon enfance.



Quatrième de Couverture
Jasper vit à Paris, va au lycée et joue de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval. Depuis peu, il fréquente aussi le 13, rue du Horla, l'adresse ultra secrète de l'Association. L'organisation a repéré chez lui des aptitudes certaines pour la magie et lui a proposé de devenir agent stagiaire. Armé d'une bombe lacrymogène au jus d'ail, Jasper est envoyé chez les vampires pour enquêter sur un trafic de drogue. Attention au retour du jet d'ail !

Mon avis
L’histoire de la saga a quelque chose de fascinant pour moi. Voir deux grands auteurs jeunesse comme eux décider de mêler leurs univers pour leur propre plaisir est ce qui fait que le monde de la littérature est beau : ce n’est pas seulement écrire pour aboutir à un projet personnel, c’est écrire à deux pour partager et faire partager aux lecteurs. Et ça, c’est beau, c’est grand !

Le premier tome de A comme Association est sorti de la plume d’Erik L’Homme. Il met en scène Jasper, adolescent à l’humour douteux (mais qui me botte), qui mène une double vie comme on aimerait en mener une à son âge. Qui n’a pas rêvé d’être dans sa situation ? Sorcier et fier de l’être, le jeune Jasper fait partie de l’Association, organisation visant à maintenir l’ordre entre les Normaux (humains), Anormaux (créatures en tous genres) et les Paranormaux (humains dotés de capacités spéciales, comme Jasper). Il est stagiaire, ce qui, à son grand désarroi, signifie qu’on lui confie de petites missions tranquilles et qu’il doit suivre des cours sur le sujet. Evidemment, une mission tranquille peut vite devenir dangereuse pour un agent stagiaire comme Jasper qui, part maladresse mais aussi par curiosité, trouve le moyen de compliquer ses missions.

L’écriture est, comme toujours, agréable. L’humour peut sembler lourd mais, franchement, pour un roman jeunesse avec un tel héros, il est pile poil ce qu’il faut. Jasper reste un adolescent, un adolescent qui se laisse guider par ses hormones, par son inconscience aussi. Il est un personnage à la limite de l’insupportable parfois mais qu’on se surprend à apprécier comme le petit cousin un peu lourd qui nous fait quand même rire avec ses conneries.
Le déroulé de l’histoire m’a un peu surprise au début : on suit Jasper au cours d’une mission qui se complique et on s’arrête là, avec quelques ouvertures pour la suite, sur un court format, avec au final peu d’informations mais l’essentiel est là. Je pense que je m’attendais à un format plus conventionnel, j’avais un peu oublié le principe de base de cette saga mais ça ne m’a en rien dérangée. Au contraire, je me suis laissé embarquer dans cette histoire qui se lit très vite. J’ai d’ailleurs hâte de me procurer la suite pour poursuivre les aventures de l’Association.
Sous une apparence simple, l’intrigue est pourtant travaillée, réglée avec minutie. La mission de Jasper est courte, la présentation de l’univers se fait rapidement et, pourtant, on sent que la complexité est bien là. Les bases en matière de magie ne sont pas faites au hasard, le travail sur le langage elfique est top, les quelques informations distillées sur l’univers sont précises et concises… Une saga qui s’annonce à la hauteur de ses deux auteurs.

Un gros coup de cœur pour les allusions aux œuvres des deux auteurs : Le Livre d’Ezétoal, L’immonde Ewilan ont su me tirer un immense sourire niais ! Le bar le Mourlevat aussi, évident : c’est vraiment toute mon enfance qui vient me faire un petit coucou et c’est agréable.

Je tiens juste à ajouter quelques mots sur l’introduction faite par Erik L’Homme où il raconte la genèse de A comme Association : elle est parfaite. Touchante, elle nous rappelle combien Pierre Bottero a laissé sa marque dans la littérature française et combien il nous manque. Je suis heureuse qu’il ait pris la décision de poursuivre leur œuvre commune. C’est un bien bel hommage fait part un grand homme à un autre.

