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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

jeudi 19 octobre 2017

Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes

En ce moment, j'alterne pas mal entre nouveautés dans ma PaL et vieux bouquins qui y squattent depuis trop longtemps comme Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes que j'ai de côté depuis plus de deux ans. Et heureusement que je l'ai lu parce que c'est une pure merveille ♥



Quatrième de Couverture
Charlie Gordon a 33 ans et l'âge mental d'un enfant de 6 ans. Il voit sa vie bouleversée le jour où, comme la souris Algernon, il subit une opération qui multipliera son Q.I. par 3.

« Si l'opérassion réussi bien je montrerai a cète souris d'Algernon que je peu ètre ossi un télijen quelle et même plus. Et je pourrai mieux lire et ne pas faire de fotes en écrivan et aprendre des tas de choses et ètre comme les otres. »

Charlie va enfin pouvoir réaliser son rêve : devenir intelligent. Au jour le jour, il fait le compte rendu de ses progrès. Mais jusqu'où cette ascension va-t-elle le mener ?

Mon avis
Des fleurs pour Algernon est l’histoire de Charlie Gordon, trentenaire au retard mental important, dont la vie est faite de son travail sommaire dans une boulangerie, de ses cours pour adulte et de sa petite chambre. Il est heureux ainsi mais voudrait être intelligent. C’est comme cela qu’il est choisi pour subir une opération : sa volonté et son engagement en font le candidat idéal. À travers ses comptes rendus, depuis les jours précédents l’opération jusqu’à la fin de l’expérience, nous suivons le petit Charlie qui grandit d’un coup, en même temps que son QI, et qui découvre un monde nouveau qui ne lui convient finalement pas.

Daniel Keyes nous livrent une superbe critique de la société à travers le regard de Charlie qui, lorsqu’il prend conscience de la réalité qui l’entoure, comprend que le monde n’est pas à la hauteur de ce que l’on peut en attendre. En « devenant intelligent », Charlie remarque surtout les fourberies, les mensonges, le comportement altier de ses pairs et les faux-semblants. Tout impressionné qu’il était par ces gens intelligents, il se rend compte que c’est leur attitude qui laisse croire qu’ils sont des génies et non leurs véritables capacités. Il comprend aussi que les moqueries sont légions, que les gens cherchent toujours le bénéfice pour leur petite personne. Puis il se perd dans la folie de la recherche, dans le besoin de toujours en apprendre plus, de découvrir de nouvelles choses, de résoudre les mystères. Mais il a si peu de temps que cette course contre la montre perdue d’avancer finit par l’entraîner vers le gouffre de sa vie…

Parce qu’au fond, malgré ses nouvelles capacités, Charlie reste Charlie, cet éternel petit garçon malmené par la vie, dont les traumatismes restent ancrés en lui. La prise de conscience du monde autour est si brutale que le petit Charlie, enfoui au fond du nouveau Charlie, est effrayé. Et c’est cette dualité qui est au centre de cette histoire : au bout du compte, il n’y a pas deux Charlie mais bien un seul. Daniel Keyes nous montre que la société n’intègre pas les gens différents en tant qu’être humain : la société les tolère comme êtres vivants et c’est tout. Charlie en a conscience, lui, le trophée de ceux qui se considèrent comme ses créateurs alors qu’il existait bien avant son opération.

Des fleurs pour Algernon est une histoire touchante qui permet de se demander à quel moment on a choisi de définir la valeur des gens en fonction de leurs capacités intellectuelles : est-ce au moment où leur rendement économique était plus important ou était-ce avant ? Je parierais sur bien avant, parce qu’au-delà l’utilité d’une personne à la communauté, il y a aussi ce qu’elle représente : l’être humain au QI « normal » est l’incarnation de l’évolution de l’Homme, ce qui le sépare du reste des animaux. Pourtant, j’espère toujours, de façon utopique, je le sais, que les qualités humaines primeront un jour sur le reste, que ce ne sera pas l’intelligence ou l’utilité d’un individu qui en fera quelqu’un mais sa capacité à donner de l’attention, du temps et de l’amour sans condition autour de lui. Comme Charlie avant son opération.

Les avis des Accros & Mordus de Lecture

10 commentaires:

  1. C'est un classique... que je n'ai pas encore lu. Merci pour le partage de tes impressions!

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    1. J'ai mis longtemps avant de me lancer mais, tu verras, une fois commencé, on ne le lâche plus _*

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  2. Bouleversant ce bouquin. Vraiment. Surtout la phase de déclin, j'en ai encore des frissons.

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    1. Oui, sa prise de conscience, le fait qu'il sache que c'est inévitable mais qu'il essaie quand même de s'accrocher... Terriblement poignant.

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  3. Il faut tellement que je lise ce roman !

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  4. J'ai été totalement séduite par Charlie et par sa manière d'appréhender le monde autour de lui au fur et à mesure de l'expérience. Ce livre met en lumière par mal de sujets épineux à propos de la société et de notre relations avec autrui, ce qui le rend encore plus intéressant.

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    1. C'est exactement ça, la dualité entre le Charlie naïf et celui qui comprend à une vitesse folle le monde qui l'entoure met pile le doigt sur les travers des relations, des comportements et surtout de l'intolérance !

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  5. J'ai un peu entendu parler de ce livre, que j'ai très envie de découvrir du coup :) Ton avis me conforte dans cette idée :D

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