PS : I Love You est un véritable hymne à la vie. C’est comme ça que je le définis en tout premier lieu. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il nous apprend à vivre ou à revivre. C’est l’histoire de Holly, jeune irlandaise trentenaire qui vient de perdre l’homme de sa vie, Gerry, son mari depuis sept ans. Le fautif ? Le mal du siècle, ce foutu cancer. Une tumeur au cerveau qui lui a enlevé ce bonheur si intense. On commence ce roman quelques semaines après la mort de Gerry : Holly ne vit plus, c’est à peine si elle survit. Elle a perdu son but dans la vie, c'est-à-dire vivre avec Gerry. Il était tout pour elle : son mari, son meilleur ami, sa lumière, son moteur, son guide… Elle est certaine de ne plus pouvoir avancer et faire quoi que ce soit sans lui. Elle se terre chez elle et se laisse aller. Et puis un jour, une lettre change tout. C’est une lettre de Gerry qu’il a écrite avant sa mort. C’est la première d’une liste de dix lettres, une lettre par mois. Il lui laisse en guise d’adieu dix lettres dans lesquelles il lui donne les dernières consignes. C’est son dernier cadeau pour cette femme qu’il a aimé toute sa vie et qu’il veut aider. Holly se raccroche à ces dix lettres qui sont son dernier lien avec cet homme qu’elle aime depuis toujours. Chaque mois, elle suit scrupuleusement ce qu’il y a d’écrit. Chaque mois, elle réapprend à vivre sans Gerry, sans vraiment s’en rendre compte. Jusqu’à la dernière lettre…
Ce roman est sublime ! C’est un roman d’amour, certes, mais ça ne s’arrête pas là. Déjà, le nombre de pages est plus conséquent que chez un roman d’amour simple : c’est un concentré de bonheur sur une bonne longueur. On est loin du côté trop sucré des autres romans d’amour où tout est simple et où le bonheur vous tombe tout cuit dans la bouche. Ici, Holly doit toucher le fond avant de pouvoir donner un grand coup de pied pour pouvoir remonter à la surface et respirer à nouveau. On suit sa descente aux enfers grâce au talent de l’auteur qui décrit à merveille tous les sentiments de l’héroïne. On est touchés par cette pauvre fille à qui le bonheur a été retiré d’un coup, comme si elle en avait eu une dose trop importante pour que cela puisse durer. On ressent l’injustice de cette mort trop précoce. Quelque part, Holly est un peu chiante sur les bords et on a envie de lui donner une bonne claque pour qu’elle ouvre les yeux mais à chaque fois qu’on en arrive là, Cecelia Ahern trouve une façon toujours habile pour nous rappeler que cette fille à le droit de nous taper sur les nerfs parce qu’elle souffre. C’est avec un talent incontestable qu’elle joue avec nos sentiments et nos émotions en nous faisant passer du rire aux larmes. C’est d’ailleurs une chose qui a été très bien transcrite dans le film : la tragicomédie est un pur régal.
On peut aussi apprécier le fait que le roman ne traine pas en longueur : on aurait pu s’attendre à des passages beaucoup trop longs et ennuyeux mais l’auteur a su parer à se genre de désagrément en ajoutant de nombreuses ellipses entre les lettres, on va directement à l’essentiel. De plus, on attend au moins avec autant d’impatience qu’Holly l’ouverture de la lettre suivante, en se demandant ce que Gerry réserve à Holly. On veut savoir comment cette jeune trentenaire qui a déjà connu l’âme sœur va réussir à reprendre le dessus sans sa moitié. J’ai particulièrement apprécié le fait qu’on découvre l’entourage de Holly à travers son regard : toutes les choses qui arrivent à ses amis et sa famille la dépassent et elle n’arrive pas à partager leur bonheur. Tout ce qui leur arrive lui rappelle tout ce qu’elle n’aura jamais avec Gerry et ça la bouffe et ça nous tue au fil des pages parce que mine de rien, on finit par très vite s’attacher à ce petit bout de femme qui nous rappelle qu’on a tous une part de Holly en nous, hommes comme femmes.