Je ne regrette en rien d’avoir commencé cette série et je ne doute pas du fait qu’elle sera à la hauteur de mes espérances !

dimanche 22 février 2015

Le rubis des Templiers de Jorge Molist

Amatrice de Templiers, Cathares et autres petites choses du Moyen Âge, j’ai sans hésité ajouté Le Rubis des Templiers à ma bibliothèque lorsqu’il a croisé ma route. Le résumé ne promettait pas monts et merveilles, juste une quête moderne en immersion dans l’Histoire, une base comme je les aime… Malheureusement, la magie n’a pas opéré. Pas du tout même.



Quatrième de Couverture
Pour ses 27 ans, Cristina, avocate new-yorkaise quelque peu prétentieuse et snob, reçoit deux anneaux : le premier de son fiancé et l'autre, datant du XIIIe siècle, d'un expéditeur anonyme. Elle les accepte sans savoir que le deuxième, doté d'étranges pouvoirs, va la plonger dans le monde occulte des Templiers, sur les traces d'un trésor. En proie à de terribles migraines qui paraissent directement liées à l'histoire des porteurs de l'anneau, Cristina, accompagnée par son cousin son premier amour, commence à Barcelone un parcours qui va la mener le long de la côte méditerranéenne, vers son passé. Et, au-delà du sien, vers celui, tragique, du dernier des Templiers.

Mon avis
On commence l’aventure à New York où notre héroïne, Cristina, Barcelonaise de naissance, vit depuis plusieurs années. Débarquée aux Etats-Unis adolescente en suivant ses parents, elle n’a jamais depuis remis les pieds dans sa terre natale. Evidemment, elle trouve bizarre que sa chère maman catalane ne veuille pas y retourner mais elle se dit « oh, on en parlera une prochaine fois ». Bref, une base bancale selon moi.
On nous bassine dès les premières pages avec les événements tragiques du 11 septembre 2001. Première réaction de ma part : « Aaah je sens que l’auteur nous met ça pour justifier le fait que son héroïne est bien aux USA et qu’il s’y connait sur le sujet. S’il y a un lien avec le reste de l’histoire, c’est que je suis mauvaise langue. » Et malheureusement, j’ai vu juste. On nous inonde du ressenti de l’héroïne sur le sujet pour… rien du tout. Absolument rien (en dehors de la justification d’une partie de jambe en l’air, parce qu’elle le fait le 11 septembre pour s’assurer d’être en vie et à un autre moment où elle croit qu’elle va mourir) (bonne grosse blague).

A partir de là, on comprend bien que Cristina m’a tapé sur le système. Brillante avocate et si… insupportablement bête en amour et dans la vie. Et j’insiste sur l’amour parce que, si au départ, on nous promet une quête passionnante sur le trésor des Templiers, on se retrouve surtout face à une histoire d’amour qui prend toute la place et qui n’a rien d’intéressante… Cristina est insupportable, les gens autours d’elle aussi, aucun personnage ne m’a séduite et, malheureusement, l’histoire n’a en rien rattrapé cela…
A la moitié de l’ouvrage on n’est toujours pas au cœur de l’intrigue, aux trois quarts de l’ouvrage on s’ennuie ferme et on espère que cette pseudo-quête mal construite va s’arrêter… Puis, dans les vingt dernières pages, retournement de situation, trésor, fin, conclusion… On se moque du lecteur en bâclant une histoire plate, sans rythme, sans intérêt. Pourtant, l’auteur avait de bonnes bases, des idées à développer, des faits historiques exploités de façon sympathique mais… Voilà, à vouloir une fausse piste pour finalement déboucher sur la bonne piste à la fin, l’auteur en a oublié que l’intérêt d’un livre n’était pas de surprendre en retournant la situation mais la façon dont la surprise était mise en scène.

Je me suis ennuyée tout au long du bouquin, principalement à cause de l’héroïne, de la répétition de ses sentiments vis-à-vis de la situation vécue, de son amour de jeunesse… Des passages m’ont tout simplement fait lever les yeux au ciel comme lorsqu’elle se dit « gnagnagna c’est quand deux prétendants se battent à mort que l’on sait lequel est le bon ». Parce que, genre, il y a eu deux prétendants sérieux (et on ne compte même pas son fiancé dans le lot). J’en dis trop mais, vraiment, ce livre a été dur à lire. J’ai passé deux très longues semaines sur un texte qui se lit pourtant facilement en théorie.

