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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

vendredi 9 avril 2021

Neverwhere de Neil Gaiman

J’ai lu Neverwhere de Neil Gaiman par une forte envie de me plonger dans du fantastique de bonne qualité (mon année 2020 a été marquée par des lectures qui n’étaient pas toutes rangées dans la catégorie de la lecture de grand cru) et je savais qu’en misant sur Gaiman j’avais de grandes chances de passer un bon moment.
J’ai pioché ce livre dans ma PàL fort ancienne (j’ai acheté ce livre en 2013 ou 2014 je crois) pour me concentrer aussi sur mon challenge de l’année qui est de lire au moins 15 livres achetés avant 2021.



Quatrième de Couverture
Richard Mayhew vit à Londres une vie sans histoire, travaille dans un bureau, s'apprête à se marier, lorsqu'il sauve la vie de Porte, une jeune fille qui a le don de savoir ouvrir tout ce qui peut s'ouvrir. Cet évènement fait basculer sa vie. Sa fiancée le quitte, ses proches ne le voient plus, sa vie semble n'avoir jamais existé.
Il découvre alors qu'il existe un Londres d'En Bas, souterrain, peuplé de mendiants qui parlent aux rats, et de toute une société féodale et magique. Il décide de suivre Porte à la recherche des assassins de son père, dans l'espoir de trouver un moyen de reprendre une vie normale.

Mon avis
Richard Mayhew mène une vie bien rangée à Londres où il fait pile ce que l’on attend de lui et suit une voie toute tracée : obtenir une promotion méritée, épouser sa fiancée qui gère au millimètre près tout ce qui touche à leur couple, préparer sa délocalisation en banlieue pour ensuite y élever leurs futurs enfants… Rien ne s’écarte du plan initial jusqu’au soir où Richard croise la route de Porte, une jeune femme à qui il sauve la vie en prenant pour la toute première fois de son existence un risque. Il se retrouve alors propulsé dans la face cachée du Londres d’en Bas où chaque personne y mettant les pieds se voit effacée de la vie « normale ».

Neverwhere m’a fait replonger dans le plaisir du fantastique, celui où je me suis laissé guider par l’auteur sans savoir vers quels confins Neil Gaiman souhaitait me guider et le tout avec un plaisir tout à fait avouable. Il m’avait manqué, ce genre littéraire qui nous entraîne dans un tourbillon de mystères et qui efface tous nos repères avec une facilité déconcertante !

Neil Gaiman dessine un univers londonien aussi fascinant que mystérieux qui se dévoile peu à peu tandis que l’on suit les pas de Richard, ce personnage qui colle parfaitement à l’adjectif « normal » et qui est aussi perdu que nous, lecteurs, tout au long de l’intrigue. Mais être perdu ne signifie pas que cela pose problème : Richard s’en accommode parfaitement et c’est aussi là tout le plaisir de cette lecture. On suit l’intrigue en ayant les mêmes repères que Richard, c’est-à-dire le peu d’informations qu’accepte de nous distiller l’auteur et c’est ainsi que l’on se retrouve complètement fondus dans le cheminement de Richard : tout est différent, perturbant, déroutant même et c’est un régal. L’état d’esprit de Richard devient le nôtre et les aventures qu’il subit plus qu’il ne vit nous entraînent sans la moindre anicroche dans cet univers incompréhensible. Et c’est là tout le génie de Neil Gaiman : nous faire accepter un univers dont il ne nous donne pas les clés, nous faire suivre le déroulement de l’intrigue sans qu’à aucun moment on ne soit gênés par cette impossibilité à comprendre tout ce qu’il se passe. Richard se laisse porter par la quête qui ne le concerne pas, il est ici par un mauvais coup du hasard et accepte le tout sans chercher à comprendre tout ce qu’il découvre : on fait exactement comme lui et c’est fichtrement agréable.

Cependant, se laisser porter par l’intrigue n’empêche pas Richard d’évoluer à pas de géant en très peu de temps. S’il apporte son aide à Porte et ses compagnons dans leur quête en espérant pouvoir à la fin retrouver sa vie bien rangée, il découvre à leur contact que la vie peut offrir bien plus qu’une simple voie toute tracée. Il se découvre, aussi, réalisant que le courage ne se résume pas à choisir la sinuosité mais plutôt à savoir l’affronter. Peut-on rejoindre à nouveau la ligne droite lorsqu’on a compris que la voie de l’aventure a peut-être plus de sens ?

Neverwhere est une histoire délicieusement écrite permettant de mettre en perspective le sens de la vie et la façon dont on choisit de la mener. Parce que c’est bien le choix qui importe, le jour où l’on se rend compte qu’on a le pouvoir de le faire.

Gaiman est définitivement devenu un auteur que je relirai avec plaisir. Je n’ai pas disserté sur le style, mais il est toujours aussi prenant, bourré d’humour et de descriptions délicieuses. Bref, un auteur qui intègre ma liste des gens à relire !

Les avis des Accros & Mordus de Lecture


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