Quatrième de Couverture
C'est la guerre et c'est l'hiver.
Deux hommes et une femme sont terrés dans un appartement. Combien de jours leur reste-t-il à vivre ? En attendant, il n'est plus interdit de révéler ses vraies passions. L'amour, le désir, l'intelligence résistent-ils au froid ? A-t-on le droit de consumer ses dernières forces à lire de la mauvaise littérature ? Enfin, à l'heure du choix ultime, quel livre est assez important pour ne pas être mis à l'épreuve du feu ?
Mon avis
Trois personnages sont confinés dans un appartement : Le Professeur (dont le nom n’est jamais cité), Daniel (l’assistant du Professeur) et Marina (amante de Daniel, jeune étudiante). Ils sont enfermés car, dehors, les bombes grondent et le froid de l’hiver se fait plus mordant chaque jour. L’appartement est dépeuplé, vidé de ses biens, chaque objet du quotidien qui peut s’enflammer a été jeté dans le poêle. Il ne reste plus que quelques combustibles : des chaises et une bibliothèque, celle du Professeur. Il va falloir faire un choix : prolonger sa vie de quelques jours en brûlant ce qu’il reste ou mourir de froid tout de suite ?
Les Combustibles est une pièce de théâtre courte, qui va directement à l’essentiel : à quel point l’Humanité peut-elle résister face à la guerre et la peur de mourir ? Et cette Humanité, c’est à travers la culture qu’elle s’exprime, à travers la littérature : tout ce qu’il reste en possession de nos personnages est une collection de livres. Seulement, ils meurent de froid et ils doivent se résoudre à évaluer l’importance d’un livre afin de savoir s’il peut brûler pour les réchauffer ou non. Le thème m’a tout de suite interpelée et c’est pour cela que j’ai choisi de lire cette pièce : quels seraient les livres que je chercherais à sauver à tout prix ? Car ils ne sont plus seulement matériels : la guerre fait rage et sauver un livre pourrait permettre de faire perdurer son enseignement.
Les personnages sont les incarnations de trois grandes tendances : le Professeur incarne cette élite intellectuelle qui juge la culture sur sa qualité et pas seulement sur ce qu’elle peut faire ressentir, Daniel qui malgré son instabilité sentimentale ne faillit jamais dans son amour pour la littérature et serait prêt à mourir pour elle et, enfin, Marina, qui incarne l’instinct de survie, la vie humaine prioritaire face à la connaissance. Ces trois entités s’affrontent tout au long de la pièce. Et l’instinct de survie finit par dominer, par entrainer dans son sillage les deux autres, pour prolonger un peu ces vies qui ne tiennent qu’à un fil.
La métaphore tissée à travers cette bibliothèque qu’il faut brûler est intéressante. On se prend au jeu, on se questionne sur l’intérêt de la connaissance humaine quand, finalement, tout s’effondre. La réflexion à laquelle nous pousse la pièce est finalement la partie la plus intéressante de cette lecture et ce qui m’a le plus plu. Après, la lecture en elle-même est agréable mais je n’ai pas été scotchée. Cette pièce est le premier ouvrage de Nothomb que je lis et il n’est pas suffisant, je pense, pour se faire un avis sur l’auteur. Le thème est intéressant, ce qu’il apporte aussi mais ce n’est pas fantastique. Je m’attendais à une explosion et finalement, ça a été une petite balade tranquille, sans être marquante. Je conseille cependant cette lecture car elle est rapide et parle à tous les amoureux des livres, quelle que soit leur tendance.
... Amélie Nothomb m'a perdu en cours de route. J'ai essayé plusieurs fois, sans jamais vraiment apprécier. Mais c'est vrai que ça se lit rapidement! Et en conférence, cette écrivaine est formidable.
RépondreSupprimerJ'avoue que je n'ai toujours pas lu un autre de ses livres et que ça ne m'attire que très peu. Mais, effectivement, dès que la vois invitée dans une émission, je ne peux m'empêcher de rester pendue à ses lèvres :)
Supprimer