L’intrigue ne suffit pas à relever le niveau parce qu’elle est mal menée, plate, ennuyeuse… Heureusement, la plume n’a pas été désagréable.

Finalement, le problème de Cristina vient directement de l’auteur : Jorge Molist m’a rappelé que les auteurs masculins capables d’avoir une héroïne crédible étaient rares et… Ce n’est pas son cas. Je ne peux que lui conseiller de se contenter des hommes puisqu’il ne connait rien aux femmes. Un narrateur interne avec une femme stéréotypée vue par un homme… On court forcément à la catastrophe. Merci pour cette vision de la femme : cruche, complètement dépassée dès qu’il s’agit d’histoires de cœur, incapable de se concentrer à cause des beaux gosses autour d’elle et qui la font craquer… Pauvre monde.

Je ne conseillerai ce bouquin à personne. A part peut-être à ceux qui se contentent sans problème d’une histoire moyenne et d’une héroïne médiocre.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Vide ta PAL.

jeudi 5 février 2015

Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom de Barbara Constantine

Des mois et des mois que je n’ai pas chroniqué ici ! Je lis encore, je donne encore mes avis, mais c’est plutôt sur Accros & Mordus de Lecture qu’on les retrouve le plus régulièrement. Que voulez-vous, je favorise mon forum, comme toujours ! Mais cette fois, je me décide à enfin reprendre un peu ce blog qui était à l’abandon (heureusement, il ne m’en veut pas trop).



Quatrième de Couverture
Tom a onze ans. Il vit dans un vieux mobil-home déglingué avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l'a eu à treize ans et demi). Comme Joss aime beaucoup sortir tard le soir, tomber amoureuse et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent tout seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va dans les potagers de ses voisins, pique leurs carottes, leurs pommes de terre… Mais comme il a très peur de se faire prendre et d'être envoyé à la Ddass (c'est Joss qui lui a dit que ça pouvait arriver et qu'elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention, efface soigneusement les traces de son passage, replante derrière lui, brouille les pistes. Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), couchée par terre au milieu de ses choux, en train de pleurer, toute seule, sans pouvoir se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom (petit homme) n'était pas passé par là…

Mon avis
Troisième ouvrage de Barbara Constantine que je lis et… Le résultat est encore le même ! Je prends un grand plaisir à ma lecture, je ris, je suis touchée, je me délecte de sa plume… Et je finis une nouvelle fois frustrée par la fin !

Barbara Constantine a cette capacité à écrire des histoires simples en apparence, sur des personnes qu’on peut croiser dans la rue, et les rend complètement farfelues. Et c’est ce qui les rend encore plus réalistes : aucune personne n’est complètement « normale » parmi nous. Chacun a ses travers, ses petites folies, son histoire, sa complexité. J’ai aimé me plonger dans l’histoire du petit Tom qui n’a pas une vie facile et qui, pourtant, sait l’apprécier. Sa mère n’est pas un modèle mais il l’aime, et nous finissons par l’aimer aussi. Comment lui en vouloir de ne pas être parfaite quand on sait qu’elle a eu son enfant à treize ans seulement ? Qui peut juger ses choix ?

Les personnages secondaires ont tous quelque chose de merveilleux en eux : la vieille Madeleine, le couple formé par Odette et Archi… Des personnages hauts en couleurs et simples à la fois, tout ce que j’aime.

Le petit clin d’œil fait à A Mélie, sans mélo m’a fait sourire et m’a permis de me replonger quelques instants dans mes souvenirs de cette lecture : un détail, certes, mais qui veut dire beaucoup !

Je ne vais pas m’étendre sur ce livre, il est bien trop compliqué de ne pas trop en dire, mais ce qu’il faut retenir, c’est que j’ai apprécié ma lecture, comme les précédentes offertes par Barbara Constantine. Ses petites histoires ont su à chaque fois toucher la lectrice que je suis et je suis certaine de continuer à découvrir son univers !