J’avais vu le film avant et j’avais peur d’être déçue par le livre mais j’ai eu la chance de me retrouver face à une bonne surprise ! Le livre est cent fois meilleur, plus authentique et touchant. J’ai aimé le fait que l’histoire se déroule en Irlande et je ne savais même pas que l’auteur était irlandaise avant d’avoir lu ce livre. C’est un grand bol d’air frais qui nous est donné au cœur des paysages bordés de verdure et du remous des vagues où Holly se retrouve avec elle-même. On plonge au cœur de Dublin avec bonheur et curiosité, apprenant la vie de ce pays pendant que Holly apprend à vivre, tout simplement. On a même droit à un bout d’Espagne en prime !
Pour finir, je dois avouer que la fin de ce livre m’a surprise et surtout, m’a énormément plu. Lorsque Holly arrive à la dernière lettre, elle se demande se qu’elle va faire après. Elle a passé dix mois à faire tout ce que Gerry lui avait conseillé afin de le faire vivre un peu plus dans sa tête mais voilà, maintenant, elle sait que c’est fini. Elle est désemparée et nous avec, aussi bizarre que cela puisse paraître : on s’attend à ce qu’elle trouve l’amour avec Daniel, cet homme qui symbolise la nouvelle vie de Holly puisqu’il apparaît avec la toute première lettre mais non, Cecelia Ahern a décidé de nous surprendre jusqu’au bout ! On est partagés entre deux sentiments en premier lieu : d’un côté la déception de ne pas voir Holly revivre une histoire d’amour avec Daniel et de l’autre côté le plaisir de voir que jusqu’au bout, l’auteur nous offre un roman atypique avec une fin qui détonne et qui nous offre de quoi réfléchir. En second lieu, on comprend alors la logique de l’auteur : Holly passe son temps à regretter de ne pas avoir plus de temps avec Gerry ce qui nous rappelle qu’il faut tout faire pour garder l’amour quand on l’a et le faire durer ce qui nous amène alors à comprendre le choix de Daniel qui a lui aussi beaucoup appris au cours de ces dix mois puisqu’il a l’amour de sa vie à portée de main. Et puis, Holly n’était pas tout à fait prête à vivre par elle-même : il fallait qu’elle dise adieu à Gerry et la dernière page du livre nous montre qu’elle a su relever la tête et vivre enfin à nouveau.
C’est donc un livre qui nous offre du bonheur en barre, un pur concentré de plaisir et de surprises à consommer sans modération. On regrette simplement la répétition incessante des mêmes émotions chez Holly mais à la vue de tous les points positifs de ce roman, ce n’est absolument rien. Et puis franchement, je tiens à remercier les éditions J’ai Lu de m’avoir permis de lire cette histoire : j’ai pu apprécier le folklore de l’Irlande qui manque cruellement au film qui n’est qu’une pâle reproduction sur un ton beaucoup trop américain. C’est en publiant des livres du monde entier que vous nous permettez de vivre autre chose que ce qui est vu et revu : on voyage et c’est du bonheur inconditionnel !
PS : I loved it !
Ooh en voilà une belle chronique !
RépondreSupprimerJe me suis dit 'ouf c'est long' mais j'ai lu jusqu'au bout avec régal. Je retrouve les beaux sentiments que j'avais ressenti à la lecture de ce roman. Merci :)
Roh ça fait plaisir :)
RépondreSupprimerMerci à toi !
Je n'ai pas lu le livre, mais j'ai vu le film et je peux vous dire que j'ai adoré. J'en ai pleuré un coup, mais c'est vraiment un excellent film. Et comme les livres sont souvent meilleurs que les films, j'imagine que ce livre doit être extra ! ;)
RépondreSupprimerLe livre et le film sont vraiment deux entités différentes parce qu'il y a de nombreuses différences. J'ai vraiment aimé lire le livre qui a mon goût est cent fois mieux que le film sachant que le film fait partie de mes préférés !
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